THE THUNDER TWIN ∭ Nom de Zeus ! Tara, Taratata elle est tarée !
Saíréann J. Mac Cárthaigh
Sujet: See who I am Jeu 19 Mai - 22:00
Is it true what they say, Are we too blind to find a way ?
Hier, un garde avait fait une bêtise. Ce n’était pas quelque chose d’énorme ni quelque chose qui aurait pu m’être notre vie en danger si nous étions en temps de paix. Il s’était simplement endormi à son poste. Quelque chose de banal quand on est garde et qu’on ne peut que regarder les passants. Sauf qu’hier le passant c’était moi. J’avais bien vu qu’il ne prêtait aucune attention à ce qui se passait autour de lui. Alors, pour lui donner une bonne leçon, je lui avais envoyé un petit éclair en pleine poitrine. Rien de bien méchant. Ça l’avait paralysé quelques instants et ça lui a servi de leçon. Ce fey n’était pas très important, pas très haut dans la chaîne stratégique de défense du Sithin, mais il devait quand même rester en alerte. Depuis que les Sluagh avaient détruit la barrière, depuis que les vampires, drows et druides étaient arrivés en masse, nous pouvions plus nous permettre de nous assoupir au détour d’un couloir et prier pour que Danu veille sur nous. Le couronnement remontait à quelques semaines maintenant et il avait été … Un vrai désastre. Il faut parfois avouer la vérité. Tout le monde pensé que tout se déroulerait bien, même moi. J’étais dans la salle à regarder le nouveau roi prendre place sur son trône, à sentir le Sithin revivre, lorsque ces infamies ont franchi le seuil de notre porte. Pourtant elle était gardée, mais les éléments que j’avais laissés n’avaient pas pu faire le poids face à la vague de créatures ténébreuses. Nous ne devions notre salut qu’à une intervention divine …
Je chassais la scène de massacre qui s’était déroulée ce jour-là et reportais mes yeux sur le reflet du miroir. Je regardais mes traits. Mes yeux qui brillaient de leurs trois couleurs si particulières. Ma bouche aux lèvres rosées et qui s’étiraient dans un rictus amer. Ma peau, blanche comme celle du marbre des statues antiques qu’on avait dressé à mon effigie, dans une version plus masculine … À quoi ressemblais-je déjà à cette époque ? Où était passé le rayonnant dieu du ciel et de la foudre ? Intérieurement, je touchais mon Glamour et l’étendais sur mon visage. Ma longue chevelure d’or et de platine se raccourcit pour devenir un amas de boucles sombres. La peau blanche se teinta de quelques couleurs ; elle devint mate comme celle des serviteurs grecs de cette époque. Mes lèvres charnues et féminines devinrent fines et perdirent leurs rosées. Elles s’entourèrent d’une barbe brune, longue et épaisse. Mes yeux restèrent identiques à celui de ma forme féérique : couleur des nuages lors des orages, ciel clair, du tonnerre qui fend la voute céleste pendant mes jours de colère.
Assez jouée pour aujourd’hui, j’avais un rendez-vous important. J’appelais Scriosadh pour qu’elle vienne m’habiller. Elle boudait, car je ne passerais pas une de ses robes échancrées aux tissus lumineux et soyeux. Parfois, je me demandais si ma dame de compagnie ne me prenait pas pour sa poupée personnelle ; une de celle qu’on habille et qu’on coiffe avec ravissement pour ensuite la faire prendre le thé avec ses autres jouets en plastiques. Je n’étais pas une poupée de porcelaine, que la blancheur de mon épiderme était comparable à celle de ces objets pour enfants. Je ne prenais pas non plus le thé avec un chapelier fou ou un lièvre hystérique se disant de Mars. D’ailleurs, si une telle scène devait avoir lieu dans cet univers, je ne serais certainement pas cette fillette aux cheveux blonds, mais plutôt le Chapelier toqué en personne. Elle me passa donc avec une moue ma plus belle armure. Elle y avait enlevé le sang de mes congénères qui avait taché le métal féérique lors de la guerre contre les Unseelies. Argentée, elle brillait comme l’astre lunaire et je pouvais y voir le reflet des objets de la pièce qui m’entourait. Scriosadh attacha ensuite mes cheveux en une queue de cheval haute avec un ruban de soie bleu. Je regardais de nouveau mon reflet. Rien n’avait changé et ne changerait plus jamais sur ce visage. Le temps n’y avait pas d’emprise. En m’observant de plus près, je surprenais de la férocité dans mon regard. La dureté de la fey qui venait, en passant son armure, de retrouver ses yeux des guerriers sans pitié. Je n’allais pas à la guerre, mais je savais que mon avenir en tant que protectrice du Sithin se jouait avec mon rendez-vous de ce matin.
