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 What am I if I can't be yours? [PV Fotla]

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THE BLOODY TWIN ∭ Nom d'un petit Essus Suisse, elle va te saigner !

Narcisse K. Ó'Maiolrain

Narcisse K. Ó'Maiolrain

› L'ARRIVEE A ELLAN VANNIN : 25/03/2016
› LES MISSIVES ENVOYEES : 4773
› L'AVATAR : Charllize Theron
› LES CREDITS : Ellaenys + tumblr
› LA COULEUR RP : Lightblue

THE BLOODY TWIN ∭ Nom d'un petit Essus Suisse, elle va te saigner !

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MessageSujet: What am I if I can't be yours? [PV Fotla]   What am I if I can't be yours? [PV Fotla] EmptyMer 8 Juin - 8:20
    Pourquoi ici? Facile. C'est là que tout a débuté. Pourquoi maintenant? Pourquoi ce soir? Même moi je ne peux répondre à cette seule question. Dois-je pour autant m'en préoccuper? Peut-être. Pourtant je décide de volontairement de reporter cela à plus tard. Ou à jamais. Qui sait.

    Comme à mon habitude, mes pieds sont nus lorsqu'ils viennent à effleurer le sol sacré. L'herbe m'accueille avec un plaisir renouvelé. La terre aussi semble se prêter au jeu. Elle s'enfonce légèrement à chacun de mes pas. Elle va jusqu'à déposer quelques fines pellicules d'humus à même mon épiderme. Je sens un insecte solitaire pousser le vice à son apogée en osant s'attribuer ma jambe pour sienne. Grand bien lui fasse. Une vie si éphémère ne vaut même pas la peine d'être détruite.

    Lentement je m'approche du Tronc majestueux qui forme la fierté de cette forêt maudite. Je ne vais pour autant pas en ligne droite vers son épicentre. Je me contente de contourner le Monstre. De parcourir des cercles parfaits, réduisant progressivement le diamètre de leur rayon mathématique. Il y a une logique derrière mon approche. Pourtant elle importe peu. Elle pourrait s'associer à la révérence. A l'application de l'étiquette. A l'adulation. A la prosternation. Là encore, il n'en est rien. Seul mon corps est maître de ses mouvements. Je laisse mon esprit divaguer tandis que mes membres prennent le relais. Mon regard se porte en tout temps sur les épaisses couches d'écorce. Sur le parcours sinueux des nervures. Sur l'aboutissement final d'un Art ancestral. Il n'y a pas à dire, il s'agit là indéniablement de la plus belle Création de Danu.

    Cet Arbre je l'ai vu, revu et re-revu. En rêve autant qu'à mon réveil. Dans le passé autant que dans le présent. Ici et même ailleurs. Je Le connais. Je Le sais. Je Le sens. Je n'irai pas jusqu'à prétendre que je Le comprends, mais bien peu en faut. Il me suffirait à peine de tendre le bras. D'effleurer du bout de mes phalanges pâles le fruit de Sa sève. De caresser à travers un souffle aérien les courbes de Sa magnificence. Il me suffirait de si peu. Et pourtant de tellement à la fois.

    Cet Arbre je PEUX le toucher. Je VEUX le toucher. Pourtant je me résigne à la tâche. Pourtant je garde mes mains le long de mon corps ondulant et leur refuse en tout point ce caprice blasphématoire. Ma main de pouvoir a beau hurler et crier à l'abandon, je suis et reste seul décisionnaire. Je mords sur mes dents. Je me fais violence pour ne pas me jeter corps et âme dans la tentation. Pour ne pas céder au péché de cupidité. Pour ne pas me pourfendre dans l'hérésie d'une telle débauche facile.

