› Nom prénom & Surnom : Darina Clare Gray-Haddler.
› Âge : 70 ans.
› Métier / Occupation : Détective à l'agence de détectives surnaturels « Alias Investigation ».
› Caractère : Dangereuse - Mordante - Curieuse - Professionnelle - Violente - Changeante - Surprenante - Traumatisée - Tiraillée - Éloquente - Craintive - Spécialiste de la survie - Dissimulatrice - Provocatrice - Malchanceuse - Atteinte d'un trouble dissociatif de la personnalité - Ténébreuse - Entêtée.
› Type de Fey : Changelin Unseelie.

► Clare est née d’une mère Sidhe Seelie, Essus, et d’un soldat français Humain, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle a hérité ainsi d’une nature de Changelin et d’un physique quasi copié/collé de sa génitrice, ce qu’elle réfute depuis toujours et ce malgré l’évidence, au point que ça en devient presque ridicule : autant, donc, ne simplement pas lui en parler. Jamais. Non non, jamais, même si la comparaison est une tentative de compliment. On vous aura prévenu.

► Elle a grandi avec Essus et a appris en sa présence les rudiments de la survie : se cacher quand il le faut, garder pour elle ce qu’elle meurt d’envie de dire, faire semblant de ne pas avoir entendu certaines paroles, anticiper les humeurs de sa génitrice : c’est seulement ainsi qu’elle a survécu aux multiples tentatives d’assassinat de sa mère sur sa personne. Sa seule bouffée d’oxygène à l’époque était sa tante Taranis, qui plus d’une fois lui a ouvert sa porte et l’a abritée des colères maternelles. Mais elle n'oubliera jamais les regards, les moues méprisantes et la haine qui transparaissait souvent dans le moindre de ses gestes. De l'existence de Clare, sa relation avec sa mère reste la plus importante, qu'elle  veuille ou non. Une enfance faite d'images précises, de moments chocs, de paroles prononcées et à jamais gravées dans son esprit ou dans sa chair. Pas de berceuses, pas d'histoire racontée le soir dans son lit, pas de caresses ou de gestes aimants mais juste cette terrible et totale incompréhension. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? La question passait en boucle dans l'esprit de l'enfant, persuadée d'avoir fait quelque chose de mal puis, tout simplement d'être quelque chose de mal. Et puis comme tout le monde, Clare a grandi et a fini par comprendre que ce n'était pas sa faute, du moins pas la faute de quelque chose qu'elle aurait fait. C'est Essus qui a un problème avec elle, avec ce qu'elle représente. Ce serait aller loin de dire que Clare comprend sa mère. Elle la déteste, c'est elle avant tout qu'elle a fui en fuyant la Faërie, au prix de sa relation avec Taranis, de son exil, de la faute impardonnable que cela représentait de quitter le Sithin Unseelie. Clare a fini par s'y résoudre : elle n'a jamais eu de mère. Même si elle se demande souvent pourquoi Essus ne s'est pas tout simplement débarrassée d'elle quand elle était enceinte.

► Dès qu’elle a eu 18 ans, elle a quitté le foyer familial et a coupé ses cheveux d’or en même temps que les ponts avec son peuple et sa mère, pour vivre parmi les Humains. Elle a toujours eu envie de retrouver son père, par curiosité et pour savoir quel genre de taré il peut bien être pour avoir accepté de forniquer avec Essus, mais celle-ci ne lui a jamais rien dit de ce coup d’un soir. Enfant, Clare a posé la question deux fois seulement, juste au cas où la raclée qu’elle s’est pris la première fois n’était due qu’à une saute d’humeur passagère, mais non : elle a donc momentanément laissé tomber l’idée de trouver son père. Elle n'a eu que son imagination pour se trouver des réponses : elle était sûre qu'il s'agissait d'un soldat, il suffisait de faire le calcul, au moment de sa naissance, tous les Humains étaient des soldats, qu'ils le veuillent ou pas. Elle a passé beaucoup de temps devant un miroir à se chercher des traits physiques qui ne pouvaient appartenir à sa mère et qui de fait, lui viendraient de son père. Mais rien n'y faisait. Ses cheveux étaient horriblement dorés, sa peau lumineuse à en vomir, ses yeux du bleu le plus pur. Sa mère, sa mère partout dans le miroir. Si ce n'était ses iris dénués des trois cercles Sidhes et sa taille. Alors elle s'appropria cela, ses yeux, et décida qu'ils étaient également ceux de son père. Mais à quoi bon ? C'était une façon de s'évader pour l'enfant qu'elle était, sans qu'elle ait cru une seule seconde que cela aurait une quelconque incidence sur sa vie.

