Sujet: Le Cercle de la Haine › Morrigan Dim 18 Oct - 20:15
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
Samaim, une période que Nuada avait toujours apprécié.. C'était la fin de quelque chose et surtout un renouveau, à chaque fois. Une nouvelle année qui s'annonçait, une nouvelle ère qui prenait le dessus. Les humains avaient transformé cette fête en l'associant à la mort mais pour le Sidhe, cela représentait la vie dans son entièreté. A chaque année son pèlerinage et cette année, l'ancien Dieu s'était décidé à venir prier au Nemeton au nom de la Déesse Mère. Les raisons étaient multiples mais il avait surtout promis à Morrigan de ne pas haïr sa mère éternellement. Quel meilleur moyen de le prouver que venir la vénérer pendant quelques heures ? Il avait d'ailleurs choisi le crépuscule, parce qu'il se sentait mieux en cette période de la journée, quand la lune pointait le bout de son nez argenté et que le soleil partait dans un sommeil de plusieurs heures. En traversant la forêt féerique, il avait abandonné le Glamour qu'il avait du mal à tenir ces derniers temps après l'extinction des Sithins. Il avait eu le temps de discuter avec les Seigneurs et la panique s'était lentement installée. Le Sithin des Unseelies était sombre, plus aucune lumière ne s'en échappait et, quand il fermait les yeux dans son lit froid, il ne ressentait plus la présence de cet être protecteur. Courant contre vents et marées entre les différents Domaines, il n'avait trouvé aucune raison à ce sinistre arrêt. Bien sûr, tout le monde avait vu le Haut-Roi, tout le monde avait compris qu'il en était l'instigateur mais par besoin de fermer les yeux, on avait refusé cette dure réalité. Des Feys avaient été envoyés aux quatre coins du monde pour le retrouver, sans succès. N'y avait-il plus aucun espoir de paix pour leur peuple ? Allait-il lui aussi mourir comme l'avait fait leur symbole ? Il n'avait aucun doute sur la question. La veille, il avait eu l'occasion de faire le tour des Domaines pour connaître l'âge des Unseelies et surtout leur capacité d'enfantement. Le chiffre zéro lui avait glacé le sang et plus aucun enfant ne courait les rues.
Au fond, il n'était pas seulement là parce qu'il avait besoin de sa Mère mais il voulait toujours croire que s'il priait assez fort, elle l'entendrait et elle les aiderait comme dans le passé. Elle ne pouvait décemment pas laisser mourir son peuple, elle ne pouvait pas les abandonner en ces temps sombres. Et, si ses pensées divaguaient, ses pas arrivèrent à le mener exactement là où il le souhaitait. Le Glamour s'éteignait autour de lui, en vagues lunaires et ses cheveux courts s'allongèrent jusqu'à prendre la forme d'une longue tresse noire engoncée dans du cuir. Les mèches argentées qui illuminaient les ténèbres semblaient bien blafardes en ce début de soirée. Toujours habitué à porter des tenues lui permettant de se noyer dans la nuit, il avait choisit un long manteau bleu nuit qui retombait à de lourdes bottes remontant à ses genoux sur un pantalon de la même teinte. Ses bras nus portaient encore la marque de son mariage à gauche et celle de la perte de sa chair à droite, longues veines d'argent qui sillonnaient ses muscles jusque son épaule. Ses yeux passèrent d'un bleu uni à trois couleurs distinctes : le bleu d'un ciel d'hiver, celui de la couleur qui lui avait donné son nom et enfin celle de l'or en fusion dont les particules immaculées se faisaient rares à ce moment. Il observa autour de lui, il n'y avait personne. L'arbre se tenait là, silencieux et immense, même si assombri par les temps qui couraient. Soupirant, il fit un pas en avant jusqu'à ce que son attention ne soit attirée par une silhouette sur sa droite.
« Ma Terreur Mortelle. » Cette voix, ce ton lassif, il ne pouvait que le reconnaître. Un frisson glacé remonta le long de son échine, et son regard paniqué en chercha l'origine tout autour de lui. Bientôt, un autre frisson parcouru son bras gauche comme si la glace elle-même avait essayé de le toucher, de le caresser. Faisant un pas de côté, il fut interloqué par la vision qui s'offrait à lui : une femme à la peau blanche et à la chevelure sombre, bouclée, trop longue. Ses yeux, aux trois tons de gris semblaient rieurs comme ils étaient inquisiteurs. Sa tenue était insolente selon les termes humains, la robe qu'elle portait n'était que transparence à plusieurs endroits, relevées par des liserés dorés et quelques broderies associés à des bijoux qui ne faisaient aucun bruit. Elle souriait et sa main fit signe à Nuada, comme si elle attendait quelque chose de sa part. L'Ancien Garde ne su quoi faire, il voyait bien que cette apparition n'était pas totalement réelle, mais par automatisme acquis en deux mille ans, il sentit ses genoux plier jusqu'à ce qu'il se retrouve au sol, la tête baissée en guise de respect. « Oh, ma Belle Terreur. Tu m'as manqué.. » Les pieds nus du fantôme de Lizabeth glissèrent au sol et elle essaya d'entourer de ses mains le visage du Sidhe, sans succès. « Voilà qui est fâcheux. » grinçant des dents, ses yeux se firent plus durs tandis qu'elle se redressait après son essaie infructueux, laissant Nuada à genoux au sol, incapable de dire quoique ce soit. Lizabeth pencha la tête de côté pour observer ce bras marqué par le rosier. Sa colère, aussi éthérée soit-elle fit trembler le sol. « Qui.. Qui t'as pris à moi ? Qui ? Mh ? Dis-moi qui. Tout de suite. » Nuada releva les yeux, remontant des pieds de la Reine déchue à son visage crispé. « Morrigan. » Fronçant les sourcils, Lizabeth fit danser sa main dans les airs. « Je savais que cette garce finirait par se remontrer, mais je pensais être là pour l'accueillir. » Nuada fronça les sourcils, comment Lizabeth pouvait le savoir ? Comment pouvait-elle savoir que Morrigan était encore en vie ? Oh.. Oui, bien sûr, la Reine des Ténèbres voyait tout, savait tout. Et, l'étincelle de compréhension attira l'attention du fantôme. « Mais bien sûr que j'étais au courant.. Dagda n'a pas bien fait son travail, il aurait dû lui couper la tête et partir avec, c'est ce que j'aurais fais. » Nuada grinça les dents et essaya de se redresser. « Qui t'a donné l'autorisation de te relever Garde ? » Arrêté dans son élan, il sentit ses muscles se crisper mais son corps n'arriva tout simplement pas à continuer dans son ascension.
Lizabeth se mit à marcher autour de Nuada en pleine réflexion. « Tu te souviens ? Ta promesse. Tu t'es donné à moi, à la vie et à la mort. Tu ne voudrais pas que la Meute Sauvage ne vienne te rappeler ta promesse ? N'est-ce pas Chien ? » Les doigts du Sidhe s'enfoncèrent dans le sol au point d'en être douloureux. Il n'avait qu'une envie : hurler. Lui qui croyait que son calvaire était terminé. La seule chose qu'il pouvait faire à cet instant était de prier la Déesse pour qu'elle le débarasse de Lizabeth. « J'ai toujours fais tout ce que vous attendiez de moi, Ma Reine. » Lizabeth secoua l'index dans les airs en se plaçant dans le dos de Nuada. « Et me protéger pour que je ne meure pas, mh ? Avoue-le, tu es bien heureux de t'être débarrassé de moi.. alors que je t'ai sorti de ton trou aux côtés de David. Tu aurais pu être Roi si tu n'avais pas été aussi incompétent à me faire un enfant. Incompétent, oui, c'est cela : incompétent dans ton rôle de Garde et d'homme. » Soupirant, Nuada redressa son regard parsemé d'étincelles blanches. « Arrête. » Lizabeth s'arrêta net, surprise du ton que prenait le Sidhe. « J'ai tout fais, tout, pour te satisfaire sale petite arriviste supérieure et sadique. » Lizabeth ne savait pas si elle devait être surprise par les mots employés, le tutoiement ou le ton froid de son ancien Capitaine des Gardes. « Je t'obéis pour la Meute Sauvage, mais sache que j'aurais préféré que tu m’écartèles plutôt que de supporter une de tes progénitures qui m'aurait sûrement autant rabaissé même si j'en étais le père. Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ? Me frapper ? » Il tendit les bras des deux côtés, sachant pertinemment que la Reine ne pouvait même pas le toucher et encore moins utiliser son pouvoir dévastateur sur sa personne. « Ne me parle pas comme ça. » ordonna t-elle. « A vos ordres. » lança Nuada sèchement.
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Naemesys S. O'Ciardha
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Mar 20 Oct - 23:47
Le Cercle de la Haine
ft. nuada && morrigan
Samaim. Morrigan détestait cette période. Ce moment de l'année lui rappelait avec amertume un de ses choix les plus cruels : Son mariage avec Dagda. Beaucoup d'évènements malheureux avaient découlés de cet instant précis, de cette nuit. Elle avait épousé un Sidhe pour qui l'amour était absent au détriment d'une ambition mal placée. Elle avait vécu avec un homme qui préférait le lit d'une multitude d'autres. Ce temps avait été celui de la colère et surtout le déclencheur d'une autre période plus chaotique. Car malgré tout le mal engendré par cette union sans amour, il n'en demeurait pas moins qu'elle avait permis à Morrigan de rencontrer Nuada. Certes, elle avait été exilée pour ses sentiments, pour l'enfant qu'ils avaient conçu.. Mais elle ne regrettait rien aux sentiments éprouvés hier, comme aujourd'hui.
Elle ne regrettait pas ce chemin durement traversé, même si elle aurait aimé avoir l'occasion de vivre autrement, d'agir d'une autre façon. La sagesse s'était alliée aux regrets au fil du temps, et finalement, c'était cette alliance qui lui rappelait la dureté de la période qu'était Samaim. Car selon leur peuple, la nuit de Samaim représentait la fin pour un commencement.. La nuit qui augurait un jour nouveau. Fondamentalement, Morrigan avait la sensation de s'échapper enfin de la nuit et de connaitre une nouvelle lumière. Mais ce reste de chemin qui lui restait à traverser, ce passage grisé, cette transition était encore difficile. Il était parsemé de choix à faire, et surtout, à penser savamment.
Pour l'heure, cependant, elle avait ressenti un appel dont elle avait saisi la source près du Nemeton. Cet appel n'était pas pour elle, elle n'était pas concernée, car comme bien souvent, la Reine Fantôme se retrouvait à être un instrument au service d'un esprit plus grand.
Ainsi guidée au travers de la forêt, elle avait fait le vide au sein de son esprit afin d'atteindre l'Arbre sacré. Enveloppée dans une cape à la couleur de la nuit rouge, elle avait ramené sur son crane la capuche afin de s'abriter de la fraicheur inhérente à l'époque. Les mains dissimulées, ainsi placées à l'abri, elle traversait la nature en égrenant sur son passage un parfum transit de nature. L'herbe fraichement coupé au milieu d'un champ de mort, voilà ce qui se lisait sur ce décor qu'elle découvrait au travers de son regard tricolore. Il y avait de la vie, il y avait de la mort.. Et finalement, c'était un symbole poignant de Samaim.
L'extinction des Sithins avait également provoqué un désarroi dans le cœur de la Sidhe dont elle ne parvenait pas à se défaire. Elle ressentait de la colère, derrière sa peine. Parce qu'elle avait le sentiment qu'elle se devait d'être plus utile, et pourtant, elle n'y parvenait pas réellement. Nuada avait eu raison de pointer du doigt ses beaux discours sur l'espoir.. Car ces derniers étaient inutiles si elle ne parvenait pas à les mettre en action, à les traduire avec des faits et des gestes.
Seuls les actes comptaient. Et dans le fond, elle le savait.
S'échappant de la forêt, la Morrigan observait les alentours tandis qu'une silhouette agenouillée et une autre fantomatique attiraient son attention. A l'ombre de sa capuche, ses sourcils se fronçaient tandis qu'elle avançait dans le plus grand des silences. Son attention décryptait aisément que la silhouette masculine était celle de Nuada tandis que la seconde puait le besoin de grandeur et l'exubérance maniaque. Ah.
Ah. En entendant les mots échangés, la Morrigan comprenait qui Elle était. Lizabeth. L'échange de belles paroles était écouté par la Reine Fantôme tandis qu'elle ressentait les affres d'une colère sourde la prendre au corps. Comment.. Pouvait-elle se permettre de s'adresser à Nuada ainsi ? La vermine. Sagesse est mère de vertu.. qu'on lui murmurait à l'oreille, mais elle.. Elle n'avait pas envie de connaitre la brutalité inhérente à la sagesse. Elle avait besoin que la poussière demeure poussière. Que la mort étouffe à jamais cette silhouette fantomatique qu'elle se prenait à haïr plus fort encore.
Arrivant finalement aux abords de Nuada, elle s'arrêtait sur son côté tandis que son menton se redressait et qu'une de ses mains dévoilées venaient abaisser la capuche qui voilait son visage. « Je comprends mieux. » Qu'elle murmurait à Nuada en lui adressant un sourire. Morrigan parlait de tant de choses à la fois par ces mots. Elle pensait à son besoin de venir près de l'Arbre Sacré, tout comme à sa vision de sang concernant la défunte Reine.