    Je continue à Lui tourner autour. A Le regarder. A L'observer. Qu'est-ce que je cherche? Je l'ignore encore. Pourtant ... pourtant je sais que Lui possède déjà la réponse à cette question. De fait, en est-ce seulement une? Si oui, quelle est sa couleur? Quelle est son odeur? Est-ce seulement important? Je l'ignore. Je ne veux pas le savoir. Bien sûr que si! J'en ai besoin pour avancer! J'en ai besoin pour décrocher!

    La terre sous la paume de mes pieds commence à m'irriter. Commence à me gratter. Elle veut plus. Elle veut moi. Et elle veut maintenant. Là encore je me refuse à céder. Je l'ignore. Je la nie. Je ne suis pas venue ici pour ELLE. Seulement pour LUI. Lui qui a vu. Lui qui a vécu. Lui qui a survécu. Un contact au niveau du bas de mon abdomen me sort de ma rêverie. Mon menton part naturellement à la rencontre de l'élément perturbateur. Je hausse un sourcil tandis que mon attention se reporte sur ma main droite ... posée dans une position que je ne connais que trop bien à même mon organisme. Mes doigts viennent chercher le contact avec la peau. Pour cette fois je ne m'oppose aucunement à leur besoin. Cela se traduit par un frisson à hauteur du nombril. Nouvelle interrogation muette de ma part. Je tâte la chair. J'effleure sa paroi. Douceur et amour. Je n'ai pas pour habitude de côtoyer ces mots. Je laisse couler.

    La plaie n'est plus. N'a jamais été. Rêve? Prémonition? Crainte? Raison. Il n'est pas un secret que je suis prête à beaucoup de sacrifices pour servir la cause de la Déesse Mère. Si c'était à refaire, il en serait de même. Mot pour mot. Pas pour pas. Sauf peut-être à l'encontre de la fille de Dagda. Je l'aurais fait taire plus rapidement dans le processus. Quelle perte de temps. Quel gâchis. Mais passons, son triste sort m'importe si peu. Elle a survécu. Comme tous les autres.
    Pourquoi?
    Comment?
    Quand?

    Le cercle se réduit encore. Bientôt le tissu qui enveloppe mon corps se mettra à effleurer les contours du Nemeton. S'osera à Le narguer. A Le chercher. Et, peut-être même, à Le trouver. Est-ce donc ce soir que je saurai? Est-ce donc ici et maintenant que tout est voué à se terminer?
    Encore et toujours mes doutes restent sans réponse. L'Arbre n'est que mutisme apparent. Indifférence flagrante. Il ne doit même pas remarquer mon abjecte présence. Comment donc Lui en vouloir? Je sais, je ne devrais pas ... et pourtant. Je sens un ersatz de rictus se dessiner aux coins de mes lèvres. Je sens mes pieds s'enfoncer plus profondément dans le sol si désireux de me flatter. De me charmer. Je n'ai plus aucune attention à lui porter. Mon pas se fait plus insistant. Plus intolérant. Mon visage se mue selon mon humeur changeante. Je sais par expérience que mes yeux trahissent à merveille mon état d'esprit.


>> Alors pourquoi Tu ne réagis pas? Pourquoi Tu ne me parles pas? Pourquoi Tu T'obstines à me nier? Pourquoi m'as-Tu convié? Pourquoi suis-je là? Pourquoi est-ce que je ne comprends pas?!

    Je sais que je parle dans le vent. Je sais qu'Il ne m'écoute pas. Cela ne fait que titiller d'avantage ma colère. A attiser ma rage. Bientôt je ne vois plus que Lui. Bientôt mon ton se hausse. Mon cercle perd de sa perfection.


>> Je n'en ai que faire! Tu m'énerves! Tu m'exaspères! Tu aurais dû me laisser là où tu m'avais emmené! Tu aurais dû me tuer. J'AURAIS DÛ TE TUER!