► Elle a vécu dans une famille anglaise fascinée par les Feys : contre une histoire sur son peuple de temps en tant, elle eut le gîte et le couvert, et put même aller à l’université où elle passa un diplôme en sciences occultes. Elle a quitté sa famille d’adoption à ce moment-là, son beau-père étant atteint d’elfitude, ce qui vous refroidit pas mal une ambiance, tout de même. De ces moments, elle garde de très bons souvenirs et une gratitude infinie envers ces gens ; elle a aussi développé une certaine tendresse envers les Humains en général. Elle a vécu parmi eux pendant leur âge d'or, après tout.

► Quand la guerre contre les Humains commence, Clare refuse d’y participer : en fait, elle entre même dans une sorte de résistance passive, et vient en aide aux Humains du mieux qu’elle peut sans pour autant s’en prendre aux Feys. Tout ça n’est pas bon pour les affaires, c’est bien la seule chose qui l’ennuie, en fait. Cependant, il se peut qu’elle ait commis quelques méfaits contre un camp ou l’autre quand sa double personnalité a pris le dessus. Elle-même, à cette époque, voyageait déjà depuis un moment, au gré de petits boulots de ci de là, une Fey parmi les Humains malgré tout, sans plus aucune famille, sans envie de rentrer dans la Faërie, en roue libre.

► Elle finit par se fixer à Londres au début du XXe siècle, où elle rencontre Nemed, avec qui elle sympathise, puis couche, puis se marie. Ça a l'air facile, dit comme ça, et ça s'est fait rapidement, oui, du moins au regard de sa vie à elle. Lui est si vieux, tellement plus vieux qu'elle. Jamais elle ne s'est demandé ce qu'il lui trouvait. Quand on a vécu cinq millénaires, et qu'on a connu un parcours aussi chaotique et douloureux que le sien, quel intérêt peut-on trouver à une Changelin de cinquante pauvres années ? Cette question ne l'a pourtant pas effleurée, trop occupée qu'elle était à aimer Nemed tout entier. Elle ajoute son nom au sien et devient Darina Clare Gray-Haddler, mais pour lui, elle sera toujours Clare, ce nom sonne tellement mieux dans sa bouche à lui que dans celle de sa mère. Lui devient le centre de son univers, de même que l’agence de détectives surnaturels qu’ils fondent ensemble au cœur de Londres. Elle ne s’en rend pas encore compte, mais elle aime bien trop Nemed pour devenir sa femme. Elle le connait par cœur et aime tout de lui, jusqu’à ses défauts dont elle sait s’accommoder quand il le faut. Après tout, lui aussi accepte cette part sombre et violente qui dort en elle. S’il y a bien une personne face à qui elle a honte de se transformer en une garce froide et sans pitié, c’est lui.

► Utilisant les ressources de l’agence, Clare repart d’ailleurs à la recherche de son père, une quête qui l’entraîne à Paris d’abord, puis jusqu’à Bordeaux où son père, désormais grand-père, s’est installé peu après la guerre, s’est remarié, a eu trois enfants et déjà deux petits-enfants. Inutile de dire que Clare ne s’est pas montrée, mais elle a trouvé reposante la vie banale et ennuyeuse de son géniteur, au regard de celle, complètement hallucinée, que vivait sa mère jusqu’à ce que Clare la quitte. Comme quoi, elle n’est qu’à moitié folle, voilà ce qu’elle se dit en observant son père de loin, et ce grâce à lui. Elle s'est approchée assez pour croiser son regard, et ce fut l'une des expériences les plus intenses de sa vie : les yeux de son père, bleus comme les siens, bleus comme même les Humains n'en ont quasiment jamais. Ses yeux à elle. Elle ne s'était pas trompée. Et c'était tout ce dont elle avait besoin.

► En attendant, pour elle, c’est le bonheur total, oubliée la Faërie, oubliée Essus, mais comme toute chose a une fin et surtout les bonnes choses, l’agence commence à battre de l’aile et le mariage aussi. Non pas qu’avec Nemed, ils se disputent ou s’ennuient, mais Clare se rend simplement compte qu’ils se sont mariés trop vite et s’apprécient trop pour être mariés. Si si, c’est possible, c’est même une bonne raison de divorcer : ils sont trop proches l’un de l’autre pour être amoureux et leur statut d’époux les empêche d’être amis, c'est du moins ainsi qu'elle voit les choses. Alors ils divorcent. Et même si elle sait que c’est pour le mieux, ça fait comme un adieu, et ça ne lui plaît pas. Et ça plaît encore moins à Nemed, mais il faut qu’il comprenne, il le faut, parce qu’elle préfère crever que le perdre. Elle préfère que lui la perde, et c'est ce qui arrivera : il est immortel, après tout, et pas elle. Ont-ils seulement pris la peine de songer à cela ? Mais si Nemed accepte de divorcer malgré ses réticences, c'est bien qu'il est d'accord avec elle, non ? Elle se dit qu'il est plus attaché à la notion du mariage telle qu'il la connait depuis cinq mille ans qu'à leur mariage lui-même. C'est compliqué, du coup, c'est difficile, ils ont toujours été amis, mais ils étaient un peu autre chose aussi, pas plus, mais autre, et voilà qu'il faut désormais se croiser sans se toucher, réapprendre à s'adorer sans être mariés.