Remontant son regard sur la fameuse Reine, Morrigan l'observait scrupuleusement avant de finalement se décider à ouvrir la bouche. « La Reine des ténèbres. » Qu'elle murmurait avec un flegme masquant à peine son dédain. « J'ai cru entendre que vous parliez d'enfant et d'incompétence.. » La seconde main de Morrigan sortait de son confort afin de dévoiler l'anneau de fertilité. « En ce monde, chaque chose à sa raison.. Mais en ce qui vous concerne, vous n'aviez aucune bonne raison pour demeurer sur votre trône alors que votre infertilité tuait les vôtres. Je sais que vous êtes responsable du sommeille de l'anneau, mais également de la faiblesse de notre peuple. Vous étiez infertile et c'est bien pour cela que cet objet.. » L'anneau était ainsi désigné. « ..Etait dissimulé tel un bijou de pacotille parmi vos babioles brillantes. Vous étiez le symbole même de l'incompétence et de la soif de pouvoir. Un symbole qui, par sa mort, a offert une chance de survie aux siens. N'avez pas honte ? Honte d'avoir causé le déclin des Unseelies ? Pire encore.. Celui d'un peuple ? » Liant ses mains entre elles, Morrigan inspirait profondément avant de reprendre. « J'ai adhéré à votre cause sans vous connaitre, et fort heureusement.. » Son visage signait à la négative à ses paroles. « Cessez donc de cracher votre venin, il ne vous servira plus à présent. Vous ne pourrez plus ternir la vérité derrière quelques manigances. Je le sais. Je l'ai vu. La Déesse Mère l'a vu. »
Morrigan s'avançait finalement d'un pas. Un éclat de fureur brillant au creux de ses prunelles de miel et d'émeraude. « Votre temps est révolu et plus jamais Nuada ne s'agenouillera devant vous. Vous n'êtes plus qu'un spectre, un souvenir amer, une ombre dont plus personne ne veut. Laissez donc aux vivants le privilège de réparer vos erreurs passées. » Diable qu'elle la détestait cette pimbêche.
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Cian N. Quinn
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Sam 24 Oct - 21:06
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
C'était ainsi, cela avait toujours été ainsi. Lizabeth n'avait pas été une mauvaise monarque pour les Unseelies, elle avait beaucoup fait pour les siens mais le temps l'avait transformé en une créature égoïste qui s'était un peu trop habituée au confort de son trône. Toutes les personnes qui l'avaient côtoyé connaissaient ses besoins de pouvoir comme ils pouvaient reconnaître qu'elle avait souvent fait les bons choix. Nuada lui avait pardonné ses écarts et son besoin de sang, il lui avait pardonné les erreurs qu'elle avait commis ou les coups qu'elle avait porté mais il ne pouvait pas lui pardonner le fait même qu'elle le considérait comme un moins que rien. Il ne l'était pas, il ne l'avait jamais été. Il s'était donné corps et âme pour les Unseelies, il avait laissé de côté son nom de Dieu comme les autres et surtout, il avait accepté son rôle de Capitaine des Gardes sans émettre la moindre négation durant toutes ces années. Il l'avait respecté et finalement, à cet instant, il se rendait compte qu'elle ne l'avait pas forcément mérité. Lizabeth avait sa susceptibilité et surtout, elle avait ses connaissances.. le genre de sujet qui pouvait faire souffrir, le genre de sujet qu'elle pouvait aisément mettre sur le tapis si elle se sentait agressée d'une quelconque manière. Et c'était le cas, à cet instant, quand Morrigan arrivait alors qu'elle n'était – selon la Reine défunte – pas la bienvenue à leurs retrouvailles. Lizabeth aimait Nuada, à sa manière, mais elle l'aimait quand même. Il était, pour elle, le Roi qu'elle n'avait jamais pu avoir à ses côtés pour des raisons qu'elle ne citerait sûrement pas face à Morrigan. Elle avait aimé chacun de ses Gardes, mais son Capitaine avait toujours été son préféré. Lui qu'elle aimait rabaisser pour voir la braise de la colère dans ses yeux, lui qu'elle avait longtemps choisi de frapper parce qu'il était le plus résistant du lot. Il avait été son conseiller, l'homme intouchable à ses côtés, sa Belle Terreur comme elle aimait l'appeler et Morrigan avait osé s'emparer de lui, elle avait osé intervenir durant leur discussion, elle avait osé arborer fièrement l'anneau qu'elle avait abandonné dans ses « babioles ».
Lizabeth sentait la colère grimper, pire encore, une haine farouche menaçait de s'échapper par tous les pores de sa peau éthérée. Si seulement elle pouvait toucher Nuada, si seulement elle pouvait lui griffer le visage pour calmer ses nerfs, mais elle ne le pouvait pas et les deux personnes en présence le savaient bien. Il ne restait plus que les mots, possiblement cinglants et l'attitude faussement détachée qu'elle pouvait montrer. Au moins, Nuada, aussi surpris qu'il pouvait l'être par la présence de Morrigan, restait à genoux comme le brave soldat qu'il était. Au moins, il lui était encore obéissant, à défaut de la respecter vu les lourdes paroles qu'il avait prononcé. « Personne ne t'a invité à parler et encore moins à venir nous déranger, exilée. » Non, Lizabeth n'avait jamais considéré Morrigan comme faisant partie des Unseelies.. déjà parce qu'elle n'avait jamais foutu les pieds au Sithin et ensuite parce qu'elle avait toujours été dans les pensées de Nuada. Croyait-il que la Reine n'avait jamais su qu'il gardait une tombe pour la Sidhe aux cheveux de feu ? Croyait-il qu'elle ignorait les prières qu'il avait prononcé toutes ces années ? Non. Absolument pas. Elle savait mais elle n'avait jamais rien dit. « Je n'étais pas infertile. » Ces mots, savamment tournés, montrait son aisance à la parole. Ce n'était pas un mensonge ni une vérité. « J'ai porté deux de ses enfants. »
Elle esquissait un léger sourire et pencha son buste en avant pour observer le visage interloqué de Nuada. Il ne comprenait pas, il n'avait pas envie de comprendre. Si elle avait porté ses enfants, pourquoi n'étaient-ils pas présent. Lizabeth avait-elle caché cette vérité pour une raison précise ? Avait-elle caché aussi les enfants pour l'empêcher de devenir Roi ? La concernée se redressa avant de reprendre. « Mais ils n'ont pas survécu. » lâcha t-elle avec un soupir digne d'une grande comédienne. Son index se posa sur ses lèvres et ses yeux sur Morrigan. « Quand on ne sait rien, on se tait. Il me semble que ce sont des principes de base qu'il fait pouvoir appréhender dans notre monde, n'est-ce pas ? Tu n'as pas eu l'exclusivité de porter la progéniture de notre obligé. » Levant les mains en l'air, elle reprenait avec un air presque contrit. « La Déesse Mère ; un concept qui ressemble vaguement au père noël pour les humains. Ce n'est pas avec ce genre de chose que tu vas sembler plus intelligente ou plus importante que moi. Tu as déjà la vie et mon homme, qu'est-ce que tu veux de plus ? » Puis, elle se mit à pointer du doigt Nuada. « Et il est à genoux, donc surveille tes paroles. »
Nuada aurait tellement voulu se relever pour prouver à Morrigan qu'il avait la force de le faire, qu'il n'était pas qu'un pion pour la Reine Défunte, mais il ne le pouvait pas. S'il le faisait, il risquait d'attirer la Meute Sauvage.. et cette dernière l'emporterait. Non. Il venait de retrouver la femme qu'il aimait, il s'était uni à elle, il avait appris qu'il avait une fille, il ne pouvait pas disparaître pour une question de fierté, il ne pouvait pas se relever. « Il va falloir faire avec moi, je ne compte aller nulle part pour l'heure. » Des paroles qui firent crisper le Sidhe au sol, comme si son calvaire n'avait pas assez duré, il allait devoir la supporter pendant plusieurs jours.. et peut-être une fois par an si elle comptait revenir l'année suivante. Galère. Misère. Il plissa les yeux et enfonça une fois de plus ses mains dans le sol meuble, faisant ressurgir les veines sur ses avants-bras. « Laisse-moi me relever Lizabeth. Laisse-moi. » La silhouette fantomatique esquissa un sourire, elle avait le pouvoir et elle aimait cela, comme elle l'avait toujours aimé d'ailleurs. « Seras-tu sage ? Si tu te lèves, tu n'auras pas le droit de t'approcher d'elle. Est-ce clair ? » Ravalant sa salive, le Sidhe hocha la tête. « C'est clair. » Lizabeth lui fit signe de la main. « Alors lève toi. » commença t-elle avant d'en revenir à Morrigan. « C'est à moi qu'il obéis, c'est à moi qu'il a donné son allégeance. C'est moi qui ai pris soin de lui pendant deux milles ans. Tu n'es rien, rien de plus qu'un spectre.. Oh. Au final, nous sommes pareilles, n'est-ce pas ? » Sa colère semblait asséchée tandis que Nuada se redressait en époussetant son manteau. Il avait beaucoup de chance, il était venu prier et il tombait au milieu de deux femmes au caractère impossible qui pourraient vraiment s'étriper si l'une était encore en vie. « Tu ne seras pas Reine encore très longtemps. » marmonna Nuada entre ses dents. Lizabeth pencha la tête de côté. « Pourquoi donc mon chou ? Personne ne pourra prendre le trône et sûrement pas une exilée. » Le Sidhe lança un regard à Morrigan, un regard foncièrement triste avant de répondre à la silhouette fantomatique. « Je le prendrais si nécessaire. »
Ces mots furent prononcés avec tant de conviction que Lizabeth resta, pour le coup, complètement silencieuse. Elle se mit à réfléchir, cherchant une raison pour laquelle Nuada n'aurait aucune chance.. mais elle ne trouva rien. Il était apprécié des Seigneurs, le Sithin lui était obéissant, il connaissait les Unseelies et il était respecté par ces derniers. Mais Lizabeth n'aurait jamais cru qu'il aurait cherché à s'asseoir sur le trône, sans doute parce qu'il n'était pas comme ses frères, parce qu'il n'avait jamais cherché le pouvoir.. une raison qui l'avait rendu parfaitement malléable. « Tu n'oserais pas. » grogna t-elle entre ses dents. « Tu ne seras pas là pour m'arrêter ou pour le voir, je te rassure. » De nouveau en colère, Lizabeth était complètement crispée, ravalant sa rage.. ou elle essayait en tout cas. « Sale garce. C'est de ta faute, tu me l'as changé. Tu as tout changé. C'est mal. Tout cela est mal. Tu paieras. Dagda reviendra chercher ta tête cette fois-ci et te découperas en de si petits morceaux que plus personne ne pourra te ramener d'entre les morts. Tu n'es rien qu'une traînée arriviste et opportuniste. Tu ne t’assiéras pas aux côtés de ma Terreur Mortelle, jamais, je te l'interdis. »
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Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Lun 26 Oct - 18:18
Le Cercle de la Haine
ft. nuada && morrigan
Le calme. C'était un calme proche de la sérénité qui habitait Morrigan alors qu'elle se serait crue pleine de rage face à l'ancienne Reine Unseelie. Mais dans le fond, elle se rendait compte que cette dernière n'était qu'un spectre, un mauvais souvenir qui prenait corps grâce à la magie de Samaim, ni plus ni moins. Elle était une réminiscence que les portes de l'au-delà avaient laissé s'échapper, parce qu'elle n'acceptait pas son sort. Ainsi, le calme finissait par se conjuguer au rythme d'une pitié hautaine.
Parce qu'elle, elle avait succombé sans se relever, à la différence de la Reine Fantôme qui avait retrouvé la vie. Morrigan avait longtemps cru qu'elle était la représentation d'un passé qu'elle avait été obligée d'enfermer sous clé, mais dans le fond et surtout face à Lizabeth, elle comprenait qu'elle était bien plus. Bien plus qu'un spectre. Bien plus qu'une Reine Défunte. Ainsi, en voyant que sa présence n'était pas désirée, elle ne pouvait qu'en sourire en réponse. Son visage se penchait sur le côté tandis qu'elle scrutait avec attention l'attitude de l'ancienne Reine Unseelie. Elle était pleine de colère.. Si pleine de colère. Parce qu'elle n'était plus souveraine que par le souvenir.
