› Nom prénom & Surnom : Cermait Kane Ó'Ceallaigh, anciennement Aengus, Mac Ind Og, Apollon
› Âge :  4029 ans.
› Métier / Occupation : Rentier - Premier musicien de la cours. Il joue harpe, lyre et cithare, chante et récite les poèmes qu'il compose pour animer les réceptions et les festins qui sont nombreux.
› Caractère : Prétentieux - Beau parleur - Séducteur - Manipulateur - Poète à ses heures perdues - Nostalgique - Épicurien - Opportuniste - Torturé - Rusé - Sournois - Brillant - Enjôleur - Arrogeant - Oisif - Capricieux - Flegmatique - Egoïste - Indolent - Précieux - Obsédé par la beauté - Gracieux - Dandy - Courtois - Fier.
› Type de Fey: Sidhe de la Maison Fiona.  

Il fait partie de ces Dieux qui ne semblent issus que d'un seul et unique parent, comme le fut son père avant lui. Car si le Dagda est son père sans aucun doute possible, l'identité de la mère est un mystère oublié, comme tout ce qui n'a aucune importance. L'enfance lointaine n'est de toute manière plus qu'une vague brume dorée dans l'esprit du Sidhe, bien loin des tracas de la guerre contre les Fomoires qui fait rage à cette époque, et qui oblige le Roi à élever sa progéniture dans un cocon tissé d'or et d'argent. La seule ombre au tableau de ses jeunes années de prince est finalement l'apparition d'Ogma, qui devient pour lui un frère trop sage et trop parfait, et qui l'occulte parfois aux yeux de leur père, alors même que le partage n'est certes pas dans sa nature. Malgré cette rivalité latente, les premiers âges du Sidhe s'écoulent dans la plus parfaite insouciance. A l'aube de ses siècles, sa vie consiste à jouir pleinement de tous ses sens, et ce n'est qu'au sortir de la jeunesse, vers cinq ou six cents ans, que des ambitions plus sérieuses le gagnent enfin. Notamment car Ogma n'a pas attendu tout cela pour se faire une place aux côtés de leur père, ce qui insupporte l'aîné. Celui-ci ne manque pourtant pas d'attention aux yeux de la noblesse et des sangs-purs, qu'il a irrémédiablement séduits, à coup de poèmes romantiques, de sourires angéliques, de mélodies entêtantes et d'envolées lyriques. Rien pour rivaliser avec le sérieux d'Ogma pourtant, qui en plus de son intellect, se trouve être un guerrier modèle et respecté. C'est pour cette raison, et sous conseil de l'une de ses oracles, qu'Aengus se décrète archer. Par son talent inné, il s'impose en tant que champion au sein du royaume, puis part mener l'une ou l'autre quête et occire par-ci par-là trolls, gobelins et sorcières avec ses guerriers. Aidé de sa main de pouvoir, sa notoriété au sein de la noblesse est à son paroxysme alors qu'il atteint son premier millénaire. Il est le prince doré, le héro courtois, l'amoureux idyllique, l'icône qui défini la beauté. Il est l'Amour et l'éternelle Jeunesse.

Il a environ douze siècles lorsque la jeune Muse Brigit tombe sous son charme, à l'instar de bien d'autres avant elle. Et si elle n'est pas sa première histoire, elle sera pourtant sa première peine de coeur, puisqu'ils coupent brutalement toute relation après qu'elle ait perdu l'enfant qu'elle attendait de lui. C'est par cette expérience qu'Aengus découvrira le goût amer de l'échec. Et de la mort, aussi. Il gardera pour lui ses regrets mais ceux-ci définiront à jamais sa vision de la paternité.
A cette période, l'insatisfaction de sa situation et de son sort s'étend d'ailleurs à tous les niveaux. Quelques décennies passent encore et bientôt s'installe l'ennui, car la vie sans défi à cela de vicieux qu'elle vous anesthésie peu à peu. Majoritairement entouré d'ambitieux et de lèche-bottes au sang noble, on l'encourage à vouloir plus, à viser plus haut, si ce n'est que plus haut il n'y a rien mis à part son roi de père. Pourquoi pas ? Lui susurre-t-on année après année, en lui faisant craindre qu'un jour Ogma succède au Dagda s'il n'agit pas, en se persuadant qu'il ferait le plus beau des rois devant l'éternité. Ils sont nombreux ceux qui décident de le suivre dans son coup d'état, un jour où ses père et frère sont absents. Pas assez nombreux pourtant, car dès son retour, son géniteur occis tous les usurpateurs jusqu'au dernier, le laissant lui seul en vie. Roi durant l'espace d'un seul jour et d'une seule nuit, il est à présent le prince déchu, et plus encore, c'est la honte dans les yeux de son père qui le marquera au fer rouge. Mit au cachot durant près de trois lunes, il est ensuite exilé, et ni ses suppliques, ni ses excuses, ni ses hurlements ne parviennent à le racheter.