    Et dans un élan d'aveuglement total je ne me contrôle plus. Je Lui saute dessus et commence à marteler Son tronc sans âge de mes mains serrés en poing. Je frappe de toutes mes forces. Je lui hurle des mots que je ne comprends même pas. Je frappe plus fort. Des cris sortent de ma bouche. Je les perçois à peine. Je les devine. Je frappe. Mon corps et mon esprit semblent se dissocier. Je devrais arrêter. Cela m'est impossible. Je redouble de vigueur. Je frappe plus fort. Je vais jusqu'à griffer ses parois de mes ongles en sang. Je me fous de la douleur. Je me fous de tout. De rien. D'ici. De maintenant. Tout ce que je veux, c'est que ce silence cesse! C'est qu'Il me réponde! C'est qu'Il me gronde!

    J'ignore combien de temps la folie s'éprend de mon être. J'ignore combien de temps il faut à mon corps pour se vider de la majeure partie de son Glamour. J'ignore combien de ma vitae vient tapisser le cocon stoïque de cet Autre qui ne me regarde même pas. Je finis par m'effondrer contre Son corps insipide. Je finis par rejoindre le sol. Je me laisse glisser entre deux racines qui ont réussi à émerger jusqu'à la surface. Du bout des doigts je viens effleurer la courbe audacieuse de ces si jolies demoiselles.


>> Si seulement j'avais emporté avec moi ...
Une lame en fer pour Te crever le cœur.


    Est-ce là une larme solitaire que je sens couler le long de mes joues salies par la boue ?

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MOTHER DRAGON ∭ La Dragonne Aesienne, elle vous couve comme ses oeufs sur la CB.

Erin K. Mac Fiachaidh

Erin K. Mac Fiachaidh

› L'ARRIVEE A ELLAN VANNIN : 04/04/2016
› LES MISSIVES ENVOYEES : 1212
› LE(S) MULTI-COMPTE(S) : Aedan S. Calloc'h.
› L'AVATAR : Katheryn Winnick.
› LES CREDITS : Swan, Exception, Tumblr.
› LA COULEUR RP : brown.

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MessageSujet: Re: What am I if I can't be yours? [PV Fotla]   What am I if I can't be yours? [PV Fotla] EmptyMer 15 Juin - 18:22
what am I if I can't be yours ?

 
ft. Fodhla & Essus.

 
Fotla avait rêvé que ses ailes lui étaient revenues. Majestueuses, glorieuses, puissantes et uniques. Elle avait fantasmé sur la sensation du vent entre ses griffes, de sa caresse sur ses écailles ; le goût ferreux d’une chasse encore sur sa langue, son regard rivé vers l’horizon. Elle avait volé. Tout simplement. Et c’était le songe le plus merveilleux qui soit. Son sommeil n’avait pas été aussi paisible depuis longtemps, elle en avait été tirée avec douceur et quelques lambeaux de son imaginaire avaient persisté un instant dans la lumière. Une sensation de liberté, de légèreté et d’une domination incontestée. Enivrée par ce chant, la Fey tenta de se replonger dans les méandres de son inconscient, se lovant dans les draps dans sa vaine tentative de rechute. Néanmoins, ce fut le vide à ses côtés qui finit par la tirailler, un parfum entêtant qui persistait encore. Ses doigts s’étirèrent sur la place vacante, redessinant les contours d’un corps absent, s’amusant des quelques traces subsistant sur le matelas. Elle s’éveilla peu à peu, attirée par les souvenirs de la nuit passée. Encore si vifs dans sa mémoire et sur son corps. Finalement, Erin se redressa, soupirant doucement avant de se glisser hors de son écrin dévasté. Mais même si elle quittait l’envoûtement du dragon, elle demeurait charmée par celui du Sinistre qui imprégnait toujours la pièce. Cependant, elle ne pouvait se complaire dans son antre indéfiniment.

