› Nom & Surnom : Keagan Rafferty dit Keagan.
› Âge : 620 ans
› Métier / Occupation :  Officiellement, il tient un Pub en ville, appelé "The Bear's den". Officieusement, il fait du prêt sur gage et vend quelques narcotiques à ses heures perdues.
› Caractère : Lorsqu'on ne peut pas vraiment mentir mais qu'on aime arnaquer son monde, mieux vaut savoir tourner autour du pot et manipuler les gens. Contrairement à ce qu'on pourrait croire avec sa tête de brute, Keagan manie très bien l'art du langage. Vendeur dans l'âme, il aime l'or, le profit, et les choses qui brillent. A la fois arrogant et décalé, il fait fièrement partie de la classe marginale de son monde, se félicitant, dans son opportunisme intrinsèque, d'ainsi pouvoir entretenir un contact vaguement cordiale avec toutes les sphères de leur société élitiste. Cette liberté lui permet aussi de s'embrouiller avec qui bon lui semble, car son tempérament un rien volcanique prend bien souvent le pas sur la réflexion, et lorsque quelqu'un empiète sur ce qu'il estime être son territoire, il fait comme tous les ours, il attaque avec violence. Malgré tout cela, il lui arrive tout de même de faire preuve d'une candeur toute animale, se montrant tantôt câlin, tantôt boudeur, tantôt rieur. Spécialiste des coups de foudre et des histoires passionnées et bousculées, il est impossible de le raisonner lorsqu'il s'éprend d'une demoiselle, tout comme il est impossible de le raisonner lorsque de l'or est en jeu. Changeant et clairement arriviste, il peut pourtant être d'une fidélité démesurée lorsque les bons sentiment sont réciproques et respectés.
Pour finir, souvent prisonnier du passé, il est comme tous les gens de son clan encore en vie : nostalgique, très amer et accro à l'oubli.  
› Type de Fey : Kith, ours. Keagan à toujours fais partie des neutres, et son avis sur la question est aussi changeante que ses humeurs. En fonction de ce qui l'arrange et de ce qui est dans son propre intérêt.

Aux yeux d'un Sidhe, un Kith n'a pas le sang pur, mais entre eux pourtant, cette notion existe belle et bien et en ce qui le concerne, Keagan est un Beornide pur sang. Les Beornides, c'est ainsi que les Kith ours s'appellent eux-mêmes, bien qu'il n'y ait jamais eut ni clan ni place forte leur étant attribués, tout juste quelques anciens considérés comme porte parole, ou leader en temps de guerre. Par essence, et comme leurs homologues animaux, les Beornides vivaient en solitaire, se partageant de loin les immenses forêts d'antan, préférant largement copiner avec les élémentaires et autre demi-fey du coin plutôt que de croiser leurs propres confrères. Un fait qui pourrait paraître étrange à qui préfère l'esprit de meute, mais qui coulait simplement de source pour eux, tout comme la partition très nette entre les deux sexes. Ainsi, femelles et mâles ne se côtoyaient pour ainsi dire jamais, si ce n'est durant l'enfance, et une fois par an, au printemps. Le reste du temps, la nature sauvage et profondément guerrière des hommes poussaient ceux-ci vers l'exploration et l'aventure, fréquemment engagés comme mercenaires pour l'un ou l'autre ponte Sidhe, tandis que les femmes elles, préféraient vivre en sédentaires, en harmonie avec la nature, apprenant l'art des plantes, esseulées chacune au creux d'une vallée ou au bord d'une rivière.
Et puis, une fois par an, les mâles revenaient sur leurs terres natales pour se trouver une compagne. Il n'était pas rare que certains s'attachent et reviennent voir la même donzelle chaque année, mais la plus part du temps, c'était premier arrivé, premier servi.