« Mon exil appartient au passé, un peu comme votre règne, Lizabeth. Et au contraire, j'ai été priée de venir. » Ses mots étaient choisis avec minutie tandis qu'elle coulait un regard en direction de Nuada. Un sourire serein lui était adressé avant que la révélation nauséabonde ne tombe sur les épaules de chacun. La dirigeante Unseelie était tombée enceinte, mais.. Les enfants n'avaient pas survécu. Un heureux hasard pour son trône, un choix malheureux pour les feys selon Morrigan alors qu'elle observait longuement le spectre. « Oh, je n'avais peut-être pas toutes les pièces du puzzle avant d'arriver, mais votre zèle vient d'en compléter une bonne partie. » Joignant les mains devant elle, Morrigan reprenait après un moment de silence. « Je n'ai pas porté la progéniture de Nuada, j'ai porté son enfant. Un enfant qui a survécu à la mort.. De ce fait, on en revient au même point : Il n'était pas le problème. Vous l'étiez. Et vous avez été punit en étant frappé d'infertilité ensuite. Cette punition, vous l'avez rendue virale, en la transmettant à votre peuple en les affaiblissant. Vraiment.. Je me demande si vous vous rendez compte de ce que vous avez fait, au nom d'une couronne. »
Le visage de Morrigan signait à la négative tandis qu'elle arborait une expression vraiment désolée avant de finalement s'arrêter. Un souffle rieur l'entourait, glissant autour de sa silhouette Sidhe. Une présence se riait du commentaire de Lizabeth tandis que Morrigan étouffait un rire entre ses lèvres. Son regard tricolore se portait finalement sur Nuada tandis qu'elle reprenait avec une once de sérieux. « Le Père Noël, ta mère est un peu comme le Père Noël, tu entends ça ? » L'amusement qui étreignait la Unseelie n'était pas véritablement le sien, mais elle semblait s'en satisfaire tandis qu'elle revenait à Lizabeth à sa question.
Que voulait Morrigan alors qu'elle avait tout ce que Lizabeth avait perdue ? Pensive, la Reine Fantôme brisait son mutisme en murmurant quelques paroles à la cruauté froide. « Réduire votre souvenir à néant, pour réparer vos tords mais également pour mon petit plaisir personnel. Et croyez-moi, je parviens toujours à mes fins. » Un silence planait ensuite tandis qu'elle esquissait finalement un sourire. Ce sourire était bien plus chaleureux et tranquille, alors qu'elle haussait les épaules aux mots de Lizabeth. Si elle pensait pouvoir demeurer parmi les vivants, s'était une idée bien saugrenue et absurde selon Morrigan.. Alors, elle ne prenait pas la peine de répondre, observant plutôt l'échange se déroulant entre Nuada et Lizabeth.
Mais finalement, il ne fallait pas attendre bien longtemps pour que Lizabeth retourne toute son attention sur Morrigan. Cette dernière venait à se dire que l'ancienne Reine lui en voulait. C'était plutôt étonnant.. Jusqu'à ce qu'elle comprenne le fond du problème. D'ailleurs, les traits de la Reine Fantôme s'illuminait face à la révélation silencieuse qui venait de la frapper. « Oh non, nous ne sommes pas pareil. Parce que vous, vous n'avez qu'assuré l'interim auprès de Nuada. Son cœur a toujours été mien, tout comme le mien était sien. Et c'est ça qui vous met en rogne, n'est-ce pas ? Je le comprends bien. Ne vous inquiétez pas. En d'autre circonstance, j'aurai pu vous remercier d'avoir été là pour mon Grand Amour, mais au final, vous avez également échoué dans votre rôle. C'est navrant. »
Un blanc s'imposait alors que Morrigan retrouvait le silence aux paroles de Nuada. Il s'élevait contre Lizabeth, et une fierté sans nom réchauffait son cœur, même si elle avait conscience de la dangerosité de son geste. Observant ainsi le Tuatha, Morrigan en revenait à Lizabeth lorsqu'il révélait être capable de prendre le trône des Unseelies. Un sourire ourlait ses lèvres, comme à l'annonce d'une merveilleuse nouvelle jusqu'à ce que.. Lizabeth n'en revienne à Elle. Décidément ! Elle la prenait pour un punching ball verbal ?
« Oh arrêtez un peu. Nuada n'est pas un jouet ou un objet.. Inutile de vous en prendre à moi. Il est maitre de ses choix et de ses décisions. » Qu'elle lançait en observant le principal concerné avant d'en revenir au spectre. « Qui êtes-vous pour m'interdire quoique ce soit ? Plus personne. Je m'assiérais à ses côtés, je me coucherais auprès de lui, je m'unirais à lui autant de fois que possible et surtout.. Je vivrais à ses côtés. Car là est ma place depuis une éternité. Dagda n'a été qu'un contre temps, et même la mort ne nous a pas séparé. Alors, que pouvez-vous dire de cela ? Rien.. Rien hormis peut-être cracher un nouveau chapelet d'insultes qui ne saurait m'atteindre et qui ne rendrait pas justice à votre rang déchu. Après tout, il est bien connu que les insultes sont les armes des faibles. Saisissez-vous plutôt du silence et ramassez le peu de fierté qu’il vous reste.. C'est bien là le mieux à faire. » Le timbre de la Morrigan s'apparentait s'avantage à un conseil d'amie qu'a une menace quelconque. Parce qu'après tout, elle ne ressentait aucunement la nécessité de s'énerver.
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Cian N. Quinn
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Mar 27 Oct - 3:05
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
Elles se détestaient, c'était un fait. Entre Lizabeth qui n'en loupait pas une pour faire des remarques désobligeantes et Morrigan qui gardait la tête haute en gardant son répondant naturel, Nuada avait l'impression de se retrouver au milieu d'une joute verbale. Il n'aimait pas cela. Il n'aimait cette situation, il n'aimait pas la place qui était la sienne car il savait qu'il finirait par être un dommage collatéral. Le mieux aurait été de s'en aller et de les laisser s’entre-déchirer sans y faire attention mais il savait que Lizabeth ne le laisserait pas en paix. Enfin debout, sur ses deux pieds, il laissait son regard passer d'une à l'autre sans montrer la moindre émotion. Dés que Lizabeth voulait enfoncer le clou, Morrigan trouvait une parade bien que pour sa part, cette histoire d'enfantement commençait sérieusement à lui taper sur le système. Il commençait à se dire qu'avoir des gosses ou tout du moins, le vouloir, était une plaie plus qu'autre chose. Lizabeth était tombée enceinte et cela ne le surprendrait pas de savoir qu'elle avait elle-même fait en sorte que la grossesse n'arrive pas à terme. Avec le temps, il avait compris qu'elle n'était pas du genre maternelle et qu'elle n'aurait jamais pu supporter un môme dans ses pattes. Quant à lui, il n'aurait jamais pu éduquer un gamin seul comme l'avait fait Morrigan, sûrement parce qu'il était moins paternel qu'il n'aurait pu le croire.
Et, alors que Nuada soupirait autant intérieurement qu'extérieurement, Lizabeth se mit à rire. Oui, elle riait, la main devant ses lèvres par habitude. Elle riait des paroles de Morrigan, elle se moquait ouvertement d'elle. « C'est celle qui a couru dans le lit de son mari en étant enceinte de son beau-frère pour faire passer son enfant comme royal qui me fait la leçon ? Regarde toi, exilée, avant de critiquer les autres. » Lizabeth avait la fâcheuse habitude de tout savoir. La nuit, chaque murmure, chaque mot pouvait lui arriver à l'oreille et elle savait très bien ce qu'avait fait Morrigan. Nuada se mit à grincer des dents, il était au courant de cette histoire et s'il l'avait oublié, il en voulait toujours à Morrigan pour avoir fait cela alors qu'il avait essayé de l'en empêcher. Ces souvenirs douloureux remontaient à la surface sous le regard amusé de Lizabeth. « Il le savait, et il en a souffert. Au final, je me demande qui de nous deux aura détruit son âme. » Oui, Nuada avait eu entièrement raison, Lizabeth se servait de Morrigan pour lui faire du mal, c'était sa spécialité. « Ne t'inquiète pas, Exilée, cela fait longtemps qu'il ne t'appartient plus.. mais tu as raison, au fond, il ne m'a jamais appartenu non plus. » Il n'était pas un objet, il était présent et il en avait marre de jouer à ce petit jeu du silence comme s'il approuvait les paroles qui lui arrivaient à l'oreille. « Il ne te le dit pas mais il t'en veut, tellement, de lui avoir fait croire à ta mort durant tant d'années. » Un nouveau rire venait s'échapper des lèvres de Lizabeth.
Un rire de trop. Une parole de trop. Les yeux de Nuada prirent une couleur d'or en fusion, absorbant les deux cercles centrés de bleu. « Tu ne vivras jamais à ses côtés, jamais. Tu crois pouvoir revenir comme une fleur après deux mille ans de silence et vivre à ses côtés comme si rien ne s'était passé ? Mais tu es naïve.. naïve et idiote. Au fond, je n'ai pas besoin de t'insulter, il est vrai ; on mérite ce qu'on a fait subir aux autres et si j'ai mérité ma mort, tu mériteras ta solitude. » Les yeux plissés, Lizabeth était tellement absorbée par Morrigan et ses paroles qu'elle ne remarqua même pas la main de Nuada qui s'était posée sur l'arme qu'il avait dans le dos. Il la dégaina d'une traite, laissant les étranges symboles briller à la lueur du Nemeton et la planta sous le nez de Lizabeth en la regardant droit dans les yeux. « Tu as raison, et je t'en veux à toi aussi. » La bouche entrouverte par la surprise, Lizabeth tenta de griffer l'air pour attraper l'arme qui se trouvait sous son nez mais sans succès. Le pouvoir de Terreur Mortelle était d'annuler le Glamour et il n'y avait que ce genre d'énergie pour ramener les esprits dans le monde des vivants. Dans un tourbillon de noir, de bleu et de blanc, la silhouette fantomatique s'évapora dans le silence tandis que Nuada leva les yeux au ciel en quête de la Meute Sauvage. Il ne savait pas si son geste risquait de le faire enfermer ou pas, mais dans le doute, il se préparait à une contre attaque.. mais rien ne vint. Les secondes s'écoulaient et le vent continuait d'amener la fraîcheur de la nuit sans une once de bruit.
Quand il fut certain qu'il ne risquait pas de se faire dévorer par les créatures de la nuit, son attention se reporta sur Morrigan. Silencieux, il retira sa lame du sol et vint la replacer dans son fourreau avec un calme glacé. « Elle n'a assuré que l’intérim ? Je t'appartiens depuis quand ? » Non, il n'avait pas apprécié les paroles que Morrigan avait prononcé et non, il ne comptait pas enrober cela d'un jolie ruban d'amour pour faire passer le tout. Contraint d'être l'objet de la Reine durant trop de temps, il ne comptait pas subir cette nouvelle liberté auprès de quelqu'un qui semblait au final, plus ressemblante à Lizabeth qu'elle ne l'aurait jamais cru. « Tu as perdu ce droit depuis longtemps. » Il ne comptait pas revenir, encore une fois, sur son silence.. parce qu'il savait qu'elle n'avait aucune excuse mis à part celle de Danu et que cela risquait de l'énerver plus qu'autre chose. Soit, ils étaient mariés, soit, ils avaient une fille mais cela ne signifiait pas qu'il lui appartenait comme elle pouvait lui appartenir. Cette situation dérangeait fortement l'ancien Tuatha qui avait besoin de prendre sa vie en main. Se voir enchaîné à quelqu'un qui venait juste de refaire surface dans sa vie était compliqué et surtout, extrêmement frustrant. Au final, tout ce que Lizabeth avait voulu était foutre la merde et elle avait bien réussis dans un sens tout en ayant échoué. Nuada ne comptait pas tourner le dos à Morrigan parce qu'il en était incapable mais il ne comptait pas non plus tout lui pardonner sur un claquement de doigt. Le nom de son frère revenait constamment dans les conversations et cela le faisait grincer comme une vieille porte de donjon. A chaque fois, quelqu'un lui rappelait cette histoire, celle qu'il avait vécu dans la souffrance parce que Morrigan avait fait un choix qu'il n'avait jamais accepté. Que se serait-il passé si elle avait réussis à embobiner Dagda ? Il aurait éduqué son enfant qui l'aurait considéré comme son père tandis que Nuada aurait été l'oncle qu'on voyait de loin ?
Cela faisait très longtemps que toutes ces images ne lui étaient pas revenus en pleine poire mais grâce à Lizabeth, les choses étaient de nouveau présentes, presque palpables. Soit, aujourd'hui ce n'était plus un problème.. Non, du tout, sa fille ne le connaissait pas. C'était presque pire que d'être l'oncle dans le coin au fond à gauche. Lizabeth lui avait volé sa fierté, sa vie ; Morrigan lui avait volé son avenir. « Je t'en veux. » Pourquoi disait-il cela ? Pour ne pas donner raison à la Reine Défunte, car il était capable de mettre des mots sur ce qu'il ressentait, il n'était pas qu'un objet de décoration, qu'une épée au bout d'un bras, qu'un guerrier silencieux et compréhensif. « Mais je n'ai pas envie de me disputer avec toi. » Il leva la main pour faire signe à Morrigan de laisser tomber, de toutes les manières, quoiqu'elle puisse dire ou faire, il lui en voudrait toujours et éternellement. Au final, il n'avait plus l'idée de la mettre sur le trône et encore moins d'avoir un enfant, ses deux pieds étaient revenus sur terre très rapidement. Tout ce qu'il voulait, c'était la paix de l'âme, du corps et d'aider son peuple au mieux de ses possibilités. La paix du cœur, il ne l'aurait jamais et il valait mieux qu'il s'en rende compte maintenant que trop tard. Il jeta un dernier regard emprunt de tristesse à Morrigan avant de se détourner pour avancer vers l'arbre et s'arrêter à hauteur des racines. Ici, il pouvait se mettre à genoux parce que c'était son choix, il pouvait prier toutes les divinités qu'il souhaitait, il pouvait trouver la paix. En espérant que le fantôme de Lizabeth ne revienne pas l'emmerder, et ça, c'était une autre histoire. Pour se prémunir d'une interruption quelconque, il enferma de nouveau le pommeau de son arme de sa main droite et planta la lame au sol sans y jeter le moindre regard.