L’aube en était encore à ses premiers balbutiements lorsqu’elle quitta l’An Dinean ; Glamour envolé, crinière détachée, silhouette soulignée par une robe fluide aux teintes bordeaux. Fodhla marcha sans but pendant de longues minutes, cherchant ses repères dans le ciel nimbé d’or et saupoudré de nuances rosées. Le moindre endroit semblait toutefois la ramener vers cette chambre aux draps malmenés par la passion : cette grande place vide, où s’était tenu le Carnaval, ce chemin pavé où la Lune avait illuminé leur retour, les abords de la ville l’appelaient vers les réminiscences emplies d’espoir et de souffrance de la nuit de Beltaine. Elle n’avait pas eu le loisir de songer à la vision qui avait frappé tous les participants ce soir-là, mais à présent que son esprit l’y incitait, elle se détachait lentement du fantôme langoureux de Cethor pour réfléchir à la signification de cette sanglante prédiction. Qui était cette Sidhe au rire sadique ? Elle n’avait jamais eu le loisir de rencontrer pareille créature, à la fois fabuleuse et effrayante. Quant au paysage, et au destin qu’ils avaient tous rencontré dans ce cauchemar, le message était clair : la mort les guettait au tournant. Les ténèbres, la désolation, la fin de tout. Mais il y avait eu cette lumière aveuglante, rassurante, qui avait auréolé la Pierre de Fal. Sa propre mère lui avait souvent parlé des artefacts du temps ancien, des reliques puissantes oubliées qui finiraient un jour par être retrouvées… Apparemment, la vieille Fae n’avait pas tort sur ce dernier point. Restait à savoir qui, de la Sidhe fêlée ou du groupe dont elle avait fait partie à Beltaine, mettrait en premier la main dessus. Elle se demanda si dans la vision de Cethor, outre les tortures et la mort, un objet similaire était apparu. Mais après le départ du Sinistre, ils n’avaient pas eu le temps de reparler et elle ne souhaitait pas que cette nuit soit le premier sujet qu’ils doivent aborder.

Néanmoins, le doute et la curiosité persistaient. Tant et si bien, en vérité, qu’elle finit par faire marche-arrière, les volants de sa robe flottant derrière elle et rejoignit l’écurie la plus proche où elle loua un cheval. S’installant en amazone, Fodhla talonna sa monture vers le dernier endroit où elle aurait aimé se trouver en cette sublime journée qui s’annonçait. Le Nemeton. Le soleil éblouissait déjà la scène lorsqu’elle s’en approcha, dirigeant la bête au travers du tamis de la Forêt Enchantée jusqu’aux abords de l’Arbre Sacré. L’équidé renâcla avant même qu’elle ne perçoive les hurlements qui provenaient d’au-devant. La seule phrase qu’elle perçu clairement fut un regret violent : « J’aurais dû te tuer ! » Elle stoppa net le cheval, se crispant sur sa selle, regrettant une énième fois de ne pas avoir apporté d’armes. Cela ne la rendait pas inoffensive, mais elle préférait éviter d’asperger les racines du Nemeton à coup de feu draconique. Pas sûr qu’après un déluge de flammes Danu soit prête à lui pardonner d’avoir immolé son Préféré. Délaissant la bête agitée, Fotla se laissa glisser au sol, ses pieds nus frôlant la terre tandis qu’elle s’avançait à pas lents vers l’origine du cri. Plus aucun bruit ne filtrait à présent, et elle eut beau tendre l’oreille, il semblait que la furie s’était apaisée. Au fur et à mesure que la distance s’amenuisait, elle parvint à discerner une forme contre le large tronc. Une silhouette qui se précise à chaque mètre. Une qu’elle n’aurait jamais cru revoir avant d’autres nombreux siècles.