C'est en 1395 qu'est né K'neagan, car c'est encore comme ça qu'il s'appel à l'époque. Une époque où les mères de sa race étaient encore fertiles et pouvaient souvent mettre jusqu'à trois petits au monde en même temps. C'est son cas, et comme n'importe quel ourson, il grandit seul dans la forêt, avec ses deux soeurs et sa mère. De son père, il ne sait rien, si ce n'est le souvenir désintéressé qu'en garde sa rude génitrice, un ours blanc aux yeux bleus selon elle, plutôt séduisant mais à qui elle n'a même pas cru bon de demander le nom. Soit. L'identité du père à tellement peu d'importance pour eux à cette époque que leur enfance n'en n'est pas moins insouciante et légère.

Sa propre condition de garçon l'oblige pourtant à quitter leur territoire très tôt, au début de la puberté pour être précis, et ce bien avant ses soeurs. Sa mère l'envoi chez l'un de ses autres fils, Jak'al, issu d'une précédente portée, et qui se chargera de son éducation d'homme et de guerrier. Comme celui-ci est employé chez un trésorier et diamantaire Sinistre, c'est plus ou moins à cette époque que Keagan tombe amoureux de l'or et des richesses. Se battant aux côtés d'une bande de mercenaires gobelins, il fait donc lentement ses armes, du moins jusqu'à maturité.

Adulte et sa formation terminée, il est enfin libre de choisir son destin et de partir à la découverte du monde si bon lui semble. Pourtant, il préférera rester avec Jak'al, excellent tuteur et mentor patient. Ils continuerons donc de louer leurs services et leurs griffes au diamantaire jusqu'en 1446. Cette année-là, c'est un litige financier qui mettra fin à leur collaboration, le diamantaire se montrant beaucoup trop avare de son or en comparaison des risques encourus par les mercenaires à sa solde. Jak'al étant bien trop pataud et leurs compagnons gobelins, bien trop idiots, c'est Keagan qui sèmera les graines de révolte dans toutes leurs têtes, jusqu'à ce qu'il soit décidé d'étriper le diamantaire et de tailler la route avec son magot. Une fois celui-ci partagé équitablement entre eux tous, les deux Kith partent de leur côté.

Ils voyagent ainsi durant de longues années, profitant grassement du monceau d'or récolté lors de leur trahison, se prélassant allègrement dans la luxure et l'oisiveté. Et si Keagan aime par dessus tout ce mode de vie, c'est loin d'être le cas de Jak'al qui, à terme, fini par se lasser. Après plusieurs disputes violentes, ils se séparent, l'aîné partant seul à la recherche d'un nouvel employeur et le cadet s'entêtant dans son mode de vie bohème. C'est à cette époque que Keagan fait réellement connaissance avec les différents mondes qui l'entourent ainsi que leurs populations, que cela soit celui des humains ou celui du Songe.

C'est aussi à cette époque qu'il tombera amoureux pour la première fois. Une Sidhe bien entendu, de la cours Unseelie, avec qui il entretien une relation passionnée, avant de se réveiller un beau matin, seul, et allégé de son or. Une expérience qui entamera à jamais la confiance qu'il pouvait porter à la gens des Unseelies.
De retour à la case départ, il erre seul sur les routes durant près d'un siècle, allant de ville en ville, voyageant toujours plus loin, s'attardant parfois chez l'un ou l'autre employeur, ou dans l'un ou l'autre groupe de mercenaires, ou chez l'une ou l'autre femme de sa vie qui ne l'est finalement pas tant que cela.

C'est en l'an 1586 qu'il fait l'une des plus belles rencontre de son existence. Une femme à nouveau, mais pas question d'amour tumultueux cette fois puisqu'il s'agit d'une demi-Fey, Trixie. Minuscules, à n'en pas douter, elle et ses associés sont pourtant l'un des groupes de chasseurs de primes magiques les plus redoutables de l'époque. Cette année-là, il est chargé de la sécurité d'un riche Fey, elle de son côté, est là pour ramener sa tête au commanditaire. S'affrontant tout d'abord, le courant passe finalement tellement bien que la petite lui propose une place parmi eux. Keagan accepte, la tête du Fey est tranchée, l'argent engrangé, et une nouvelle amitié vient de naître.