« J'ai souvent prié, sans vraiment savoir pourquoi vu que personne n'y répondait jamais. J'ai prié pour ton salut et j'ai prié pour que ma colère s'estompe avec le temps, en vain. » Relevant les yeux sur le Nemeton, il secoua lentement la tête. « J'ai fais de nombreuses choses que je regrette, des choses qui ont été dictées par ma colère, contre toi, contre mon frère, contre Lizabeth, contre Danu. Et je suis toujours en colère. » Il n'arrivait pas à se défaire de cette sensation et pourtant, il essayait de rester neutre et calme autant que possible bien qu'il n'était pas sûr d'y arriver sur le long terme. « C'est David qui m'a empêché de tuer Dagda. Il m'a intégré à la Haute Cour pour que je m'éloigne de mon frère et il a accepté de me donner à Lizabeth pour cette raison. Dagda allait en direction de la Cour Dorée et il n'y avait aucun doute à mon affiliation à la Cour Enténébrée. J'ai ravalé ma rage. » Lentement, il se relevait et se tourna en partie pour observer Morrigan du coin de l’œil. « J'ai payé pour ma trahison. J'ai payé pour avoir touché la femme du Haut Roi. J'ai payé pendant deux mille ans et je paie encore aujourd'hui. » Pourquoi lui disait-il cela ? Simple, il allait y arriver. « Tout ne sera jamais comme avant, nous ne construirons rien sur de belles bases saines et planquées derrière un beau rideau de mensonges et de non-dits. Je t'en voudrais toujours pour le choix que tu as fais quand tu as appris que tu étais enceinte, je t'en voudrais toujours pour ne pas avoir donné signe de vie et tu as le droit de m'en vouloir pour être incapable de trouver la force de te pardonner. » Et il n'avait pas terminé. « Je peux essayer de comprendre et de ravaler ma colère mais je ne t'appartiens pas comme tu ne m'appartiens plus. Je n'appartiens à personne qu'à moi-même, et quand Lizabeth est morte, je me suis fais la promesse de ne plus jamais perdre de vue mes propres besoins pour ne plus avoir à supporter qu'on me traite comme un animal en laisse. » Il avait besoin de remettre les choses dans le bon ordre, il avait besoin que Morrigan comprenne que tout n'était pas rose entre eux et qu'ils n'étaient pas du tout le couple parfait ignorant le passé pour s'aimer dans la gloire et l'honneur jusqu'à la fin des temps. Les sentiments ne résolvaient pas tout malheureusement. « Tu n'aurais pas dû voir ça. » En plus de cela, il avait pris un coup à sa fierté parce qu'elle l'avait vu à genoux devant Lizabeth. Au final, il ne lui restait plus grand chose à bien y regarder.
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Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Mer 28 Oct - 0:13
Le Cercle de la Haine
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Morrigan avait appris avec le temps à maitriser l'art des mots. Pour blesser, pour avoir le dessus et surtout pour ne jamais se laisser atteindre d'une quelconque manière. Et c'était cet art-là qu'elle mettait à son service afin de faire face à Lizabeth. Si cette dernière avait mérité son mépris, les paroles coulant de ses lèvres venimeuses ne faisaient que rouvrir les blessures jadis refermées. La Sidhe avait mis bien longtemps à assimiler les évènements qui s'étaient déroulés sur ses derniers instants à la Faërie. Elle avait saisi l'essence même de ses erreurs et avait cherché à se repentir en vivant auprès de Saoirse. Elle l'avait élevé dans l'optique de ne jamais reproduire le schéma désastreux qu'elle avait elle-même dessiné au fil des années.
Cependant, il y avait une chose que la Reine Fantôme avait également comprit durant son exil : Les erreurs ne pouvaient s'effacer totalement. Elles demeuraient des marques indélébiles et invisibles gravées à même la chair. Un mot acéré pouvait réveiller une douleur antique. Une parole aussi coupante qu'une lame de rasoir pouvait faire ressurgir les émotions tel un flot de sang. Comme sa main de pouvoir.. Exactement telle sa main de sang.
Le Destin avait été cruel, mais bien moins qu’elle et ses choix, lorsqu'elle y songeait encore et encore. C'était ces choix qui étaient remis sur le tapis tandis qu'elle observait longuement le spectre de Lizabeth. Face à sa longue tirade venimeuse, Morrigan ne répondait qu'une chose. « J'ai payé le prix de mes erreurs durant deux millénaires. Votre éternité sera bien plus longue et douloureuse. » Ses paroles n'étaient que justice, sans agressivité. Elle n'avait pas envie de jouer aux jeux enfantins de celle qui allait avoir le dessus sur l'autre. Elle sentait son esprit se lasser de la joute verbale, parce que ses souvenirs revenaient raviver d'anciennes douleurs. Et Morrigan avait conscience que c'était exactement ce qu'avait souhaité Lizabeth. Elle connaissait trop bien ce jeu pour en connaitre les conséquences.
Alors même qu'elle voyait Nuada, du coin de l'œil, sortir son épée du fourreau, elle se décalait pour voir le fantôme de la Reine Défunte s'évaporer. Il aurait mieux fait de commencer par-là ! Plutôt que de leur imposer ce moment-là. Il aurait dû ! Mais elle ne lui en voulait pas pour ne pas l'avoir fait. Enfermée dans son mutisme, elle se tournait vers le Tuatha alors que son regard détaillait ses traits. Les sourcils se fronçaient tandis qu'il remettait en cause ses paroles. « Tu ne m'appartiens pas dans le sens tordu et totalitaire de ta Reine. Nos cœurs sont liés, c'était cela que je voulais dire, mais si ce n'est pas le cas.. Soit. » Qu'elle lâchait sans chercher à combattre Nuada. Il n'était pas l'ennemi, il ne l'avait jamais été. Cependant, Morrigan n'était pas certaine qu'en retour, elle n'était pas devenue son ennemie, à lui.
Et cela l'attristait profondément. Un sentiment douloureux venait à écraser son cœur tandis qu'elle pinçait les lèvres. Retournée à son silence, elle se figeait simplement alors qu'il lui avouait lui en vouloir. Si Nuada s'attendait à ce que la Sidhe réagisse, il avait tort tandis qu'elle l'observait en joignant ses mains devant elle.
Il lui en voulait. Et elle n'y répondait rien. Parce qu'elle lui avait déjà dit qu'elle accepterait sa rancœur, sa colère, et peut-être même sa haine. Elle avait conscience de ce qu'elle avait fait, et même si elle subissait encore aujourd'hui les affres de la culpabilité, il n'en demeurait pas moins qu'elle acceptait son sort et ce regard qu'il lui adressait. Il était portant trop triste pour elle.. Il était trop triste ce regard, et elle aurait aimé qu'il ne lui soit jamais adressé. Mais Lizabeth avait eu raison sur le fait qu'elle avait été bien trop naïve jusqu'à là. Mais ce temps était terminé, elle n'avait plus envie de jouer aux joyeuses retrouvailles, ou au bonheur parfait.
Il n'y avait rien eu de parfait dans leur idylle. Ils avaient fauté au nom des sentiments, ils avaient trompé le Haut Roi de l'époque et ils en avaient payés le prix. Et peut-être que dans le fond, ils le payaient encore. Non, c'était une certitude, Morrigan payait encore le prix de sa tromperie à son premier époux, et Nuada endurait encore les séquelles de ses actes. Alors rien n'était terminé.
« Je te l'ai dit lors de mon retour : Je suis prête à accepter ta colère, ta rancœur et même ta haine à mon égard. Il est normal que tu me détestes. Il est compréhensible que tu sois en colère. » Qu'elle murmurait avec résignation tandis qu'elle inspirait profondément. « Tu dois te mettre en colère pour ne pas finir un beau jour par imploser ou exploser. Alors si tu veux que je sois l'objet de ta colère, je l'accepte. Après tout, tu as raison, tu as payé le prix fort pour ce qui s'est passé entre nous et même après cela. Je suis partie sans me retourner, j'ai fait croire à ma mort et je t'ai empêché de connaitre ta fille. Et même avant cela, j'ai voulu faire passer notre enfant comme étant celui de Dagda, dans l'espoir vint d'éviter que nous soyons découvert. Je suis responsable. » Morrigan pouvait être aussi droite qu'elle en était capable, mais cela ne voulait pas dire que son regard ne la trahissait pas. Nuada ne l'observait que partiellement, sporadiquement, alors, il ne pouvait pas se rendre compte de la douleur qui étreignait les prunelles tricolores de la Reine Fantôme.
« Nos sentiments ne dicteront pas ton futur, tu es le maitre de tes choix. Je ne t'imposerais pas ma présence jusqu'à ce que tu le souhaites. » Blanc, elle inspirait profondément. « Je ne serais jamais loin, mais je ne serais pas à tes côtés. Je ne veux pas que tu vois notre lien comme des chaines. Ce n'est pas ce que j'ai voulu en revenant à la Faërie. » Blanc, son visage signait à la négative alors qu'elle reprenait après un instant de silence. « Je te demanderais simplement de ne pas me comparer à Lizabeth. De ne pas confondre ce que nous avons eu avec ce qu'elle t'a fait vivre. Jamais je ne te traiterais aussi bassement, parce que je sais ce que tu vaux, et même si j'ai peur de te perdre, je préfère t'offrir ce qui te rendra heureux plutôt que de t'emprisonner à mes côtés. » Sa voix tremblante souffrait de la cadence imposée par ses émotions, et afin d'y remédier, Morrigan prenait de profondes inspirations tandis qu'elle se mettait à faire quelques pas, par besoin instinctif de se dissimuler. Mais ses faits et gestes étaient avortés par les derniers mots de Nuada. Coulant une œillade dans sa direction, elle arborait une expression pleine d'incompréhension. « Voir quoi ? Elle ? Elle revenue d'entre les morts pour te voir, toi ? Ne t'inquiètes pas, j'ai compris. J'ai compris qu'elle n'avait pas eu besoin d'assurer aucun intérim. Elle a eu sa place mais n'a pas su la garder. C'est un sentiment que nous partageons. » Il semblait qu'ils n'avaient pas vu les choses du même œil. Morrigan n’avait plus grand-chose à ajouter à sa longue tirade.. Sauf qu’elle se devait de clarifier une chose essentielle. « Je suis revenue à la Faërie parce que j’avais besoin de toi. J’ai toujours eu besoin de toi.. Non pas comme une arme, ou un soldat, mais parce que tu es toi, c’est d’ailleurs pour cela que j’ai gardé ton souvenir comme tu as pu garder ma tombe. J’ai prié pour toi, j’ai supplié pour qu’à mon retour, je te retrouve et que tu sois heureux.. Que ton éternité n’a pas été aussi douloureuse que mon exil. Aujourd’hui je t’ai retrouvé et tu n’es pas le seul à te rendre compte que tes prières n’ont pas été entendues. Malgré cela, je sais que tu es le seul capable de me faire surmonter l’épreuve que représente mon retour. Seulement, le fait que tu saches que je sois en vie, que je suis là me suffit, et je saurai m’en satisfaire. Je voulais juste que tu le saches. »
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Cian N. Quinn
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Mer 28 Oct - 2:17
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
Lizabeth avait gâché son recueillement comme elle avait pu gâcher sa vie. L'utilisation de son épée avait été mise en place en dernier recours, sans doute parce qu'il n'avait pas été sûr que cela pouvait fonctionner. Encore heureux que cela fut le cas. Il n'aurait jamais pu supporter son venin quelques minutes de plus.. mais la Reine défunte finirait par revenir, inlassablement, jusqu'à la fin de Samain et il le savait. S'il avait su garder son sang froid durant des millénaires, il ne le pouvait plus aujourd'hui, bien trop épuisé à jouer les arbitres pour la Reine ou le faire-valoir pour la satisfaire. Il avait déjà assez de problèmes avec Morrigan et sa propre famille pour en rajouter une couche. Mais.. non, elle n'était pas son ennemie, elle ne l'avait jamais été. Les sentiments qu'il avait pour elle étaient purs et ne s'étaient pas estompés avec le temps, rien n'était embrouillé de ce côté là. Il ferait son possible pour la protéger et pour l'empêcher de fuir une nouvelle fois, mais cela ne signifiait pas qu'il ne lui en voulait pas pour tout ce qu'il s'était passé. Responsable ou pas, elle avait une part importante dans la douleur qu'il ressentait à chaque fois qu'il plongeait son regard dans le sien. C'était subtile mais bien présent. Cette colère, cette douleur, ne voulait pas s'en aller, ne voulait pas disparaître complètement.