En arrivant devant la porte des appartements du roi, sa garde personnelle me salua. J’en connaissais certains, ils avaient été avec moi dans la garde rapprochée d’Orel. Pour combien de temps occuperaient-ils encore ce poste. Dagda pouvait maintenant y placer qui il voulait : les gens en qui il avait le plus confiance. Je frappais et attendais quelques secondes à peine. La porte s’ouvrit devant moi et je pénétrais dans la pièce. Dagda m’attendait. Le temps n’avait également pas d’emprise sur lui. Il était aussi beau et jeune que lorsque j’étais une adolescente et que je l’avais aperçu pour les festivités. Il était revenu sur le trône grâce au Conseil des nobles et tout le monde savait que s’il était de retour c’était pour tenter de redonner au peuple féérique sa gloire d’antan. Je m’inclinais. Les coutumes. Le protocole. J’y étais habituée depuis des siècles et je respectais tout ce tralala de courtisans. J’accompagnais cette révérence avec une politesse « Mon roi. » dis-je, avant de me redresser « Vous avez demandé à voir le Protecteur du Sithin, me voici. » Je l’avais fréquenté tant de fois, de bien des manières différentes, au cours de ma vie et chacun de ces moments me revenait en tête tel un de ces films que les mortelles apprécient…
Spoiler:
Des petites choses qui font références un perso parti trop vite et que tu as connu
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E. Dagda Mac Lochlain
Sujet: Re: See who I am Sam 4 Juin - 13:25
Is it true what they say, Are we too blind to find a way ?
Au fond de la caboche du nouveau roi Seelie résonnait une petite voix qui disait personne n’est plus en sécurité. Et il avait beau espérer le meilleur, vouloir le meilleur pour son peuple, il avait de plus en plus de mal à chasser cette pensée. Il regrettait le passé où tout était plus simple. Les fomoires étaient alors le danger, un peuple barbare, violent, qui n’avait jamais accepté les feys. Ils étaient supposés être frères ou quelque chose comme ça. Cousins si on cherchait le mot exact chez les humains. Mais les différences avaient éloignés ces cousins et la discorde entre leurs mères respectives avait fini par les détruire jusqu’à ce que la guerre éclate. Dagda s’en souvenait comme si c’était hier. La guerre n’est pas quelque chose qu’on oublie facilement. Il avait tellement eu peur, quand le conflit a perduré, peur de perdre des proches, peur de mourir, peur de voir quelqu’un qu’il aimait mourir. Il était jeune alors, impétueux, et ce fut la première fois qu’il fut confronté à la mort. Comme la jeune Taranis qu’il avait alors prit sous son aile. Il se souvenait de son insouciance qui avait manqué de lui coûté la vie et de comment il l’avait protégé. Cette petite avait du potentiel mais un tempérament de feu. Par bien des manières, elle lui rappelait son épouse, la farouche guerrière, Morrigan, mais si Taranis était sans doute folle, elle n’était pas destructrice. La folie qui la possédait était la même que celle que Dagda avait en son sein, celle de l’ambition, et du désir de briller. En beaucoup de choses, il se voyait en elle, et en d’autres ils étaient si différents. Leurs chemins s’étaient séparés il y a si longtemps. Oh bien sûr avait-il prit de ses nouvelles et gardé un lien avec elle, mais les millénaires passés loin l’un de l’autre faisait qu’aujourd’hui, ils étaient de quasi inconnus.