Chasseur de prime à présent, les aventures s'enchaînent et les années aussi. C'est en quelque sorte l'âge d'or, où l'adrénaline, l'argent et le vin coulent à flot. Plusieurs fois, Keagan et Trixie changent de partenaires, ou sont contraint de remplacer les morts. C'est ainsi qu'après avoir passée une annonce de recrutement, ils rencontrent Bishop, Sinistre de son état. Nous sommes en 1630 et, d'abord sceptiques, ils n'auront pourtant jamais pris meilleure décision que d'engager cet étrange personnage. Secret et distant, il devient pourtant très rapidement le cerveau du trio, tirant les deux autres vers le haut de part son esprit brillant, son grand savoir, ses contacts influents et ses idées avant-gardistes. Personnage inspirant malgré son cruel manque de chaleur, ils se font grâce à lui une solide petite réputation, et s'établissent ainsi une clientèle stable.

D'ailleurs, lorsque Keagan tombe éperdument amoureux d'une splendide Seelie, Bishop tente de le mettre en garde. De fait, la belle le laisse ainsi espérer de longs mois durant, aimant s'entourer de multiple prétendants et d'envieux sans jamais donner la moindre réciprocité, pour finalement lui rire au nez et lui avouer un beau jour qu'elle souhaitait juste s'encanailler gentiment. A l'instar de leurs antagonistes, cette expérience lui laisse un goût amer pour la cours Seelie et la manière dont sont perçus les gens tels que lui.

Le temps ne cesse pour autant de passer, et bientôt vient l'an 1875. L'année où devait se terminer la belle époque et où le Haut Roi décréta qu'il n'y aurait plus de frontière entre leur monde, et celui des mortels. Délaissant leur palpitant quotidien pour se soustraire à la grande convergence magique, Keagan laisse pour un temps ses compagnons afin de se rendre au grand conseil exceptionnel des Beornides. On n'avait d'ailleurs jamais vu autant d'entre eux se réunir de la sorte, et s'ils l'ignoraient encore à ce moment-là, on ne le reverrait jamais plus. C'est en effet la dernière fois que K'neagan sera appelé ainsi, et la dernière fois également, qu'il reverra mère et soeurs. Il retrouvera aussi Jak'al, avec qui il renouera contact à l'avenir. C'est bien là l'unique bonne chose que lui aura apportée cette réunion exceptionnelle car par-dessus tout, ces instants seront les derniers qu'il passera sous sa forme animale.

En effet, pour se fondre aux humains, il leur faudra abandonner une part de leur magie au chaudron. Or les Beornides ne possèdent pas grand-chose, si ce n'est leur habileté de métamorphose. Mi-hommes, mi-bêtes, il leur semblait jusque là tout bonnement impensable de devoir choisir entre leurs deux formes. Et pourtant ce soir-là, c'est exactement ce qu'ils doivent faire : se tronquer d'une moitié d'eux-mêmes. On leur donne gracieusement la nuit pour y réfléchir, mais dès les premiers rayons de l'aube, ils seraient tous contraint de conserver la forme qui verrait se lever le soleil. Jak'al, sa mère et l'une de ses soeurs choisissent leur forme animale, mais Keagan lui bien entendu, choisi d'affronter l'aube en tant qu'homme.

Les retombées furent pratiquement immédiates. Profondément blessés dans leur honneur et leur identité, les Beornides se firent discrets durant de longues années après cela, la plus part d'entre eux étant trop honteux pour se mêler aux autres populations, qu'elles soient Fey ou mortelles. C'est également le cas de Keagan, qui ne retournera qu'un temps au près de ses deux compagnons, préférant disparaître une nuit sans rien dire pour ensuite errer seul et sans but, amputé qu'il est d'une bonne part de sa force physique et de ses aptitudes magiques. Pis encore, le nombre de naissances au sein de sa communauté est en chute libre, plus encore pour eux dont la population est désormais physiologiquement scindée en deux. D'un côté les ours, de l'autre les hommes, et plus aucun moyen de se mélanger. Les visites du printemps deviennent donc rapidement obligatoires, ce qui n'avait jamais été le cas avant, et chaque année, tous les mâles quels qu'ils soient sont obligés de se trouver une, ou plusieurs compagnes afin d'essayer de procréer.
Mais en vain...