Il avait eu besoin de lui dire ce qu'il ressentait pour une question d'équité et aussi parce qu'il le lui devait. Leurs retrouvailles avaient été un peu rapides, un peu fortes en émotion jouant des montagnes russes entre félicité et amertume. Ils n'avaient pas eu le temps de s'asseoir et de mettre les choses au clair, bien que cela n'était pas une priorité pour Nuada. Alors, quand elle lui expliquait plus en détail ce qu'elle entendait par l'appartenance, il hocha simplement la tête. Bien sûr que cela était le cas, elle était son Grand Amour et ce concept ne pouvait pas s'effacer quelque soit la douleur ou les problèmes subis par le couple. Ils étaient faits pour vivre l'un aux côtés de l'autre, l'un contre l'autre, sous peine de mourir.. ce qu'il avait enduré quand il avait cru la perdre. La mort, celle de l'âme, celle du cœur, celle de la personnalité qui s'était effacée parce qu'elle n'avait plus eu de raison de vivre. C'était cela, le Grand Amour, c'était un bien qui pouvait faire souffrir au point de détruire une des deux parties. Il n'avait pas pu vivre sans elle, il n'avait fait que survivre, d'heures en heures, de jours en jours, arborant une fierté mal placée et un don parfait pour la froideur.
Et, après son discours, Morrigan semblait totalement résignée bien que faisant montre d'une droiture qui ne révélait que peu de choses quand à ses sentiments profonds. Elle restait fière comme elle l'avait toujours été, préférant garder la tête haute que de faire montre d'un moment de faiblesse. Ce trait de caractère l'avait attiré la première fois qu'il l'avait croisé à la Cour de Dagda, bien qu'il avait trouvé une certaine tristesse dans son regard. De nombreuses raisons qui l'avaient poussé à aller dans sa direction bien qu'il n'avait été qu'une moitié d'homme avec sa main droite en moins et elle ne l'avait pas traité en héros comme les autres, elle l'avait regardé comme un égal. Le pire avait sûrement été qu'elle n'avait pas su dés le début son lien de parenté avec Dagda, comme si son frère aîné n'avait jamais cherché à honorer sa famille en la partageant avec ceux qui comptaient à ses yeux. C'étaient les mots qu'elle prononçait qui le ramenaient en arrière ; cette responsabilité qu'elle prenait, qu'elle acceptait comme une sentence qu'elle avait toujours attendu.
Jetant un dernier regard au Nemeton, la haute silhouette du Sidhe s'en détourna pour s'approcher de Morrigan et s'arrêter face à elle dans le plus grand des silences. S'il n'avait pas vu la douleur qu'elle pouvait ressentir dans ses yeux, il l'avait presque ressenti au travers de ses mots et ce n'était pas le résultat qu'il aurait souhaité. Il ne voulait pas lui faire du mal, il voulait être sincère, tout simplement. « Je ne te hais pas. » répondit-il avec la plus grande simplicité. « Je t'en veux mais je ne te hais pas et je ne te déteste pas non plus. » Il ne voyait aucun intérêt à se défouler sur elle. S'il avait souffert, elle en avait pris aussi pour son grade et n'était pas un punching ball. Non. Il n'y avait personne sur qui il aurait pu se défouler. « Mais l'important, c'est que l'on soit d'accord. » Il ne voulait pas être enchaîné de nouveau et elle ne voulait pas lui imposer cela. Pour autant qu'il puisse l'aimer, le fait même qu'elle puisse revenir dans sa vie ne signifiait pas qu'il devait se donner à elle comme elle devait se donner à lui en retour. Leur relation était bien plus compliquée que cela, les petits arc-en-ciel et autres papillons n'avaient jamais été présents pour eux. Ils avaient vécu dans le secret, séparés et enfin, ils se retrouvaient sans vraiment connaître ce que l'avenir serait fait.
Immobile, il entendait les tremblements dans sa voix comme s'il lui était difficile de rester sereine et stable face à cette conversation. Non, il n'aurait pas pu imaginer une seule seconde qu'elle aurait pu souffrir durant toutes ces années ou peut-être même qu'elle puisse souffrir de la réaction qu'il avait. A vrai dire, il ne savait pas ce qui provoquait cette réaction mais il n'irait pas lui demander, par principe ou simplement par respect pour elle. Il l'observait se mouvoir comme si elle ne savait pas tenir en place, comme si elle avait une énergie supplémentaire à dépenser et elle s'arrêta. « Mon impuissance face à elle, c'était cela que je ne voulais pas que tu vois. » Elle l'avait vu se faire maltraiter par Lizabeth dans un peu trop de situations et cela le peinait plus qu'autre chose. Il avait été un Dieu et il était descendu sur le monde terrestre à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'il rampe. « Elle n'a eu aucune place que je n'ai voulu lui donner. Elle était ma Reine, rien de plus. » S'il avait déjà ressenti des émotions pour Lizabeth, ils s'étaient vite effacés. Nuada mettait ces moments de faiblesse sur le dos de la tristesse d'avoir cru perdre Morrigan et son besoin d'avancer pour ne pas se laisser mourir sans elle.
Finalement, la dernière tirade de Morrigan le fit réfléchir un instant. S'il mixait toutes les informations, elle était prête à le laisser en paix, à s'éloigner. Elle l'avait dit, elle ne serait jamais loin mais pas à ses côtés, et elle pourrait se satisfaire de ce qu'il savait, de ce qu'il comprenait sans pour autant chercher à aller plus loin. Elle était prête à donner de sa personne pour qu'il retrouve la paix. Mais ce n'était pas ce que voulait Nuada, il ne voulait pas se réveiller chaque matin et se demander ce qu'elle faisait, où elle était et comment pouvait se passer ses journées. Il ne voulait pas la croiser dans les rues de Douglas et lui dire simplement bonjour comme si rien ne s'était pas. Ses iris tricolores glissèrent alors sur son bras gauche où se trouvait le tatouage de rosier. Qu'est-ce que voulait la Déesse Mère ? Qu'ils surmontent chaque épreuve, à chaque instant et ensemble ? Il n'en savait rien et cela le rendait presque chèvre. Lui, savait très bien ce qu'il voulait et ce qu'il ne voulait pas mais il ne savait pas ce qu'il pouvait supporter et ce qui risquait de l'agacer plus encore. Il y avait tant à faire et si peu de temps pour accomplir quelques miracles que ce soit pour sauver leur Peuple. Oh, il ne se pensait pas supérieur au point de se dire qu'il trouverait la solution, mais au moins, il pouvait essayer d'en trouver un bout plutôt que de rester les bras croisés.
« Je voulais simplement que tu saches que je t'en voulais et que je t'en voudrais sûrement encore pendant un certain temps. Les choses sont allées vites et dans toute ma contradiction, je ne souhaite pas non plus m'éloigner de toi. » Il se mit à soupirer, comme s'il n'arrivait pas vraiment à s'expliquer ou expliquer ce qu'il ressentait. « Je serais encore plus peiné de ne plus te voir ou te perdre que de poser mes yeux sur ton visage. Tu créés une certaine contradiction dans mes pensées ou dans mes sentiments, un mélange chaotique que je n'arrive pas à démêler et il arrivera toujours un moment où quelqu'un de notre passé nous rappellera quelques moments difficiles. » Comme avec Lizabeth par exemple. « Je préfère être honnête avec toi plutôt que d'enfermer ces contradictions dans une boite hermétique et l'ignorer jusqu'à la fin des temps. Cela ne ferait que nous attrister et transformer une possible relation en bombe à retardement. » Il tendit les mains vers le visage de Morrigan et ses paumes chaudes embrassèrent les joues de la Sidhe. « Je fais de mon mieux pour ne pas foncer tête baissée, nous avons tout à commencer et il ne faut pas s'arrêter sur des certitudes, cela ne mènera qu'à plus de peine et à plus de désillusions. » Lâchant le visage de Morrigan il reprenait en haussant ses épaules. « Regarde nous, nous nous aimions à un tel point.. que nous n'avions même pas imaginé une seule seconde les répercussions de ce que nous avions fait. Quand tu m'as appris que tu étais enceinte, j'étais.. heureux, inquiet, paniqué, perdu. Mais je m'étais dis que nous nous aimions et que la Déesse ne pouvait pas nous abandonner, sous aucun prétexte. » Il esquissait un sourire et secoua la tête en y repensant. « J'ai été lâche, je te l'ai dis, j'aurais pu t'emmener avec moi aussi loin que possible mais je m'étais dis que mon frère allait peut-être comprendre, que les choses allaient s'arranger. Et tu es morte. Toi, tu avais disparu de la surface de la terre, tu m'avais laissé et si j'ai été en colère contre Dagda, j'ai été surtout en colère contre moi pour m'être planté à ce point. Pourquoi nous n'avions pas prévu ce genre de chose ? Pourquoi n'avions nous pas été plus prudents ? Rien de tout cela ne serait arrivé. » Soupirant une énième fois, il leva les yeux au ciel avant de terminer son discours. « Je ne veux pas recommencer les mêmes erreurs, m'enfoncer dans un bonheur éphémère pour qu'on se reprenne une porte blindée en pleine tête, c'est hors de question. Alors, je te parle, je te dis ce que je pense, je te dis ce que je ressens et comment je vois les choses. Cette manière de faire peut causer quelques peines mais il vaut mieux cela que de se prendre un coup de marteau derrière la tête une fois de plus. Le Grand Amour, il peut être maudit à plusieurs reprises. »
Oui, son discours était un peu long, oui il se répétait peut-être un peu mais il n'était pas question de la voir attristée par ce qu'il voulait lui faire partager ou de lui faire croire qu'il ne voulait pas d'elle. Il fallait avancer à petits pas, avec prudence, et c'était ce qu'il comptait faire. « Je t'aime, je n'ai jamais aimé personne et je n'aimerais jamais personne d'autre mais cela n'a pas suffit à l'époque et ça ne suffira sans doute pas aujourd'hui. » C'était une relation bancale, dans tous les sens du terme. Il y avait du bon comme il y avait du mauvais. Il y avait ce besoin de rendre l'autre heureux mais cette certitude du malheur qui planait malgré eux. « Je ne te demande pas du temps, j'en ai eu à revendre en croyant que tu étais morte et crois-moi, ça n'aide en rien. Je te demande de ne pas t'arrêter sur quelques certitudes qui ont causé notre perte dans le passé. J'affabule peut-être, mais il est possible que Dagda n'apprécie pas ton retour et qu'il cherche à se venger, encore une fois. Il est possible que notre fille ne me supporte pas, après tout je n'ai pas vraiment la fibre paternelle. Et, pour toutes ces raisons, nous ne nous sommes jamais appartenu ; nous avons passé notre temps dans les ténèbres à vivre une idylle sans lendemain. Aujourd'hui, les choses sont différentes, peuvent être différentes mais il ne tient qu'à nous d'essayer de construire un avenir sur des cendres encore fumantes et surtout, extrêmement douloureuses pour l'un comme pour l'autre. » Il marquait une pause avant de marmonner. « Je parle trop. Pourtant, ce n'est pas mon truc de parler, mais je crois que j'étais fatigué de parler à une tombe et que j'avais beaucoup trop de choses à te dire. » Il marquait une nouvelle pause. « Je vais me taire. »
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Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Ven 30 Oct - 1:17
Le Cercle de la Haine
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Morrigan avait souffert. Elle avait souffert si longtemps, qu'elle avait fini par s'accoutumer aux sentiments douloureux, afin de se souvenir et de ne jamais oublier. Elle avait eu conscience que son exil avait été une punition pour leurs actes, elle avait eu conscience qu'il lui avait fallu payer le prix de son infidélité et de son amour indéfectible pour Nuada. Mais pas seulement.. Elle avait payé le prix de son attitude, bien trop conquérante, puisqu'elle s'était sentie si longtemps et si naïvement à l'abri de tout. Après tout, elle avait été une Déesse Guerrière, immortelle et Reine. Mais cela ne l'avait pas mis à l'abri de tout perdre. Son identité, son honneur de fey puis ses pouvoirs. Cela ne l'avait pas mis à l'abri de se perdre et surtout de perdre son Grand Amour. Ainsi, il lui avait fallu une éternité pour réaliser qu'elle avait été la seule responsable de sa déchéance et que sa renaissance offerte par Danu était une seconde chance que peu de personne avait la chance d'avoir.
Alors forcément, Lizabeth lui avait rappelé que ses anciens travers n'étaient pas bien loin, et que le prix de ses erreurs avait été conséquent, et qu'il lui restait surement encore des reliquats. Tout n'était pas terminé, elle ne pouvait pas faire table rase, et quelque part, Nuada était allé de concert avec les paroles de la Reine Défunte, entrainant la Sidhe à se montrer bien moins téméraire.
Elle s'était alors résignée à payer, encore, le prix de son audace. Elle s'était résignée à s'éloigner de Nuada, parce qu'elle ne pouvait agir autrement. Elle avait besoin de son bonheur à lui, avant de d'estimer mériter le sien. Quelque part, cette attitude était une illustration parfaite du Grand Amour : C'était se donner entièrement pour que l'Autre puisse accéder au bonheur, c'était accepter ses fautes pour apaiser le cœur et l'âme de sa moitié. Et alors qu'elle était enfermée dans cet état d'esprit, elle reportait son regard éteint sur le Unseelie. Il ne la haïssait pas, et étrangement, une chaleur venait à entourer son cœur glacé, apaisant ses douleurs à peine dissimulées. Elle esquissait un bref sourire qui aurait pu être joyeux mais qu'elle ne parvenait pas à concrétiser. Demeurant dans son silence, elle ne faisait qu'acquiescer d'un signe de la tête avant de finalement inspirer profondément.
