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 Silencio [PV Clare]

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THE BLOODY TWIN ∭ Nom d'un petit Essus Suisse, elle va te saigner !

Narcisse K. Ó'Maiolrain

Narcisse K. Ó'Maiolrain

› L'ARRIVEE A ELLAN VANNIN : 25/03/2016
› LES MISSIVES ENVOYEES : 4773
› L'AVATAR : Charllize Theron
› LES CREDITS : Ellaenys + tumblr
› LA COULEUR RP : Lightblue

THE BLOODY TWIN ∭ Nom d'un petit Essus Suisse, elle va te saigner !

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MessageSujet: Silencio [PV Clare]   Silencio [PV Clare] EmptyMar 22 Nov - 20:45
    Nous revoilà au point de départ. Celui-là où j'ai retrouvé ta trace il y a à peine quelques semaines de ça. Comme à mon habitude je me tiens droite. Fière. Stoïque. Depuis l'autre trottoir, j'observe l'enseigne pathétique de cette société de pacotille. Futile pancarte d'une réalité qui se trouve ailleurs. Façade imberbe d'une machination en route depuis tellement longtemps qu'on en viendrait presque à oublier son visage premier. Il me suffirait à peine de fermer les yeux. De humer l'air. Et de me laisser emporter vers les affres d'un paradis corrompu. Celui-là même que j'ai croisé dans la forêt interdite la nuit dernière. Celui-là même qui m'a susurré beau nombre d'insanités au creux de l'oreille. Doucereux murmure que je n'aspire qu'à retrouver. A enlacer. A éviscérer.

    Mes paupières ne se ferment pas. Je n'autorise pas mon esprit à s'échapper vers d'autres cieux. Une douleur lancinante au niveau de la nuque me rappelle pourquoi je suis ici. Pourquoi je ne suis pas à l'intérieur. Pourquoi j'observe en silence les derniers vestiges d'une ère vouée à un échec cuisant. Quartier général d'une force plus grande. Plus dévastatrice. Oh certes, j'aurai pu m'adonner à la joie d'y adhérer. J'aurais pu pénétrer l'antre de feu ma fille, la dépasser sans un regard à son encontre et rentrer dans le bureau de son employeur. Refermer une porte blindée dans mon dos. Fomenter des alliances illicites. Signer de mon sang un pacte à sens unique. Vendre mon âme, ou du moins ce qu'il en reste, à la seule entité qui n'a pas encore jugé opportun de nous abandonner.

    Pourtant je n'en fais rien. Mon encontre avec le chien de garde d'Alfyse a confirmé ce que je savais déjà. M'a conforté dans une décision prise il y a peu. Un sjaal de couleur sombre se fait attraper par une brise passagère. Le tissu se laisse happer par le vent, dévoilant ainsi une morsure relativement profonde. Parfaitement apposée. Toujours pas cicatrisée. En règle générale, la régénération ne prend que quelques heures. Celle-ci s'étendra au-delà des jours. Par-delà les nuits. Un rappel continuel à ce qui a été et ne peut être défait. Trahison. Blasphème. Hérésie. Je m'en moque un peu. Ce ne sont là jamais que des mots. Des lettres vulgairement rassemblés pour former un tout quelque peu harmonieux. Rien de plus que des définitions trouvées de manière hasardeuse dans un livre que plus personne ne lit.
    Je laisse l'air déposer un baiser chaste sur la blessure. Sous mes pieds, je sens le béton qui gronde. Ou plutôt ... je devine la terre sous cette épaisse dalle de pierre artificielle. Elle grogne. Elle n'est pas partageuse. Elle n'arrive à se rebeller contre la main de l'homme. Celui qui l'emprisonne. L'enferme. La tient tellement éloignée de moi. Je la rassure, moi non plus je n'aime pas la civilisation. Les bâtiments me font gerber. Leur structure de plus en plus moderne me donne envie de toute détruire. De tout raser. Remettre à nu tout ce qui a été couvert. Il m'aurait tellement plus d'avoir hérité du don de la fissure. Un petit tremblement de terre de magnitude 7.4 avec comme point d'impact l'épicentre même de cette minuscule petite îlot. Prison flottante digne d'Alcatraz. Sauf que les parois sont invisibles et les chasseurs partout à l'affût. Il suffirait pourtant à peine d'un drone. Un missile nucléaire rivé sur un des deux Sithin. Un index tremblant pour appuyer sur le champignon. BOOM.