De deux à trois enfants par portée tous les vingts ou trente ans, leurs femelles passent à un petit solitaire une fois par siècle. Ce sont d'ailleurs leurs femmes qui aurons le plus de mal à supporter cette infertilité, et beaucoup d'entre elles choisiront de se laisser dépérir. Pour couronner le tout, beaucoup de ceux ayant préférés leur forme animale sont confondu avec de simples ours et tués par les chasseurs humains.

En 1980, c'est donc sans l'ombre d'une hésitation que les Beornides se jettent à corps perdu dans la guerre qui opposent les Fey aux mortels, Keagan comprit. On leur attribue ainsi quelques carnages particulièrement sanglants, n'hésitant pas à pénétrer de nuit dans des maisons au hasard pour y dévorer les familles qui s'y trouvent, peuplant les premières lignes et se dévouant sans broncher pour les missions suicides. Pour eux, cette guerre aurait pu durer dix ans ou un siècle, et ils sont nombreux à haïr le Roi David d'avoir ainsi rendu les armes si vite. Ne l'aurait-il pas fait qu'il n'y aurait tout simplement plus du tout de Kith ours aujourd'hui, car si on se souvient bien de leurs victimes, on sait aussi que la plus part sont morts au front durant ces deux années de guerre.

Après ces événements, les Beornides ne sont plus réduis qu'à une poignée d'individus isolés, guerrier solitaires et désenchantés se vendant au plus offrant, ou alcooliques notoires noyant leurs souvenirs et déboires dans la liqueur et les spiritueux des Pubs américains. C'est d'ailleurs dans un Pub paumé de Louisiane que Bishop et Trixie lui remettrons la main dessus, ou plutôt dans la ruelle puante juste à côté, où Keagan cuve dans une flaque d'eau. Ces retrouvailles le remettrons sur le droit chemin et il intégrera sans se faire prier leur petite entreprise du moment : le prêt sur gage et le recel, avec pour principal cible les humains bien entendu, aussi peu doués avec le mensonge qu'avec la vérité et faciles à arnaquer.

Evidemment, ce n'est plus comme à la belle époque et ils n'ont d'autres choix que de faire profil bas, menant modestement leur  business sans faire de vagues. C'est également ce qu'ils décident de faire lorsque la Reine Lizbeth est assassinée et que le conflit entre Seelie et Unseelie prend de l'ampleur. Ils espèrent un moment être laissés en dehors de tout cela, mais c'est sans compter sur ces abrutis d'humains qui se fichent bien des allégeances, les mettant tous dans le même sac et les décrétant persona non grata comme tous les autres. Durant plusieurs années, ils se camouflent donc au sein de cette population hostile, aigres de voir leur monde s'étioler lentement et mourir à petit feu.

Lorsque la rumeur se répand concernant Ellan Vannin, ils n'hésitent guère longtemps pour tout quitter à nouveau, dans l'espoir de s'enraciner un peu mieux dans un endroit qui n'appartiendrait qu'à eux et où il ne faudrait pas sans cesse se cacher - ce qui n'est pas leur fort, il faut bien l'avouer. Ils y arrivent donc dès les débuts, prenant d'assaut le premier bar venu et fichant dehors les propriétaires humains. Depuis, ils y mènent leurs affaires en prenant bien garde de ne se mélanger de trop près avec personne, qu'ils soient Seelie, Unseelie, ou mortel...
 