Le sujet de Lizabeth revenait finalement sur le tapis et la différence d'optique était mise en lumière tandis qu'elle haussait un sourcil, vraisemblablement étonnée par les mots de Nuada. « Tu lui as tenu tête, et peu importe que ton genou ait été à terre. Je ne t'ai pas vu impuissant, et elle non plus, c'est bien pour cela qu'elle a tenté de t'asservir avec ses mots. C'était tout ce qui lui restait, en cet instant alors qu'elle savait que tu lui avais échappé à jamais. » Blanc, elle retenait un soupir tandis que ses épaules se rehaussaient un instant à ses paroles. « Tu as eu une place dans le sien, aussi atrophié eut-il été. »
Croisant finalement les bras, elle attendait simplement la décision de Nuada quant à ses propos, puisqu'elle préférait laisser de côté de Lizabeth. Et alors qu'il déroulait le fil de ses réflexions, elle l'écoutait avec attention, enfermée dans son mutisme tandis que son regard demeurait plongé dans le sien. Le réconfort de ses mains contre ses joues lui faisait esquisser un léger sourire éthéré tandis qu'elle finissait par acquiescer d'un signe de la tête. « J'ai bien conscience que je bouleverse ta vie, de manière inopinée. Mais je tiens à dire que j'apprécie que tu me parles, que tu sois honnête avec moi. Il est - en effet - préférable que nous jouions cartes sur table. » Au moins, ils étaient d'accord. « Je n'ai aucune certitude, je ne sais pas de quoi demain sera fait, quelles surprises vont nous attendre. Alors, je ne risque de m'arrêter sur rien.. Au contraire, j'essaie de retrouver mes marques, au mieux, en ce qui me concerne. » Elle levait une main afin de venir la glisser contre la joue de Nuada tandis qu'un sourire s'esquissait sur ses lèvres rouges. A la pensée de leur passer désastreux, et de leur fin dramatique, elle ne pouvait que retenir un soupir. « Quelque part, la Déesse ne nous a pas abandonné.. Les choses ont juste pris une funeste tournure. En ce qui te concerne, je te l'ai déjà dit aussi, tu n'as pas été lâche.. Tu as cru en ton frère. Et s'il n'avait pas été celui qu'il était.. Surement que les choses auraient été différentes. De nous tous, tu as agi avec le plus de justesse et de normalité. » Sa main retombait finalement lentement alors qu'elle ne semblait pas avoir de véritable réponse quant à ses questions existentielles concernant leur passé. Tout ce qu'elle savait, c'était que.. « Les regrets n'ont pas leur place, par contre.. Nous avons appris de nos erreurs, j'en suis certaine, et en effet, nous allons agir avec bien plus de prudence aujourd'hui. »
Ils étaient bien différents aujourd'hui. Ils étaient bien plus sages.. Ce qui assurait un avenir nouveau, en un sens, Morrigan en était certaine, ou du moins, elle le croyait. Le temps avait fait son œuvre et ils avaient eu le temps d'analyser encore et encore les évènements passés. Dans leur présent, les choses étaient différentes, et pourtant irrémédiablement semblables. Parce qu'ils s'aimaient encore plus que la vie elle-même. Et si ce sentiment pouvait les mener à leur fin, au moins, ils allaient essayer que cette fin soit plus brillante et bien moins isolante. « Nuada, je t'aime d'avantage qu'hier et bien moins que demain mais.. Dagda n'appréciera pas mon retour, je le sais. Comme je sais que j'aurai envie de me venger et que tu feras tout pour m'en dissuader. Ce ne sont pas des certitudes, ce sont des évidences.. Malheureusement. Par contre, à moins que tu me caches un ou deux enfants quelque part, il me semble que tu as jamais testé ton instinct paternel, donc tu verras bien. » Et puis si Saoirse jouait l'effrontée, Morrigan allait s'énerver tout rouge, elle le savait.
Sur la conclusion de Nuada, Morrigan retenait un rire léger alors qu'elle secouait le visage négativement. « J'aime bien quand tu parles. Si tu as d'autres choses à me dire, je serais là pour les écouter. » Elle se rapprochait d'un pas afin de conclure ses paroles. Elle venait poser sa main sur l'épaule de son Âme Sœur et venait lui prendre un baiser avant de finalement l'observer longuement. « Tu es beau. » D'accord.. Elle aimait cette conclusion plus légère.
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Cian N. Quinn
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Dim 1 Nov - 3:03
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
Nuada espérait réellement que leur passé ne finirait pas par les rattraper. A chaque fois qu'il la regardait, tout lui revenait. Il y avait les peines mais aussi toutes les joies qu'ils avaient connu. Cette rencontre, une fois de plus, les mena droit dans un mur de souvenirs et il en était en partie responsable. C'était lui que Lizabeth était venue voir, c'était lui encore qui jetait un froid sur Morrigan, c'était toujours lui qui créait un fossé qui, au fond, n'avait pas vraiment lieu d'être. Ainsi, il se rendait compte qu'il n'avait pas été tendre avec elle et qu'elle ne méritait sans doute pas toutes les brimades qu'il lançait continuellement. Peut-être était-ce de l’amertume ou toujours cette colère insurmontable qui lui brûlait les entrailles. A présent, il devait pouvoir se contrôler et arrêter de toujours tout ramener aux erreurs de Morrigan. Lui aussi en avait fait, lui aussi savait à quel point se le faire rappeler n'était pas agréable. Il fit alors un pacte avec lui-même, celui de ne plus lui reprocher quoique ce soit en rapport avec des faits passés.. sauf si elle le méritait bien évidemment mais il semblait que cela ne risquait pas d'arriver de si tôt.
En attendant, il avait réussit à sortir tout ce qui lui tenait à cœur, tout ce qui pesait sur ses épaules. Il avait peur que tout s'effondre, une fois de plus et ne voulait plus foncer tête baissée sans surveiller ses arrières. Cette vision, très calculée au final, était tout aussi compréhensible que sa colère enfouie. Il voulait que les choses puissent aller dans un sens positif, il ne voulait plus pleurer la perte de son Grand Amour, il ne voulait surtout plus ressentir ce qu'il avait ressenti quand on lui avait appris sa mort. Rien que d'y repenser, il sentait son cœur se serrer avant de reprendre un battement plus régulier. Le sujet de Lizabeth ? Il n'était plus d'actualité, et il n'avait pas envie de lui expliquer à quel point il s'était senti inférieur quand la Sidhe était apparue pour le voir dans une position de faiblesse. Peut-être qu'elle avait vu son comportement comme une certaine force mais Nuada le comprenait autrement. Et puis, sincèrement, discuter plus longtemps de Lizabeth lui donnait un pouvoir qu'elle ne méritait plus depuis longtemps. Nuada avait fait un trait sur son ancienne Reine, peut-être un peu tard, mais il l'avait fait et cela avait été libérateur à bien des égards.
« C'est tellement simple.. pour certains autres. » Pas tous les autres mais tout de même. La plupart des Feys qui trouvaient le Grand Amour – ce qui était fondamentalement rare – vivaient sans se soucier du lendemain ou même du passé. Ils ne réfléchissaient pas, s'installaient et commençaient à fonder une famille.. encore que ces derniers temps, la dernière partie était plus compliquée. Avec Morrigan tout avait été différent, tout était différent. Il aurait donné n'importe quoi pour être n'importe qui et avoir vécu ce que tout autre Fey pouvait vivre dans cette condition. Malheureusement, il était Nuada, le jeune frère d'un ancien Haut Roi qui n'avait pas apprécié partager sa femme alors qu'il avait longtemps joué au saute mouton avec les femmes. Ah.. la fierté masculine. Il émit une légère moue contrite quand elle vint porter sa main à son visage, montrant ainsi un certain accord avec ses propos tout en râlant intérieurement de la difficulté de la situation. « Ne me met pas sur un piédestal. » Il ne le méritait pas. Il ne méritait pas qu'elle parle de lui en ces termes, toujours à l'élever alors qu'il ne méritait que la potence. Il avait fait certaines choses ces dernières années qui le rattraperaient tôt ou tard, des choses qu'il regrettait amèrement, des choses qui n'étaient pas justes et encore moins normales. « Je ne vaux pas mieux que Dagda et tu le sais très bien. »
Il ne prononçait pas ces mots pour qu'elle aille à leur encontre histoire de rehausser son égo, il le faisait parce que c'était vrai. Elle connaissait le Nuada qui avait toujours été juste, en effet, celui qui avait payé de sa chair pour protéger le Peuple Fey, celui qui cherchait à voir le bien en toute chose. Il n'était plus cet homme là, il n'était plus aussi juste qu'auparavant. Son âme s'est noircie avec le temps et les épreuves, il avait fait les mauvais choix, il s'était baigné dans le sang de ses prochains. Et pourquoi ? Pour des questions de politique, exactement comme Dagda avant lui. « Je n'étais pas aussi blanc que tu le crois, pas à l'époque et je ne le suis sûrement pas aujourd'hui. » Il haussa ses épaules pour laisser de côté ce petit aparté, cela n'avait aucun intérêt d'aller plus avant dans ce genre de constat. Par contre, pour l'histoire de la vengeance, il grinça les dents. Soit, il avait bien envie depuis longtemps de coller un pain à son frère mais il savait que cela ne résoudrait rien du tout. Bien au contraire, dans sa folie Dagda s'amuserait dans une chasse aux sorcières et le passé risquait de se réécrire sous ses yeux. Il ne le voulait pas. Il avait ignoré son frère pendant des milliers d'années, pourquoi ne pouvait-elle pas en faire autant ? « La vengeance, c'est un serpent qui se mord la queue. Tu te venges, il se venge, tu te venges, il se.. tu as compris le principe. C'est inutile et ça n'apporte que de la douleur. Crois-moi, je sais de quoi je parle. Je ne veux pas te dissuader parce que je tiens à Dagda, je le veux parce que si tu le fais c'est nous qui serons dans sa ligne de mire. Nous n'avons que des armes tandis qu'il a la fourberie et les Maisons Nobles Seelies de son côté. Si tu dois montrer un peu de sagesse, c'est en acceptant de l'ignorer. »
S'il avait laissé couler l'horreur qu'avait causé Orel il ne se serait pas vengé en retour et sûrement serait-il moins colérique aujourd'hui. Tout était une question de justesse, de savoir faire et de savoir laisser couler. De plus, Dagda pouvait s'en prendre directement à leur fille, ce qui n'arrangerait rien du tout. Pour l'heure, il était en dehors de leur vie et Nuada préférait que les choses restent ainsi. « Je ne risque pas de cacher des enfants, je n'ai pas touché une femme depuis deux milles ans.. sauf toi... il n'y a pas longtemps. » Il leva les yeux au ciel avant de reprendre. « C'est pour ça que j'ai un doute sur un potentiel instinct paternel, je ne sais pas m'y prendre. » Soit, il avait entraîné de nombreux Gardes, leur apprenant les bases du combat et surtout du comportement adapté à la société Unseelie quand ils ne le savaient pas. Mais réagir comme un père, il ne savait pas comment faire. Mais, l'avantage était qu'il ne s'en inquiétait pas beaucoup. Enfin, il secoua la tête. « Je crois que je t'ai dis tout ce que j'avais en tête. » Il s'était ouvert autant que possible, lui expliquant ses doutes et c'était ce qui comptait.
Et, comme la conversation semblait s'être éteinte pour le moment, ses mains glissèrent à la taille de Morrigan pour la serrer contre lui tout en lui offrant ses lèvres pour le baiser qu'elle venait chercher. Ce n'était pas ce qu'il était censé faire au Nemeton mais il ne se plaignait pas de la situation. Si Lizabeth revenait, elle aurait droit à un câlin qui la transformerait en Banshee, mais Nuada n'en avait rien à faire. Esquissant un sourire en décollant ses lèvres, un de ses sourcils s'éleva sous la surprise de la constatation que lui lançait Morrigan. Il était beau. Après la surprise vint le rire. Celui-là, il était parti le chercher bien loin.. d'ailleurs, cela devait être la première fois qu'il riait d'aussi bon cœur depuis qu'elle était revenue. « Oh.. tu ne sais pas la meilleure. » Oui, il avait oublié de lui raconter cette histoire mais le fait qu'elle lui fasse un compliment le lui rappelait. « Le Roi des Gobelins m'a demandé une audience. » Il ne s'arrêta pas en si bon chemin. « Déjà qu'il avait voulu épouser Lizabeth pour des raisons farfelues, il s'est dit que l'union des Unseelies et des Gobelins devaient se faire malgré le refus de l'ancienne Reine. Et visiblement, je suis un excellent parti pour être marié à sa fille. Je ne te dis pas la tête qu'il a fait quand je lui ai dis que j'étais déjà marié et que cela ne m'intéressait pas. » Fronçant les sourcils, il pencha la tête de côté avec un air réfléchi. « En fait, tu es arrivée à point nommé, sinon, j'aurais été obligé d'épouser une Gobeline.. tu sais à quel point c'est laid ? »
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Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Mar 17 Nov - 1:05
Le Cercle de la Haine
ft. nuada && morrigan
Le Grand Amour était ce qu'il y avait de plus beau dans le monde Fey. C'était ce qui faisait pulser le cœur des immortels, lui permettant de survivre. Cependant, c'était un évènement plus que rare.. Plus que rare, oui. Et dans cette rareté pouvait parfois se cacher la malédiction des amants. Destinés à se trouver, ils pouvaient être forcés de se séparer, se déchirer pour mieux se retrouver irrémédiablement. Ainsi, le Grand Amour était parfois cruel, bien souvent dramatique, du moins, c'était ainsi que le concevait la Morrigan. Elle voyait en ce sentiment le sublime et l'horreur. Parce qu'elle avait connu la perte liée au sentiment de déchirement qui y était inhérent. Elle avait ressenti son cœur s'éteindre, chaque jour un peu plus, jusqu'à ce que son être ne soit que poussière.