Alors qu’elle pénétrait dans ses appartements que le sithin modifiait à volonté pour les besoin du roi, aujourd’hui, pour l’occasion de leur retrouvailles, c’était une agréable pièce lumineuse avec une grande porte fenêtre s’ouvrant sur un balcon donnant sur le jardin des lumières, des chaises confortables d’un design audacieux attendaient qu’on s’y assois, un bureau dans un coin donnait un petit air officiel à la pièce, et un paon albinos au plumage superbe se tenait dans un coin, silencieux, et un peu méfiant envers la déesse qui lui était inconnu. Le roi avait un lien particulier avec le sithin. Il le nourrissait de son glamour dans une lumière solaire, et se connectait psychiquement à lui, ils se parlaient dans une langue secrète connue d’eux seuls. Le sithin était comme la pierre sacrée, il ne reconnaissait que son futur roi, et ne parlait qu’à lui. Dagda pouvait ainsi modifier les lieux en demandant au sithin de le faire mais la plupart du temps, celui-ci agissait de son propre chef selon ce qu’il pensait être le mieux pour satisfaire son roi. C’était ainsi qu’il garantissait des fenêtres grandes afin que le roi soit toujours sous les rayons du soleil car cela lui était nécessaire pour fortifier son glamour, comme il connaissait l’influence de la beauté sur le caractère de son roi, et s’arrangeait pour que tout ne soit que beauté autour de lui. Chose que tous les Seelies appréciaient à vrai dire même si certains étaient étonnés par une certaine touche de modernité, l’incursion de l’art moderne les laissait parfois perplexe mais ils acceptaient cela tant que ça restait beau et noble.
D’un sourire large, il accueilli Taranis qui n’avait rien perdu de sa beauté ni de son éclat d’antan. Il ne pu s’empêcher, pendant quelques secondes, de penser à ces heureuses années de leur jeunesse, quand il était Haut Roi, encore jeune, beau, et sans tracas, et qu’elle était belle, fougueuse, fatale comme un baiser vampirique. Il se demanda ce que ce serait, de la retrouver ainsi, charnellement, d’unir leurs corps le temps d’une nuit, peut-être plus. L’idée était séduisante, mais il avait d’autres préoccupations plus importantes en tête, et elle aussi indéniablement. Le sithin avait été attaqué lors du couronnement, et elle était son gardien, ils devaient évoqués ensemble le sujet délicat de la sécurité des lieux. « Taranis. » la salua-t-il en faisant un petit mouvement de la tête marque de respect qu’on observe envers les sidhes. « Je voulais en effet revoir avec vous la sécurité des lieux. Je n’ai de conseils à vous donner dans la matière, je ne suis pas un expert, mais pensez-vous que les gardes soient assez expérimentés pour ce qui risque les attendre ? » Utiliser le vousoiement était étrange avec quelqu’un qu’on a connu aussi intimement, mais ils étaient devenus des étrangers l’un pour l’autre depuis un sacré bout de temps. Il espérait que les choses changeraient, maintenant qu’ils se retrouvaient sur le même bout de terre, dans le même sithin, dans la même cour. Même s’ils ne s’étaient pas revus depuis un bail, il la considérait toujours avec une certaine tendresse.
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Saíréann J. Mac Cárthaigh
Sujet: Re: See who I am Ven 22 Juil - 21:43
Is it true what they say, Are we too blind to find a way ?
Le rayon du soleil pénétrait dans la pièce par une porte-fenêtre. Ils réchauffaient l’air et caressaient la peau avec leurs doigts invisibles. Joueurs, ils se reflétaient sur mon amure, créant des flashs, des étoiles filantes en pleins jours dès que je bougeais un peu. Le jardin de lumière était en contrebas. Depuis combien de temps n’y avais-je pas mis les pieds ? Mes journées étaient trop longues et mes nuits trop courtes. Je n’avais pas le luxe d’aller me prélasser sous un peuplier amoureusement planté par Sly. Je jetais un coup d’œil rapide à l’agencement des appartements du roi. Dagda avait un goût bien différent d’Orel... Cela n’était pas pour me déplaire. J’avais été loyale jusqu’à la fin, mais je ne pouvais nier le fait que je désapprouvais totalement sa politique dans les dernières années. C’est lui qui avait déclenché la guerre fratricide contre les Unseelies… D’ailleurs Dagda n’avait-il pas quelque chose à voir avec cette décision ? Je jaugeais le Sidhe qui me faisait face. Sera-t-il à la hauteur ? Est-ce que sa nouvelle maitresse, sa folie noire le laissera parfois s’endormir le soir pour que le matin venu il puisse régner sur son peuple à tête reposé ? Je ne savais pas pour lui, mais je cauchemardais souvent à propos de ma gloire passée… Non que la gloire elle-même me fasse peur, mais je me voyais inlassablement tomber de l’Olympe, comme si je n’étais qu’un oisillon qui n’avait jamais appris à voler.