► L’assassinat de Lizabeth, la mort d’Orel, Clare vit ça de loin et avec un total désintérêt. En fait, la seule nouvelle qui la ferait bondir concernerait sa mère. Non pas qu’elle veut savoir, mais si part hasard la nouvelle de, disons, sa mort dans d’atroces souffrances, lui parvenait, là oui, elle ferait la fiesta. C'est ce qu'elle se dit et se répète. On a bien le droit de se mentir à soi-même, en silence, sans que la Horde Sauvage vous entendue, non ? Elle a bien conscience de ce que représente Ellan Vannin pour son peuple mais cela fait si longtemps qu’elle vit parmi les Humains… Jusqu’à ce qu’évidemment, les Humains eux-mêmes découvrent, dans la violence, où se planquent les derniers Feys. Ambiance… Et Clare, en mode survie, se fait discrète et se dit que tout ira bien.

► Quitte à sauver ce qui peut l’être, Nemed et elle revendent leur agence à un tiers, qui la renomme Alias Investigation. Au passage : qui a eu l’idée débile de dévoiler l’existence des Vampires et des Drows aux Humains ? Les Druides ? Pas étonnant, ils ont toujours eu un petit côté premiers de la classe… En tout cas c’est bien ça qui a planté leur petite affaire, comme si les Humains avaient eu besoin de raisons en plus de craindre les Feys… Le tiers en question étant une Fomoire, c’est Clare qui s’occupe de la vente pendant que Nemed s’occupe de bouder. Eh bien, business is business, comme on dit, et sans sauter de joie, Clare fait le job, et se retrouve ainsi avec Elatha pour patronne. Mais ça pourrait être pire, non ? Au moins a-t-elle sauvé son amitié avec Nemed, et entretient-elle une relation privilégiée avec Dawn, une Changelin qu’elle a rencontrée à Londres et qu’elle a pris sous son aile, lui offrant du travail et des conseils sur les Feys. Et du travail, il y en a, malgré la situation électrique : les Vampires et les Drows s’en prennent aux Druides et les disparitions s’enchaînent. Clare elle-même, fidèle à elle-même, fait profil bas. Les temps sont dangereux, et plusieurs fois, elle a maille à partir avec des Vampires un peu trop énervés, mais on le serait à moins, non ? Elle ne les aime pas mais peut comprendre leur point de vue, cela dit, c’est pas une raison pour qu’elle les laisse s’en prendre à elle, ni s’en prendre aux Druides, ni les Humains s’en prendre aux Vampires. Bref, sale temps pour être en vie, à ceci près que c’est vraiment bon pour les affaires.

► Tout ne va pas bien, mais alors, pas bien du tout, en fait. Comme ça, sur un coup de tête, du moins aux yeux de Clare, l’agence ouvre une succursale à Ellan Vannin, et qui est-ce qui doit aller y travailler ? Clare proteste, Clare gueule, griffe et fait la gueule, mais rien n’y fait, c’est Nemed qui gagne cette bataille, et elle se retrouve bientôt là où jamais elle n’aurait cru revenir : au cœur de la Faërie. Où sa mère se trouve. Sur laquelle tous les regards, Vampires et Humains compris, sont braqués, et où, à peine le bureau installé, Niceven apparaît pour poser ses serres sur Nemed. En bonus, Elatha lui demande de nettoyer la concurrence de l’île, et c’est ainsi qu’elle croise la route de Leith. Clare est détective, alors forcément, en enquêtant sur lui, elle découvre qu’il est le père de Dawn. Et que ni l’un ni l’autre n’ont connaissance de leurs existences respectives. Et qu’est-ce qu’elle est censée faire de ça, maintenant ?