La Déesse Guerrière s'était alors accrochée aux souvenirs afin de ne pas sombrer. Nuada avait été une image qu'elle avait cultivé, pour elle mais également pour sa fille.. Leur fille. Elle avait tenté de transmettre tout ce qu'elle avait eu en sa possession : Le meilleur comme l'absurde, parce qu'elle avait appris – à ses dépens- à distancer sa vision de leur monde. Elle avait vu, elle avait assimilé au travers du regard de l'exilée qu'elle avait été obligée d'être. Elle avait saisi des subtilités qui lui avaient échappés longtemps, parce qu'elle avait été au cœur de la Faërie.
Ainsi, elle avait saisi l'essence cruelle de la Faërie. La lumière de l'immortalité ne pouvait être amputée de sa part d'ombre. Et c'était face à cette constatation qu'elle avait choisi de rallier les Unseelies, parce qu'ils avaient été lucides face à leur part ténébreuse intrinsèque. Même si elle avait été sublimée à cause d'une Reine aux folles ambitions, il n'en demeurait pas moins que les préceptes de cette cour collaient à la peau de la Tuatha dé Danann.
Haussant les épaules, Morrigan repensait à cette rencontre, à leur entrevue avec Lizabeth. Et même si son cœur était encore lourd, elle se sentait mieux.. Si simplement mieux qu'elle en inspirait profondément en haussant les épaules. C'était peut-être plus simplement pour les autres, cependant, cela était bien souvent une histoire d'apparence, ni plus, ni moins. Ils ne pouvaient pas réellement savoir ce qu'il se passait derrière le mirage des existences partagées. Abaissant finalement sa main qui avait retrouvé le confort de la joue de Nuada, elle haussait un sourcil à ses paroles concernant ce qu'il était et surtout face à cette comparaison qu'il faisait avec son frère. « Je ne cesserais jamais de te placer sur un piédestal, parce que là est ta place. Tu es le Roi Guerrier, et j'aimerai que tu ne l'oublies pas. Et puis.. Tu es mon âme sœur, la lune de mon soleil. Alors il m'est bien égal que tu ais tes fautes, nous en avons tous. Surtout après autant de vies écoulées. »
Son cœur parlait, il ne pouvait l'en blâmer. Elle aimait le Tuatha, à tel point qu'elle était capable de lui pardonner le plus atroce des actes. Il était une partie de son âme, une partie conséquente voir prédominante. « Je ne suis pas une blanche colombe non plus. Au contraire. Mais cela ne fait pas de nous des êtres immondes. » Qu'elle ajoutait avant de se satisfaire du silence. Après tout, lorsque le nom de Dagda était prononcé, ou que le besoin de vengeance se faisait sentir, la Morrigan était envahie d'un besoin de sang et de violence. Elle haïssait son premier époux, pour ce qu'il avait fait, pour son hypocrisie ainsi que sa lâcheté.
Cependant, les paroles sages de Nuada ne tombaient pas dans l'oreille d'une sourde tandis que la Sidhe retenait à peine un soupir. Ses lèvres pincées par la suite, elle demeurait silencieuse durant quelques secondes de plus avant de finalement reprendre. « Un acte d'une telle sagesse est d'une noblesse sans pareil. Je peux m'y résoudre.. Seulement, au moindre faux pas de cet hypocrite, je me chargerais en personne de lui détacher la tête des épaules afin de la placer sur une pique. Il fera une décoration parfaite pour la place publique. » Qu'elle lâchait en grinçant des dents alors qu'elle retenait l'ombre d'un sourire rouge.
Et puis, elle balayait de son esprit son besoin de vengeance - non sans difficulté - afin de réorienter ses pensées en direction de leur conversation. « J'espère que tu me toucheras encore et encore, soit dit en passant.. » Qu'elle murmurait avec un sourire empreint de bien plus de malice tandis que son visage se penchait sur le côté. En ce qui concernait l'instinct paternel, la Morrigan préférait laisser le temps a temps au lieu de se noyer dans les présomptions. La preuve en était, elle préférait se lover dans les bras de son Âme Sœur tandis qu'un baiser était échangé. Le soulagement était alors complet tandis qu'entre ses mains, elle se sentait de nouveau entière et sereine.
Mais l'étreinte ne s'éternisait pas pour autant, au grand damne de la Unseelie qui finissait par voir et entendre le rire de Nuada. Son rire.. Elle ne l'avait plus vu depuis une éternité et diable qu'elle l'aimait. Il appelait le sourire sur ses propres lèvres tandis qu'elle ouvrait la bouche afin de laisser échapper quelques mots. Mais sa tentative était avortée par les paroles de Nodens. Quoi ? Hin ? Ah les gobelins.. Ils étaient.. Aussi moches que tarés visiblement. Une moue se dessinait sur les lèvres de la Rouquine tandis qu'elle remontait lentement ses mains le long des bras de son Amant. « Au contraire, j'aurai dû arriver au moment du mariage, pour m'opposer formellement à votre union. On aurait joué dans le mélodramatique sanglant pour nos retrouvailles.. » Sanglant, vraiment ? Elle s'expliquait. « Parce que j'aurai été obligée de prendre une épée et de tailler dans le vif pour me faire comprendre. » Le tout était conclu avec un sourire charmant avant qu'elle n'enchaine avec perplexité. « Je me trouve étrangement violente.. » Etrangement ? Pas vraiment.. Mais soit. « Sans rire, tu es un bon parti, soit, mais tu es un bon parti indisponible ad vitae æternam. » Fallait pas déconner non plus.
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Cian N. Quinn
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Dim 29 Nov - 19:19
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
Chaque minute passée en sa compagnie lui prouvait à quel point ils étaient chanceux, qu'il était chanceux de l'avoir retrouvé. La joie avait supplanté à la peine, le bonheur avait recouvert la tristesse qui avait sévi tant d'années au fond de son âme. Nuada avait encore du mal à s'y faire et on ne pouvait l'en blâmer. Il tentait de redevenir ce Sidhe qu'il avait été autrefois dans un regain d'énergie que lui donnait Morrigan mais le temps avait aussi fait des ravages en son sein. Il avait trop longtemps caché ses sentiments derrière un mur impénétrable pour ne pas souffrir un peu plus de ce qu'il avait vécu, vu et surtout subi. C'était une page qui se tournait et elle était foutrement lente à passer à la seconde ; en tout cas, c'était ce qu'il pensait. Mais il arrivait que certains moments puissent ignorer le sombre pour laisser entrer la lumière et ce moment en était un. Il y avait eu Lizabeth mais il l'avait affronté avec force grâce à la présence de Morrigan ce qui lui rappelait qu'à ses côtés il était bien plus fort qu'il ne pourrait jamais l'imaginer.
Mais, malgré toute la bonne volonté du monde, il arrivait à retrouver ses mauvaises habitudes, rangé dans une humilité presque surfaite, n'acceptant aucun compliment qui pourrait nourrir son égo. Pourquoi ? Parce qu'il n'était pas parfait et qu'il avait vu ce que ce genre de remarque pouvait faire à un Fey. Entre Lizabeth qui avait toujours pensé réussir dans tout et un frère qui ne supportait pas l'échec, il avait donné. Non, il refusait de recevoir des compliments qu'il savait être faux, du moins en partie. Mais Morrigan ne le faisait pas pour l'encenser, elle le faisait parce qu'elle l'aimait et, comme elle était parfaite à ses yeux, il l'était aussi aux siens. Il avait été ce Roi Guerrier, il avait mené les Feys au combat et à la victoire. Il avait travaillé dur pour réussir dans un domaine où l'entraînement avait été difficile et il y était arrivé seul, suant eau et sang. « Venant de tes lèvres, je ne peux oublier qui je suis. » Il avait bien trop combattu pour se faire une place dans le panthéon celte. Il était le Roi Guerrier et il finirait par être le Roi des Unseelies pour protéger son peuple comme il l'avait toujours fait, pour renouer aux préceptes passés tout en écrasant cette malédiction qui pesait sur leur tête.
« Tu n'es peut-être pas blanche mais tu es ma femme, ce qui fait de toi l'être le plus pur qui existe à mes yeux comme je peux l'être aux tiens. » Il acceptait ses paroles, elle devait donc accepter les siennes même si la suite eut raison du sourire de Nuada. Il émit une moue gênée. Il comprenait les envies de vengeance de Morrigan mais une fois encore, les choses étaient plus complexes qu'il n'y paraissait. Mais il n'avait rien d'autre à lui faire part, il s'était déjà expliqué en ce qui concernait Dagda. Il ne lui pardonnerait jamais de les avoir fait souffrir pour une histoire de coucherie, mais il considérait que la mort ou la souffrance en retour n'étaient pas les meilleures armes à l'heure actuelle. De plus, il ne savait pas si son frère avait réussis à passer outre la tromperie ou si cette dernière continuait de laisser un arrière goût amer dans sa gorge. Sans réponse, il ne pouvait vraiment défendre sa famille comme il ne pouvait se placer du côté de Morrigan. « Laisse-le là où il est. » Marmonna t-il pour en terminer avec ce sujet de conversation. Et, par ailleurs, quand elle espérait qu'il puisse la toucher encore et encore, la main droite de Nuada descendit lentement le long de son dos pour s'éterniser sur son postérieur. « J'y compte bien. »
L'étreinte terminée, il lui expliqua donc cette histoire avec les Gobelins, ce qui avait eu pour mérite de le faire bien rire. Au fond, il savait que le Roi des Gobelins ne lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas un pied chez les nobles Feys. Comme il ne pouvait aucunement espérer un pacte intéressant avec les Seelies, il essayait désespérément de le faire avec les Unseelies. Lizabeth avait été douée pour réussir à le garder sous sa coupelle sans pour autant répondre à ses avances mais Nuada ne savait pas s'il allait être capable de faire de même. « Oh.. Cela fait des lustres que je ne t'ai pas vu tenir une arme. Je me serais senti très apprécié. » Il se sentait tout de même très apprécié, mais en imaginant le carnage il aurait pensé voir un fantôme et aurait perdu le peu de raison qui lui restait. « Mais non, je ne me serais jamais laissé faire. » Pas par des gobelins en tout cas. Lentement, il dégagea sa main dans le dos de Morrigan pour venir la lier à la sienne. Il ne fallait pas rester au Nemeton trop longtemps, les règles étaient importantes et il les suivait à la lettre. Son arme, s'il ne l'avait pas encore rangé, était récupérée et il prit la direction de la sortie du lieu sacré.
Cela ne voulait pas dire que la conversation était terminée, bien au contraire, quelque chose le titillait. Ses sourcils se fronçaient par moment pour montrer une once de contrariété et ses yeux tricolores portaient le reflet d'une légère ombre qui devenait de plus en plus présente. « Il faut que je te parle de quelque chose. » Et, s'il commençait ainsi, c'était bien parce qu'il ne savait pas du tout comment lui expliquer les choses. Son rendez-vous avec les Seigneurs ainsi que celui qu'il avait eu à l'extérieur – En Irlande – lui avaient laissé un goût de cendre sur la langue. Morrigan était sa femme et en tant que telle, il comptait tout lui raconter.. autant qu'il le pouvait. « Les Seigneurs des Maisons Nobles veulent que je prenne le titre de Roi des Unseelies. J'aurais bien donné ton nom mais tu m'as fait clairement savoir que ça ne t'intéressait pas. » Levant les yeux au ciel, il observa les arbres qui les entouraient avant de reprendre. « Même la Maison Leanhaun a accepté, ce que je pense être une ruse pour m’évincer à un moment ou un autre. » Il s'arrêta sur le sentier après qu'ils se soient assez éloignés du Nemeton. « Il y a deux problèmes, le premier est que je ne suis pas certain d'être prêt à faire ce genre de chose. Le second est que tu es ma femme. » Oui, le fait que Morrigan était sa femme posait problème. « La Déesse parle au travers de toi, et elle doit représenter tous les Feys dans le monde.. Si les Seelies apprenaient que je devenais Roi et que ma femme représente la Déesse, je ne donne pas chère de la peau des Unseelies. » C'était très problématique et il n'avait pas encore trouvé de solution. « Et.. Mh. Hier soir, j'ai été appelé par les Seigneurs pour prendre une décision.. sur les Fomoires qui souhaitaient entrer sur notre territoire. » Une grande nouvelle, une très grande, une mauvaise surtout. N'étaient-ils pas censés être morts ? « J'ai refusé et ça s'est mal passé. » Sans déconner Nuada !