Mon regard s’arrêta sur le pan albinos… Le paon : symbole solaire, symbole royal, symbole de vanité. Lorsque j’étais le roi des dieux de l’Olympe, le peuple grec m’avait fait épouser une femme fantasque jalouse et vaniteuse. D’autres disent que cette femme n’était autre que moi : j’étais à la fois l’homme et la femme, Zeus et Héra, grandiose et jaloux, volage et fidèle. Et peut-être que les Grecques avaient perçu en leur dieu du tonnerre cette dichotomie, bien avant que je ne me sois moi-même rendu compte. Le paon était également le symbole de la beauté, de la paix et de la prospérité. Le souvenir d’un de mes voyages en Asie me revint. Les Chinois disaient que le paon était l’animal qui exprimer le mieux le vœu de paix et que ses yeux étaient fécondants : un seul regard suffisait pour qu’une femme se mettent à porter le fruit de la vie. Si c’était vrai, nous autres les feys, nous n’aurions pas de problème avec notre fertilité. Il nous suffirait de passer en fil indien devant le paon du roi pour tomber enceintes… Et même si le paon ne fécondait pas, mais qu’il rendait au moins la capacité de procréer, j’étais sûre que le roi lui-même n’aurait pas rechigné pour planter la graine de la future génération. L’animal posa sur moi son regard et fit quelque pas dans ma direction. Il s’ébroua avant de faire la roue. Les cent yeux de ses plumes me fixaient ; c’était signe de béatitude éternelle et d’introspection de l’âme. Cependant, son plumage ocellé était également signe de duplicité : il ne faut jamais se laisser berner par les apparences. L’apparat ne fait pas tout ; l’habit ne fait pas le moine comme disaient souvent les humains. L’oiseau se mit à crier. Moqueur, criar, toute sa beauté était mise de côté à cause de ce son disharmonieux. Il donnait envie de rire. À croire qu’il avait fait exprès de se donner en spectacle afin que je me détende face au roi. Lorsque l’effet hypothétiquement recherché fut atteint, le paon s’ébroua de nouveau, rangea tout son attirail et se mit à marcher dans la direction de baie vitrée en se dandinant.
Mes yeux revinrent se poser sur Dagda et je croisais son regard tricroïte. Non. Vraiment. Rien n’avait changé chez lui. Sa voix raisonna dans la pièce. Il avait prononcé mon vieux prénom. Taranis… Taranis… Depuis quand ne m’avait-on pas surnommée ainsi ? Qui était la dernière personne à m’avoir appelée de la sorte ? C’est assemblage de syllabes évoqué plusieurs choses en moi. Il me fit d’abord grincer des dents. Je ne détestais pas mon prénom. Loin de là. Je le trouvais beau et noble, mais il était autant synonyme de grandeur que de disgrâce. L’entendre dans la bouche Dagda fit remonter de vieux souvenirs… des antiques souvenirs. Une succession d’image se précipitait dans ma tête blonde et je revoyais le film de ma vie en tant que jeune fey.
« Taranis… » disait-il avec solennité alors que j’étais présentée à la cour du Haut-Roi. Je me redressais après ma révérence et présentais mon visage juvénile à Dagda. Près de lui, l’impérieuse et magnifique Reine Morrigan qui tenait son rôle, mais qui ne semblait pas plus heureuse que ça d’assister à toutes ces cérémonies. Je la trouvais si sublime. Je me jurais alors de devenir aussi grande que la déesse de la Guerre, de devenir plus que la Reine. Moi aussi je voulais être Roi. Être celui qu’on regarde et qu’on admire. Le Haut-Roi Dagda, quant à lui, m’adressa un large sourire. Mon palpitant s’emballa. Je ne saurais dire pourquoi. Était-ce de l’attirance pour l’homme en lui-même ou la fonction qu’il occupait ? Et moi qui pensais à cette époque que je ne pourrais jamais ressentir du désir pour un autre homme que Man… « Taranis… » disait-il avec une voix mielleuse. Je me souviens encore de ce petit billet qu’un valet avait glissé doucement dans ma main alors que je revenais d’une ballade à cheval avec Essus. La jalousie avait pointé le bout de son nez dans le regard de ma jumelle. Je la croyais jalouse du fait qu’un homme s’intéresse à moi et non à elle. En revoyant cette scène défilée devant mes yeux des siècles plus tard, tout m’apparaissait sous un angle