► Question de priorités, Clare établit sa petite liste des dangers qui la guettent : d’abord, protéger Nemed de la garce Demi-Fey, ensuite, éviter ne serait-ce que de penser à sa mère qui est là, si proche, puis gérer Leith et Elatha qui finira forcément par s’impatienter, et aussi, affronter sa tante. En quittant la Faërie, Clare a aussi quitté la Cour Unseelie, mais par habitude, par affinités peut-être, ou par réflexe, elle ne sait pas, elle a décidé de revenir aux Unseelies, et ça, Taranis, qui a toujours voulu l'avoir auprès d'elle, risque de mal le prendre. Loin de Londres, loin des Humains, loin de cette vie si tranquille qu’elle avait réussi à se bâtir, Clare sait déjà que ce retour aux sources va être un cauchemar, mais elle n’est plus une enfant désormais et elle compte bien se battre pour tout ce qu’elle a acquis jusqu’à aujourd’hui.

› Pseudo : j’en ai toujours pas, en fait.
› Âge: bonne à enterrer.
› Crédit des images : tumblr et Ellaenys pour les vavas .
› Comment je suis arrivé(e) sur le forum ? j’ai suivi les admins comme une sociopathe.
› J'ai lu le règlement, je l'accepte et je signe par mon pseudo : j’ai lu et j’accepte, Clare.
› Un petit mot à ajouter ?   j’ai craqué... et spécial kassdédi à Naemesys

Elle se tenait là, recroquevillée sur un des bancs placés sur le pont avant du bateau, les genoux sous son menton, les mains enfouies dans les manches de son pull, le col relevé jusque sous son nez. Renfrognée. Le vent dans ses cheveux, les embruns qui fouettaient son visage et le caractère malgré tout épique de cette traversée vers Ellan Vannin n’y faisait rien : Clare n’était pas contente. Et en même temps, ce n’était une surprise pour personne, et surtout pas pour Nemed, qu’elle ne quittait pas des yeux, les sourcils froncés. Il savait depuis le tout début qu’elle était contre cette idée, mais pourquoi se serait-elle privé de le lui montrer, encore et encore ? Il allait lui en falloir, du temps, pour accepter l’évidence, accepter ce qui pourtant s’était d’ores et déjà imposé à elle : son retour dans la Faërie. Nemed était accoudé au bastingage et lui tournait le dos, donc c’était son dos qu’elle fusillait du regard, mais peu importait, ça lui faisait du bien. Et en même temps, comment ne pas garder les yeux rivés sur lui, qui ressemblait à un mannequin en train d’attendre un photographe de Vogue.

Les raisons qui rendaient ce retour aux sources compliquées pour Clare se comptaient par millions. Bon okay, dizaines. Au moins sur les doigts d’une main, quoi. De toute façon, aucune n’avait d’importance comparée à la seule qui comptait vraiment : Clare voguait tranquillement vers sa mère, chose qu’elle n’aurait jamais cru vivre de toute son existence. Certes, c’était cela, la vie : elle n’aurait pas cru non plus fuir le Sithin, vivre parmi les Humains, devenir détective, se marier. Que des choses improbables, mais qu’elle s’était appropriées. Celle-ci en revanche, elle avait encore du mal à l’accepter, d’autant plus qu’elle ne la comprenait pas, en vérité. Elle ne comprenait pas cette décision, ni ne comprenait pourquoi c’était à eux de se rendre à Ellan Vannin et surtout, elle ne comprenait pas pourquoi Nemed avait eu cette idée alors qu’il savait très bien ce que ça représentait pour elle. D’ailleurs, le fait de ne pas vraiment savoir ce que la Faërie représentait pour lui était un autre point noir. Leur vie était très bien telle qu’elle était à Londres, et voilà qu’elle volait en éclats. Avoir dû se séparer de Dawn n’aidait pas non plus à améliorer son humeur.

Comme sa séance de bouderie ne semblait pas atteindre Nemed, elle finit par se lasser, se leva et le rejoignit, se vautrant sur le bastingage à ses côtés. « Londres me manque. » Oui, déjà. « On n’a pas d’amis, sur cette île. » Elle aurait bien voulu dire qu’ils ne connaissaient personne, mais ça aurait été mentir. De toute façon, tout ça n’était destiné qu’à faire réagir Nemed, et alors il la contredirait, et lui ferait remarquer que lui connaissait un tas de monde sur Ellan Vannin, et c’était la véritable raison de ses propos : en savoir plus sur ce qu’il s’attendait à trouver dans la Faërie. Il lui avait déjà raconté sa vie, qui était longue, mais peut-être pas tout. Et elle avait beau dire et faire, là-bas, à l’horizon, la bande de terre qu’était Ellan Vannin se rapprochait, inexorablement. Oui, c’était la réalité, elle retournait dans la Faërie. Dans quelques minutes, ils accosteraient et devraient recommencer leur vie, enfin, sans la case mariage, et elle le savait, et une part d’elle avait cessé de lutter contre l’inéluctable.