La folie qui s’était éprise de l’Unseelie semblait s’être tarie. Son sang ruisselait encore sur l’écorce de l’Arbre, seul vestige de ses assauts. Le regard de Fodhla se perdit un instant dans l’observation de la scène outrageuse, avant de descendre sur la Fey recroquevillée. Méconnaissable. Meurtrie par ses propres gestes, défigurée par la terre qui maculait sa peau, châtiée par la fièvre de son esprit, elle ne semblait même pas avoir conscience de la présence de la dragonne. Laquelle aurait aisément pu se détourner, feindre de ne pas l’avoir vue. Mais elle lui devait la vie, et une dette la liait à la Sidhe. D’un geste souple, elle écarta les pans légers de sa robe pour poser un genou face à elle ; son regard chercha le sien, sans toutefois prendre le risque de laisser sa main l’effleurer.

« Essus… Que t’es-tu infligé… ? » Ses prunelles dérapèrent vers les doigts aux ongles mutilés, arrachés. « Quel mal justifie une telle sauvagerie ? » 

 
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Narcisse K. Ó'Maiolrain

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MessageSujet: Re: What am I if I can't be yours? [PV Fotla]   What am I if I can't be yours? [PV Fotla] EmptyJeu 16 Juin - 8:14
    Je ne suis pas. Je ne suis plus. Mon état se résume vulgairement à une enveloppe vide de sens. Mes mouvements sont comme automatisés. J'ai beau voir mes doigts bouger, je doute en être l'instigatrice première. Je doute même de leur plus simple appartenance à ma seule personne. Du regard, je suis le parcours amusé de mes phalanges. Elles effleurent à peine le derme de cette racine protubérante. Les extrémités de mes doigts dévalent lentement la pente avant de remonter quelques centimètres plus loin. C'est comme observer une attraction de vitesse dans une fête foraine. Sauf que la scène se déroule au ralenti. Sauf que les petits wagons métalliques ont été remplacés par un membre fantôme. Sauf qu'en réalité, je n'y participe pas.

    Sous ma caresse aérienne, je sens pourtant la réaction de l'Arbre. Je devine l'ondulation de sa nervure de surface. Je perçois les glapissements amusés des chatouillis imposés. Alors pourquoi est-ce que cela ne m'apaise pas? Alors pourquoi je maintiens cette certitude de ne pas être là. De ne PLUS être là.

    Je me sens vide de toute consistance. Une coquille délaissée. Fissurée. Mes barrières si soigneusement érigées ont fini par s'effriter pour finalement tomber. S'écraser. Chaos majestueux rendu obsolète de par son absence de public. Quand un arbre s'effondre dans la forêt amazonienne ... est-ce qu'il fait seulement du bruit? La bougie, continue-t-elle à brûler une fois la porte refermée? Je crois qu'une impression de sourire se dessine aux coins de mes lèvres. Mais là encore, aucune certitude. Aucune sensation. Rien de plus qu'une poupée de chiffons jetée en pâture aux éléments qui n'en ont fichtrement rien à kitsch de sa risible existence. Persistance. C'est ce que je suis. C'est ce que je fais. Persister. Résister. Mais pour combien de temps encore? Mais pour qui au final?

    Ma sœur aurait honte d'un tel laisser-aller. Ma fille prendrait assurément grand plaisir à me voir réduite à cet état larvaire. Le pire dans tout cela? C'est que je m'en moque éperdument. Elles pourraient toutes deux encore apparaître dans mon dos que cela ne changerait aucune la donne. Cette lame de fer que j'ai omis d'emporter, j'espère qu'elles y ont pensée. Je prie en douce pour qu'elles l'aient apportée. Je ferme les paupières. J'inspire une dernière fois. Allez-y ... poignardez-moi.

    Une silhouette se pose à mes côtés. Un voile de tissu vient à peine m'effleurer. Rêve ou réalité? Je l'ignore. Je m'en moque. Ou peut-être pas. Je garde les yeux clos. Je ne suis pas prête à le découvrir. Pas encore. Ou peut-être tout simplement que je connais déjà la réponse à cette question bien inutile à poser. Futilité. Fatalité. Tout pourrait s'arrêter ici. Tout pourrait s'arrêter maintenant. Allez-y, je suis prête. Renvoyez-moi vers les Ténèbres. Le seul véritable endroit fait pour moi.