différent. Je savais aujourd’hui qu’Essus n’était pas jalouse parce qu’un homme me désirait, mais parce qu’une autre fey me voulait. Elle insupportait simplement que mon attention ne lui soit pas pleinement accordée, qu’il soit homme ou femme, qu’il soit un amant, ou mon propre enfant. Le billet m’avait donné rendez-vous dans l’appartement privé du roi. Notre rencontre était secrète. Nous avions dîné. La mascarade a perduré jusqu’à ce que des soirées deviennent des nuits… « Taranis… » murmurait-il avec désir à mon oreille alors que ses lèvres venaient se poser sur ma tempe, alors que ses doigts dessinaient le contour de ma mâchoire avant relever mon menton et venir déposer un baiser sur mes lèvres. Chaste d’abord. Toujours. Avec Dagda c’était comme assisté à une représentation du Boléro de Ravel. C’était le crescendo d’un virtuose. Lento. D’abord, quelques altos et des violoncelles en pizzicato qui étaient accompagnés d’une caisse claire. Alors que je revoyais ses mains descendre le long de mes épaules dénudées, j’entendis la flûte jouer son thème pianissimo, ses mains qui continuaient leur chemin jusqu’à mes hanches… Les hautbois se mirent à résonner, la harpe, la flûte de nouveau… Le basson entamait son chant alors que ses mains glissaient dans mes cheveux, court à l’époque. Les miennes caressaient sa longue crinière d’ébène. Et des minutes plus tard… « Taranis… » gémissait-il, fébrile. Allegretto. L’orchestre jouait forte. Les bois étaient à la tierce et à la quinte. Ses hanches en rythme avec les timbales. Les bois, les premiers et les seconds violons, le trombone, les cors, les caisses clairs. Ses longs doigts venaient enlacer les miens. Son souffle m’enivrait et se mêlait aux miens. Allegro…
Je revenais sur terre, me détournais de lui et regardais dans la direction du paon. Je faisais quelques pas vers l’animal près de la baie vitrée. J’avais besoin d’air. Heureusement, je ne rougis jamais. Je n’ai jamais eu honte de rien. En tout cas, tout le monde le pensait et ça devait rester ainsi jusqu’à la fin des temps. Que disait-il déjà ? La protection du Sithin. Mes yeux se perdirent dans le vague, contemplant la partie du jardin de Lumière visible depuis où j’étais. « Nous avons perdu beaucoup d’hommes durant le couronnement face aux Sluaghs. Nous en avions perdu encore plus durant la guerre contre les Unseelies… » Je laissais ma phrase en suspens. « Bien sûr, un grand nombre des feys ne sont pas expérimentés. Ce sont des jeunes feys qui n’ont pas pris part à la guerre et qui de fait, ont survécu. Ils nous restent peu de gardes d’avant la guerre fratricide. Lorsqu’on est à la guerre, et je ne vous apprends rien mon roi, si l’expérience manque aux troupes, il nous faut le nombre. » Je me tournais et lui faisais de nouveau face. « Et nous n’avons ni l’un ni l’autre. » Lâchais-je, désappointée par cette situation. «Notre peuple a été affaibli durant ses derniers siècles et nous avons peu de fey à la main de pouvoir offensive dans nos rangs. Alors que chez les Unseelies… À lui seul, votre frère vaut vingt des gardes qui sont actuellement à l’entrée du Sithin. Je ne compte même pas les autres fey dans son camp : la mort, la mer, la maitresse des tortures, la dragonne, la déesse de la guerre elle-même… » Je lui dressais là un bien sombre tableau de la situation, mais nous devions nous rendre à l’évidence, nous autres les Seelies, nous passions plus notre temps à aller nous enivrer au domaine Fiona que nous entrainer au domaine Dougal. « Nous ne sommes plus en guerre contre les Unseelies, mais notre nouvel ennemi drapé de ténèbres semble enclin à nous faire connaître de nouveau la guerre. Et si demain, il arrive avec une armée de Sluaghs seulement 3 fois plus nombreuse que ceux du couronnement, nous essuierons beaucoup de perte. À l’heure actuelle et aux vues de nos effectifs, je ne vous assure pas que le Sithin sera imprenable. »
La messe était dite.
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E. Dagda Mac Lochlain
Sujet: Re: See who I am Mar 6 Sep - 20:22
Is it true what they say, Are we too blind to find a way ?