› Pseudo : Billie LeCat
› Âge: 28
› Crédit des images : Moi & tumblr
› Comment je suis arrivé(e) sur le forum ? : Via un topsite puis avec les coups de coeur sur PRD dans le fond du forum ^^
› J'ai lu le règlement, je l'accepte et je signe par mon pseudo : C'est lu par Billie LeCat ^^
› Un petit mot à ajouter ? :  

Les vents marin, le grondements des vagues, le brouhaha des conversations, le piaillement des mouettes, tout cela ne parvenait pourtant pas à couvrir les ronflements sonores de Keagan. Avachi sur son siège qui se trouvait à tribord, la tête renversée en arrière et la bouche entre-ouverte, le Kith roupillait à point fermé depuis qu'ils avaient levés l'ancre des côtes anglaises. Ni les roulis incessants du bateau ni l'agitation générale tout autour ne semblaient capable de troubler son sommeil.
A ses côtés, une longue silhouette sombre et immobile cachait son fasciés blafard derrière la rubrique économique du Times et une capuche digne d'un Faucheur échappé des enfers.

A quelques mètres de là, de l'autre côté du pont, une belle petite blonde observait l'éblouissant paysage de ses grands yeux inhabituellement joyeux. Il n'y avait rien de particulier chez elle, si ce n'est un visage particulièrement agréable à regarder et l'impression subtile qu'une aura de lumière l'enveloppait toute entière. Pour cause, la Demi-Fey maîtrisait bien mieux le glamour que les deux autres. Bishop, qui n'avait pas de Sinistre que le nom, était un peu trop vaniteux et fier pour se plier plus que cela aux exigence de dissimulation que leur imposait cette époque. Keagan quant à lui, n'était tout simplement pas doué malgré ses vagues tentatives.

Le sourire de Trixie se terni d'ailleurs lorsqu'elle se retourna vers ses deux compagnons.

-Vous êtes tout bonnement insortables, vous le savez ça ?! C'est presque marqué 'réfugiés Fey' sur vos fronts. Heureusement que la plus part des passagers ont l'air Fey aussi...

Par-dessus son journal, le regard morne que lui adressa Bishop en disait long. Quand bien même, il consentit à abaisser sa capuche, laissant paraître la banale touffe de boucles claires qu'il arborait lorsque déguisé en mortel - et dont il avait honte. Après cela, il expédia un petit coup de pied dans la chaussure de son camarade ronfleur, qui aussitôt s'éveilla en sursaut, laissant échapper un grognement fauve et gutturale.

-J'dors pas, affirma Keagan, l'oeil voilé et absent.
-Secoue-toi mon nounours ! On arrive.
-Déjà ? s'étonna-t-il, lui qui n'avait absolument rien suivi du voyage.

Délaissant le Sinistre, il se redressa sur ses interminables jambes pour rejoindre la Demi-Fey qui gazouillait son impatience, penchée tout contre la rambarde, le doigt dressé vers le port qu'ils accosteraient bientôt. On pouvait déjà deviner la petite ville côtière qui nichait au bord des falaises qui bordait la grande bleue.

-C'est beau hein ?!
-Pas mal. Mais j'continue à dire qu'ils auraient dû choisir Bimini ou l'île de Pâques.

Quelques minutes plus tard, ils s'amarraient enfin, et sans nulle doute, le spectacle était à la fois plaisant et étrange. Pour les quelques touristes japonais qui s'amassaient sur le pont pour regagner la terre ferme, il s'agissait sans doute d'un décors pittoresque typiquement européen, qui n'avait rien de magique si ce n'est le dépaysement. Pour eux, le spectacle était tout autre, et bien loin du dépaysement, il était plutôt question d'un retour au bercail. De toute évidence, l'île était en pleine mutation, et derrière le rideau invisible dressé pour le reste du monde, c'était tout un petit microcosme féerique qui se mettait en place.
Pour eux qui débarquaient à peine et venaient de passer la dernière décennie à se faire tout petits, c'était une vraie libération, et voir depuis leur embarcation les sithins s'élever tout au loin les ramenait à une époque dans laquelle il était bon de se replonger.

Un peu naïf certes, Keagan avait pourtant vécu quelques siècles et savait pertinemment que même les projets prometteurs pouvaient parfois apporter leur lot de déceptions cruelles. Pas négatif de nature, il se contentait de garder cette vérité à l'esprit, non sans se réjouir des nouvelles possibilités qui s'offraient à lui au sein de leur tout nouveau havre.