Il passe de longs mois de solitude et se met rapidement à dépérir, ainsi coupé du Songe et des siens. Sa route descend lentement vers le sud comme il tente de s'éloigner de l'aura de honte qui émane de sa terre natale, et c'est en Grèce que s'achève ses errances. Ici aussi, les Fey règnent en Dieux sur les hommes et il apprendra rapidement comment se mêler à cette famille d'adoption qu'il s'est choisie. Il côtoie notamment Taranis qui, à cette époque, se fait appeler Zeus. Un concept qui le séduit aussitôt, car il lui permet de se débarrasser d'Aengus le Honteux et de se créer une toute nouvelle identité. Et ainsi nait Apollon, l'archer solaire. A la chute succède alors une nouvelle époque dorée, où les exploits font légion, où l'ambroisie et les nectars coulent à flots, où les nymphes et les éphèbes défilent sur sa couche, où la musique, l'art et la beauté sont maîtresses de toute chose, où les hordes et les foules plient échines et genoux à sa simple apparition, et où la vie n'est qu'une interminable suite de fêtes extravagantes et d'aventures palpitantes. Une existence parfaite en tout point, mais qui aurait manqué de saveur sans Fial, que l'on appelait Artémis à l'époque. Compagne archère tout d'abord, l'amitié fut rapidement sincère, et chez le Tuata, elle se mua bien vite en intérêt amoureux. Un intérêt que Fial se refusa toujours de voir et dont la graine ne put malheureusement jamais germer, à son grand regret.
En terme de graines d'ailleurs, la sienne germa plus d'une fois et il eut plusieurs enfants, qu'il n'éleva jamais lui-même, se contentant de leur accorder un intérêt poli mais distant et se mettant ainsi à l'abri de la moindre déconvenue les concernant.

Peu après son deuxième millénaire, Apollon avait apprit que son père, le Dagda, n'était plus roi au nord, et que la couronne était désormais portée par David. Il avait apprit également que la cours s'était à présent scindée en deux, et même troublé par ces nouvelles, tout cela paraissait bien lointain tant il aimait sa vie en Grèce. Deux ou trois petits siècles plus tard, c'est la montée naissante du christianisme qui vint quelque peu gâter l'ambiance et compliquer les choses pour lui après plus de mille ans de tranquillité passées là. Aussi, lorsque Dagda lui demanda de revenir à lui, le Sidhe n'hésita que bien peu. Son temps au sud était révolu, et il aurait été fou de décliner l'invitation alors même qu'il avait secrètement rêvé de l'absolution du pater durant bien des décades, lui prouvant ainsi son amour malgré ses erreurs passées.

Etrange fut donc son retour, mais puisqu'il avait tant accompli en Grèce, il se fit tête haute. Intégrant la cours des lumières, il lui fallu apprivoiser à nouveaux son peuple, et un troisième millénaire s'écoula ainsi. Se refaire un nom, une réputation, des connexions et une situation, après la manière dont il avait quitté sa patrie, voilà qui allait effectivement demander un bon millénaire d'efforts, car les nobles avaient la mémoire longue et la confiance difficile. Pourtant ses talents d'orateur, d'hôte et de barde étouffèrent peu à peu les méfiances et cette sombre histoire de prise de pouvoir se vit bientôt reléguée au rang d'anecdote d'une jeunesse chahutée.
Malheureusement entre temps, le monde des mortels à bien changé, et le virus de ce Dieu Unique s'est semble-il répandu partout sur le continent, assombrissant les esprits et abrutissant les masses. Durant cet âge, Aengus cesse donc tout contact avec les mortels, et son culte se voit oublié peu à peu. Plus tard, à la période que l'on appel aujourd'hui la Renaissance, il se mêlera à nouveau à eux, mais incognito cette fois, changeant très souvent d'identité et de pays.

Farouchement opposés aux idées du roi David, Aengus est tout de même contraint de se plier aux volontés de son suzerain lorsque vient l'an 1875. Comme tous les Feys, une grande partie de ses pouvoirs se voit dévorée par le chaudron de son père cette année-là, et étant si vigoureusement contre, il vie cette révélation comme une réelle mutilation. Ternis par l'expérience, il traverse de longues décennies plus sombres qu'il passe à s'abrutir de drogues, d'alcool et de sexe. A présent dépouillé de l'une de ses mains de pouvoir, de sa puissance et de sa lumière, il se désintéresse de tout ce qui n'est pas oisif et s'enferme à l'intérieur de ses mirages sans trop se soucier de rien ni de personne. Ce n'est que lorsque l'humanité mortelle rentre en guerre contre eux qu'Aengus se sensibilise enfin à la situation, épaulant son père autant qu'il le peut, ce qui ne veut pas dire grand-chose à l'époque. Les pertes subies et l'ampleur de la situation le sortent pourtant du marasme doré où il se noyait, le ramenant à un réalité trop longuement ignorée.