Le roi ne put s’empêcher de contempler sa beauté, et perçu un trouble naissant chez elle, qu’elle repoussa néanmoins aussi rapidement qu’il l’avait fait. Toutes ces années d’innocences, d’amour, de beauté, et de joies ne pouvaient avoir totalement disparues en dépit de l’obscurité qui s’accumulait au dessus d’eux dans le ciel. Il ne pouvait croire que cette lumière d’antan avait disparue à tout jamais. Il esquissait le rêve de la réanimer mais savait qu’une telle chose était impossible seul. Ses enfants avaient d’autres chats à fouetter, il n’avait plus de compagne, ni d’épouse, et Eire ne pourrait jamais remplir ce rôle, pas officiellement du moins en dépit de l’amour impossible qu’il ressentait pour elle. Il fallait trouver une Reine, fournir des enfants, réanimer la fécondité disparue, redonner l’espoir à son peuple. Le libertin qu’il était savait qu’il ne serait pas aisé de trouver une épouse qui accepterait son train de vie. La mère d’Anava n’avait accepté, même elle. Les feys aiment la liberté, l’amour, mais visiblement aucune femme n’aimait cela autant que lui. Il se demanda si Taranis… Il se demanda ce qu’il se passerait s’il faisait d’elle sa reine. C’était une idée stupide. Ils avaient été heureux autrefois, mais leur chemin s’était séparé depuis si longtemps. En dehors de l’amour qu’ils portaient à leur enfant, leur appartenance à la même cour, et leur attachement à la survie des leurs, avaient-ils encore quelque chose en commun si ce n’est un souvenir d’un été lointain et sucré ?
Mieux valait oublier, oublier ces courbes séduisantes et ce regard de braise. Mieux valait calmer ses ardeurs et ses pulsions, car il avait du pain sur la planche. Tous les deux devaient reconstruire le sithin, lui redonner sa splendeur et surtout, empêcher que le désastre du couronnement ne se reproduise. Même un séducteur comme lui savait mettre la politique en priorité sur ses histoires de cœur. Il évacua donc le désir et se concentra sur les paroles de la jeune fey. Et dans celles-ci, il surpris un soupçon de reproche. Devenait-il parano ou lui reprochait-elle ce désastre comme la guerre fratricide ? Peut-être pas. Peut-être que si. Tout le monde savait à quel point il possédait une certaine influence sur Orel, et pas mal de monde pensait que Dagda aurait fait n’importe quoi pour garder cette influence, voire, prendre la place d’Orel. Les gens ignoraient que la folie rongeait Orel depuis bien longtemps, et qu’il jalousait sa sœur maladivement, qu’il avait laissé son cœur être empoisonné par les doutes. Le pouvoir l’avait corrompu à une telle vitesse !
Et la suite n’était pas meilleure. Dagda se doutait de la triste réalité mais l’entendre dans la bouche de Taranis lui donnait un sombre air fatal. S’ils perdaient la foi, alors leur cour était finie. Dagda n’était pas trop fier, pas suffisamment pour réclamer de l’aide auprès de son frère si le danger devait à nouveau frapper à leur porte mais il savait que non seulement les seigneurs préféraient voir tous les Seelies crever plutôt que d’accepter une telle chose mais qu’en plus, les Unseelies ne seraient que trop heureux de refuser. Nuada lui-même ne serait pas en position d’accepter à moins que sa propre cour ne soit en danger elle aussi. Ils unissaient leur force pour l’enquête, mais c’était tout. Ils étaient seuls face à la menace. Et démunis. « J’avais peur d’entendre de telles paroles. Nous sommes désarmés et le moral est au plus bas, pourtant, nous n’avons guère le choix. Notre ennemi n’abandonnera pas de sitôt. Il n’a pu achever ce qu’il avait commencé, je crains qu’on ne doivent se préparer à une nouvelle attaque. » L’ennui c’est qu’il n’avait pas la moindre idée de comment gonfler les rangs. Quand la Haute Cour était encore unis, un tel problème n’existait pas. A présent il devait composer avec une triste réalité déplaisante. Il se sentait impuissant parfois, et il lui était facile d’imaginer ce que ce serait de s’enfuir avec Eire, d’abandonner la couronne et ce combat perdu d’avance. Mais pourrait-il encore se supporter après cela ? C’était là sa chance de regagner leur confiance, de réparer ses erreurs. « Et si nous n’avons pas le choix, que faisons-nous ? » Il s’en remettait à elle. Taranis était de loin la plus farouche guerrière dont disposait les Seelies. Cette dernière avait raison, ils avaient perdus leurs plus grands guerriers et leurs héros.
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