    Mon nom. Enfin, ce qu'il était. Avant. Mon corps réagit malgré les réticences de mon esprit. J'ouvre les yeux. Je ne la regarde pourtant pas. Je continue à observer le ballet incessant de mes doigts sur le bois. Est-ce qu'ils ont seulement, ne serait-ce qu'un simple instant, cessé de danser?


>> Essus n'est plus. Il ne reste plus que Narcisse. Il ne reste plus que Kate.

    Fade. Insipide. Des lettres indépendantes collées les unes aux autres jusqu'à former un tout un peu abstrait. Jamais concret. Essus n'est plus. Narcisse est ce que je suis devenue. Ce nom est désormais mien à porter. Il me baigne dans une indifférence totale et abjecte. Je le reconnais à peine. Il m'arrive de ne pas me retourner dans la rue. De ne pas m'y associer. Je devrais pourtant apprendre à m'y faire depuis le temps qu'il me poursuit. Qu'il me maudit.

    Je finis par détourner mon attention de ma propre anatomie. J'ignore par quel voie de fait, mais j'arrive à accrocher mon regard au sien. Au tien. Est-ce que je souris? Peut-être. Ou peut-être pas. Tu es la seule capable de répondre à cette question qui, elle non plus, n'en est pas vraiment une.


>> Le manque. Le départ. L'abandon. Nomme le comme beau tu voudras, il en reste sensiblement égal à lui-même.

    J'ignore si mes mots ont seulement un sens à tes yeux. Cette aberrance me fait doucement sourire. Tu. Toi. Nous. Depuis quand sommes-nous devenues si familiers? Depuis quand n'êtes-vous plus vous? Vous aussi vous avez perdu votre grandeur. Vous aussi vous avez perdu votre ferveur. Fut un temps, il aurait suffi d'un souffle à peine pour raser toute cette forêt. Il aurait suffi d'un seul rugissement pour faire trembler la terre. Pour faire fuir le soleil. Avant vous étiez Grand. Avant vous étiez tellement. Mais regardez-nous maintenant ... même votre sang a été vicié par le temps.

    Ta vue m'insupporte. Je laisse une nouvelle fois retomber mon attention sur mon propre doigté. Je le remarque carmin. J'y insuffle quelques miettes de mon Glamour. Pourquoi? Est-ce seulement important? Une à une mes premières phalanges quittent la racine au profit du sol légèrement humide. Elles y tracent les nuances d'une spirale improvisée. Avec douceur et tremblements, de minuscules petits bourgeons viennent à s'en extirper. Timidement de petites tiges se déroulent vers le haut et viennent offrir leur ultime éclosion. Un tapis de jeunes pousses dont le centre se tourne à l'unisson en ma direction. Si elles avaient eu le don de parole, nous savons toutes deux quel aurait été leur tout premier - et seul - mot. Je n'ai jamais été du genre à l'apprécier. Pourtant en ce jour ... c'est bien celui-là que j'aurais aimé entendre.


>> Danu n'est plus.

    Pas ici. Pas ailleurs. Nulle part. Plus jamais. Vous aviez tous raison ... Elle nous a quitté. Et moi ... moi je n'ai pas réussi à la ramener.


>> Le Nemeton est mort. Vive le Nemeton.

    Vous ne le voyez peut-être pas, mais moi je le sais. Moi je le sens. La vision que nous avons eue n'était guère un présage. C'était une évidence. Nous qui continuons à nous pourvoir d'un aveuglement certain. Il est désormais trop tard.
    Nous sommes maudits.
    Nous sommes proscrits.
    Nous sommes ... humains.

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MessageSujet: Re: What am I if I can't be yours? [PV Fotla]   What am I if I can't be yours? [PV Fotla] Empty
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