Vingt ans plus tard, il prend tout d'abord l'assassinat de la Reine Lizabeth comme une bonne nouvelle tant cette vie médiocre parmi les humains le rempli de bile. Une illusion qui ne dure pas au regard des graves conséquences qui en découlent. A nouveau la guerre fait rage, et même s'il n'avait jusque là jamais réellement détesté les Unseelies, il prend part aux affrontements et aux batailles en tant qu'archer, agissant cette fois en élément fiable, peut-être en partie à cause de l'absence de son père dans cette lutte. Cette période, bien que trouble et sombre, lui permettra de reprendre le contrôle de sa vie. Ayant déjà donné plus que sa part en matière d'exile, il fait partie de ceux qui soutiennent ouvertement le projet Ellan Vannin. Il se porte volontaire pour faire partie de la première vague arrivant sur l'île et fait office de 'facilitateur' grâce à sa main de pouvoir avec laquelle il apaise les esprits. La mort du roi Orel quelques mois plus tard lui apparait tout d'abord comme une nouvelle contrariante, jusqu'à ce que Danu lui prouve que la vie n'est rien d'autre qu'un grand cycle, puisqu'à nouveau, Fey et Fomoires coexistent, puisqu'à nouveau son père est roi.

› Pseudo : Billie LeCat
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-Cet engin à lui seul prouve toute la stupidité des humains, affirmait Connor, leur vie ne tient qu'à un fil et pourtant, ils s’obstinent à s'entasser dans ces grandes boîtes de fer qu'ils propulsent en suspension dans les airs. Je crois que je ne comprendrai jamais ce concept. La Vie n'a-t-elle aucune importance pour eux ?

Dans l’habitacle il faisait plutôt calme. Les domestiques discutaient en sourdine à l'arrière, leurs voix couvertes par le souffle continu des réacteurs.
Hors de question bien entendu, de voyager trop incognito, du moins pas plus qu'il n'était nécessaire au niveau de la sécurité. Ainsi donc, les deux Sidhes et leurs suites respectives voyageaient en jet privé, afin de bénéficier tant du luxe que de la tranquillité. Ils étaient partis de Dublin voilà moins d'une heure et survolaient la mer depuis, où ne tarderait plus à se dessiner l'île de toute leurs convoitises.

-Tu penses en immortel, rétorqua finalement Kane, le ton détendu, presque distrait comme il observait l'étendue des eaux défiler sous les quelques nuages qui ponctuaient le ciel.

Connor l'interrogea du regard et finalement, Kane tourna vers lui ses yeux glamourés d'un bleu banal.

-Plus le temps est compté, plus les risques que l'on accepte d’encourir sont grands. Ils n'ont de toute manière pas de choix réels s'ils veulent accomplir quoi que ce soit dans le temps qui leur est imparti. Ce n'est pas tant les risques qu'ils prennent qui les inquiètes ... plutôt le temps qu'ils économisent. Ou qu'ils gaspillent, ajouta-t-il, désinvolte. C'est pour cette raison que le meilleur moyen de les amadoués vois-tu, c'est de leur offrir du temps.

Et c'est exactement ce que lui et bien d'autres s'apprêtaient à faire. Les projets qu'ils entretenaient pour cette île était grands et portaient tout l'espoir qu'il restait au Songe. Pas grand-chose en somme. Tout juste assez pour s'y raccrocher comme on se raccroche au rebord d'une falaise. Et c'était ce bon vieux roi David qui les y avaient poussés, ce déserteur.
Et dire qu'on lui avait refusé d'être roi ! N'y avait-il personne pour apprécier l'ironie de la situation ? Lui aurait-on laissé sa chance à l'époque que leurs vies à tous aujourd'hui auraient été bien différentes. Meilleures. Mille fois, dix milles fois meilleures. Pas de cours, pas de grande révélation aux humains, et certainement pas de chaudron, oh non. A la place, une éternelle vie de liesse, de beauté et de plaisirs, un peuple mortel asservi et docile, une planète préservée, et une Danu honorée. Ces fous avaient ratés le coche d'un Eden perpétuel et tous à présent, devaient payer le prix des erreurs du passé.

Ils chutaient chaque jour un peu plus dans la médiocrité et même si l'idée de se cacher l'ulcérait, en Ellan Vannin résidaient leurs meilleures chances de survie.
Celle-ci se profilait enfin au loin, comme le dos rond et verdit d'une immense créature des eaux. Les pensées assombries précédentes furent dissipées par cette vision que les rayons du soleil venaient magnifier. Il pouvait presque voir déjà, à quoi ressemblerait cet écrin de verdure esseulé lorsqu'ils en auraient fait leur patrie, et à quel point les Sithins seraient splendides dans cette immensité d'azure. Cette terre avait été leur, jadis, et Danu pour témoin, elle le serait à nouveau sous peu.