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Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Mar 8 Déc - 4:14
Le Cercle de la Haine
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Être et ne jamais oublier, c'était un principe que la Morrigan avait à cœur, parce qu'elle savait ce que c'était que de tomber dans l'oubli au regard de tous. C'était un peu comme mourir afin de n'être plus qu'un fantôme. Cependant, la Sidhe avait pris conscience depuis longtemps que, dans le fond, la véritable mort était celle de l'âme. Celle qui consistait à s'oublier, à n'être plus qu'un ersatz de ce qu'on fut jadis. Et ce tableau morbide, elle ne le souhaitait à personne et surtout pas à Nuada. Alors oui, elle lui rappelait qui il était, parce que personne d'autre ne pouvait le faire. Le nom des Déités étaient devenus légendes, ils se baladaient sur les lèvres afin de conter des histoires, et non plus pour appeler leurs propriétaires et cela.. Cela contribuait à la mort de l'âme des immortels qu'ils étaient.
Esquissant alors un sourire, Morrigan semblait rassurée en s'apercevant que Nuada demeurait Lui, en toute circonstance, quoiqu'il pouvait dire ou faire. Penchant le visage sur le côté, ses traits abritaient l'esquisse d'une moue amusée tandis qu'elle se prenait au jeu de la blanche colombe qu'elle pouvait être.. Qu'elle voulait être au fond des prunelles de son amant. « Je peux accepter ce regard de toi, il m'est tout particulièrement agréable. » Qu'elle lâchait avec un sourire léger.
Et puis, il y avait le sujet que représentait Dagda.. Dagda. Ah. Elle inspirait profondément et concédait à le laisser au plus loin. Parce qu'il l'était dans le cœur de Morrigan. Il ne faisait plus parti de leur famille.. Ou du moins, pas de la sienne, à elle. Elle reniait tout lien qui pouvait l'enchainer à l'ancien Haut Roi. Haussant, de ce fait, les épaules, elle se faisait silencieuse à son sujet afin de laisser le sujet s'éteindre doucement mais surement. Et il fallait dire que la tâche n'était pas si ardue que cela, puisque Nodens attirait l'attention de la Morrigan d'une manière suffisamment éloquente. Se rapprochant, elle venait déposer ses lèvres au coin de celles de Nuada afin d'y apposer un baiser léger avant de finalement joindre son pas au sien et lier sa main à la sienne.
Quitter le Nemeton n'était pas une si mauvaise idée. Sa main libre dégageait une mèche rousse tandis qu'elle se remémorait le dernier épisode de son existence qui lui avait permis de tenir une arme. Ce moment, bien que dramatique provoquait un sourire sur les lèvres de la guerrière. « Et je ne suis pas sans savoir que dans ces instants-là, je suis une véritable inspiration pour toi. » Qu'elle lui murmurait en se penchait sensiblement vers Lui, son épaule effleurant la sienne. « J'aurai tout de même aimé te voir agir.. J'ai toujours aimé te voir agir. »
Entre ses lèvres, ses mots avaient une connotation sensuelle. Et dans le fond, c'était le cas parce que la Morrigan considérait que la Guerre avait son charme, un peu comme l'Amour.
Avançant alors tranquillement, Morrigan suivait le chemin ouvert du Sidhe tandis que ses sourcils se fronçaient en observant le profil de Nuada. Elle saisissait au vol son inquiétude et s'en imprégnait sans pour autant en comprendre encore l'essence même. Le temps jouait en sa faveur lorsqu'elle écoutait le dérouler des paroles de Nuada. Le menton de Morrigan retrouvait son axe originel tandis que son regard tricolore se portait sur ce qui se présentait en face d'elle. Plongée dans une réflexion silencieuse, elle retenait un soupir entre ses lèvres pincées avant de se décider à briser son mutisme. « Les intrigues politiques ne m'avaient pas manquées. » Oh diable que cela était vrai.. Mh.
Son visage signait à la négative tandis qu'elle venait à reporter ses prunelles sur celle de son Âme Sœur. « Tu sais que mon nom n'aurait jamais été accepté. Lizabeth est peut-être une vipère, mais elle a raison sur un point : Je suis une exilée et rien d’autre. » C'était la pure vérité. Elle le savait et surtout, Nuada le savait. Dans le fond, Morrigan n'avait plus voulut avoir de couronne sur la tête, pas après sa funeste fin avec son premier époux.. Seulement, dans le cas présent, elle se retrouvait à endosser à nouveau le rôle de l'épouse d'un roi. Il fallait croire qu'elle y était prédestinée et cela la dérangeait. Seulement, il aurait été égoïste de sa part qu'elle prive son Epoux d'une ascension au trône des Unseelies au nom de ses états d'âme. Alors.. Elle passait le sujet sous silence et reprenait aussitôt. « Tu es fait de l'étoffe des Dieux, Nuada. Tu peux être un Roi, comme tu peux être un Guerrier. J'ai toute confiance en toi, et ce ne sont pas quelques nobles qui vont réussir à te traiter en pantin. Ta détermination, ta fierté et ton intelligence jouent en ta faveur. » Et en ce qui la concernait ? « Et.. Me concernant, c'est une situation problématique, effectivement. Je vais faire mon possible pour que personne ne le sache, que les Seelies ne soient pas alertés. Après tout, mon retour a été discret, alors peut-être que je peux continuer à demeurer dans l'ombre afin d'éviter tous conflits. C'est le mieux que je puisse proposer pour l'heure.. A moins que tu préfères que l'on passe sous silence notre union. »
Cette ultime solution lui brisait le cœur, cependant, au nom de la paix, elle était capable de bien des choses. Morrigan savait au fond d'elle qu'il ne fallait plus que son peuple se déchire. Plus jamais.
Et cette idée était confirmée par la nouvelle de l'entretien avec les Fomoires. Morrigan relevait une main afin de la glisser sur son front. « Les Fomoires.. Ça s'est mal passé comment ? Au point que nous devions risquer que les Sluaghs présents sur l'île se retournent contre nous ? » Blanc, la Sidhe se faisait pensive avant d'enchainer. « Alors, c'est officiel, les humains nous traquent tous.. Pour que les Fomoires demandent asile, c'est parce qu'ils n'ont plus le choix. Ils ne se seraient jamais abaissés à un tel acte, s'ils n'étaient pas motivés par le désespoir. » Quelle logique !
ADMINISTRATEUR∮ Swallowing darkness.
Cian N. Quinn
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Jeu 10 Déc - 19:58
Le Cercle de la Haine Nuada+Morrigan
Il avait attendu le plus de temps possible avant de lui annoncer ce qu'il considérait comme des mauvaises nouvelles. Il savait à quel point Morrigan voulait rester éloignée des histoires de politiques et il lui remettait les deux pieds dedans avec rapidité. Il aurait pu refuser, réellement, mais il n'aurait jamais pu se regarder en face par après. Lui, il n'avait jamais été comme ces autres Sidhes qui recherchaient constamment le pouvoir pour se placer au-dessus des autres, il avait le réel intérêt des Unseelies à cœur. Au fond, le choix n'était pas encore définitif parce qu'il pouvait encore envoyer paître les Seigneurs des Maisons Nobles si Morrigan le lui demandait. Soit, faire passer l'avis de quelqu'un avant le sien était devenue une charmante habitude, mais Nuada considérait qu'aujourd'hui, il n'avait plus le luxe de laisser les autres prendre des décisions à sa place. Il s'affirmait enfin, et, du fait qu'il avait su gardé la tête basse durant deux milles ans, le plaçait en tête des élections et avec une marge non négligeable. Les Nobles pouvaient compter sur lui et les Unseelies en général n'avaient jamais eu à se plaindre de celui que l'on nommait Terreur Mortelle.
Malheureusement, beaucoup d'obstacles s'opposaient à ses bonnes résolutions. Il ressentait de la peur, celle qui lui disait qu'il n'était plus à la hauteur. La perte de sa déification, la perte de son identité en général avait été extrêmement dure à encaisser et il avait la chance de connaître quelqu'un qui savait exactement ce qu'il pouvait ressentir. D'ailleurs, contre toute attente, elle le soutenait. Elle lui rappelait encore et encore qui il était, car au fond, ce n'était pas le pouvoir qui faisait de lui un Dieu, c'était ce travail acharné qu'il avait mené pour se rendre utile. Simplement, utile. Il avait grandi dans la difficulté et il s'était acharné, encore et encore, pour qu'on puisse le respecter pour des qualités qu'il avait acquise avec l'entraînement et non pas par un simple don. Ce rappel serait le dernier qu'elle lui ferait. « Tu n'auras pas à me le dire deux fois. » Il lui arrivait d'oublier à quel point l'amour qu'on pouvait porter à quelqu'un faisait des miracles. Dans les yeux de Morrigan, il se voyait plus grand, plus intelligent et plus fort qu'il ne l'avait jamais été. Cette sensation avait été la clé qui avait mené la Sidhe à pénétrer dans son être jusqu'à le posséder entièrement. Elle faisait s'éveiller ce qui dormait, il se sentait toujours et éternellement invincible quand elle le regardait. Cela n'avait pas toujours amené que des bons côtés et c'était cette sensation qui les avait amené sur des chemins dangereux, mais il bénissait la Déesse pour connaître une nouvelle fois cette aura qu'elle créait.
Et si le sourire était d'humeur à se montrer durant quelques secondes, son regard se faisait plus éteint pour la suite. Elle allait faire attention mais elle pensait réellement qu'il serait capable de faire passer leur situation sous silence. A cette évocation, il eut toutes ces anciennes images de cachotteries qui lui revenaient en pleine tête. Les rencontres tardives, la peur au ventre de se faire prendre, l'incapacité de la toucher en public.. Tout cela avait brûlé ses veines et il ne voulait pas le revivre, c'était hors de question. « La Déesse Mère comprendra que ses manifestations devront se faire de manière beaucoup plus discrète parce qu'il est hors de question que je doive t'amener dans un placard à balais pour t'embrasser. Nous avons vécu cette époque, elle pouvait être grisante mais j'ai été malheureux comme les pierres à autant de reprises. Non. Pas de silence, pas de cachotteries. Nous sommes mariés, enfin.. Je ne laisserais pas quelques petits problèmes se mettre en travers de notre futur ensemble. » Non. Il n'était pas d'accord, et cela se voyait. Danu serait discrète, elle l'avait été pendant deux mille ans, elle pouvait bien faire l'effort dés à présent non ?
Pour la suite, ce fut une grimace. Ah. Les sourires, les peines et les grimaces. Tout cela s'entassait dans un jolie mélange inconsistant. Nodens n'aimait pas faire le yoyo mais la conversation ne l'aidait pas non plus à garder un aspect serein quant aux différentes énonciations. « Bah.. » Ouais, le genre de petit mot qui ne sortait pas souvent de ses lèvres. Presque guindé et snob dans sa manière de s'adresser aux autres, Nodens ne parlait jamais comme un humain, c'était dégradant.. mais là, il n'avait pas su quoi répondre. « Sur une échelle de un à dix ? Je dirais onze. » Nuada était persuadé que les Fomoires avaient connu la mort sur le champ de bataille, qu'il ne restait à la rigueur que quelques Vampires mal luné.. mais il avait fait face à Bres. Il était donc évident que certains avaient survécu et avaient réussis à faire profil bas. « Les Sluaghs se sont retournés contre nous, ils ont brisé la barrière dans l'heure. Le Nemeton est trop faible pour supporter ce genre d'assaut et les Sithins ont perdu leur pouvoir. Tout ces faits mélangés ont eu raison de notre protection sur l'île. Officiellement, le pacte avec les Sluaghs a été détruit et les prisonniers Unseelies qui se trouvent à Peel doivent être rapatriés au plus vite. » Tournant les yeux, il finit par les baisser afin de prendre une inspiration. « La Vraie Meute Sauvage reste hors d'atteinte, sans attache et sans contrainte. Mais les Sluaghs en général veulent notre peau. Quant aux Gobelins, ils restent plus ou moins neutres pour le moment, mais ils ne s'attaqueront pas aux Sluaghs sur notre demande. » En gros, c'était un peu la merde. « Bref.. je voulais te tenir au courant pour que tu ne t'approches pas du territoire des Ténèbres. » Elle était à présent au courant. « Pour l'heure, je pense que je vais rentrer, j'ai une séance d’entraînement tôt demain matin. » Elle pouvait ainsi venir avec lui ou simplement rentrer chez elle, elle était libre de son choix. Et, si elle préférait partir de son côté, il lui donnerait rendez-vous à Douglas dans la soirée.. histoire qu'ils passent au moins une nuit ensemble de temps en temps.
ADMINISTRATRICE ∞ obsidian butterfly.
Naemesys S. O'Ciardha
Sujet: Re: Le Cercle de la Haine › Morrigan Jeu 10 Déc - 20:17