    Mon attention se reporte vers le ciel. Bleu. Quelques cumulus timides qui jouent entre eux à saute-mouton. Une nouvelle brise qui tente d'emporter le tissu dans son élan. Machinalement mes doigts de velours viennent se saisir de l'extrémité volage. Je l'enroule avec délicatesse autour de mon cou, cachant ainsi à la vue de tous l'aveu de mon péché coupable.
    Mes yeux s'attardent encore un instant sur le lointain. Pas d'avion. Pas de fusée. Pas de drone. Il semblerait bien que l'être humain n'en ait, au final, strictement rien à faire de nous et de nos petites guerres internes. Il n'a pas tort. Tôt ou tard nous finirons par nous entre-tuer. Nous avons failli réussir il y a à peine une quinzaine d'années de cela. Une pichenette ridicule pour des pseudo-divinités immortelles. L'image m'arrache un semblant de sourire. J'inspire l'air vicié de manière posée. Régulière. Chaque jour les cieux s'éloignent un peu plus de nous, pauvres fous qui croient encore à la vie éternelle. Quand bien même elle le serait, est-ce que cela en vaut seulement la chandelle? Nous errons ici depuis tellement longtemps déjà, que nous avons fini par oublier notre vocation. Notre salvation. Danu n'est plus. Unad ne sera jamais. Notre ère touche à sa fin. L'homme prend le dessus. Il ne nous tue pas. Il nous oublie. Et nous sommes comme ces fées et ses elfes de jardin qui ne persistent dans la nature qu'à travers les croyances anciennes. Qu'à travers la rêverie innocente de quelques enfants illettrés. Démunis. Pauvres. Ceux qui ont besoin de croire qu'il y a autre chose qui pourrait justifier toute la misère dans laquelle ils trempent depuis leur naissance. Et parfois même bien avant.

    Je ne les plains pas. Pas plus que je ne les envie. L'avenir appartient à celui qui se lèvera demain.
    Lentement je reviens sur terre. Je reporte à nouveau mon attention sur l'agence privée. Sur cet ersatz parmi tant d'autres.
    A défaut de pouvoir hériter de mon immortalité, sache au moins que ton père t'a apporté la survie. Tu arriveras à te fondre dans la masse. A passer à travers les mailles du filet. A te glisser sournoisement dans cette population à laquelle tu n'aurais jamais dû appartenir. Ta différence te sauvera la vie ma chère fille ... quelle douce ironie du sort, ne trouves-tu pas?


>> Adieu CLARE.

    Murmure emporté par le vent. Deux mots qui quittent à peine mes lèvres entrouvertes. Présent toxique à l'encontre d'un public sourd et muet.

    Ce soir je pars. Je quitte l'île. Je te laisse à ta vie. Je n'empiéterai plus sur ton intimité. Je ne m'immiscerai plus dans ton ombre. Je disparais de ton horizon. Je m'extirpe de tes cauchemars. Je cesse de représenter le monstre qui se cache sous ton lit.

    Dors bien mon enfant.
    Maman n'est plus là.
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CHANGELIN UNSEELIE modern myth.

Darina C. Gray-Haddler

Darina C. Gray-Haddler

› L'ARRIVEE A ELLAN VANNIN : 04/04/2016
› LES MISSIVES ENVOYEES : 1590
› LE(S) MULTI-COMPTE(S) : blod + man
› L'AVATAR : imogen poots
› LES CREDITS : ellaenys + tumblr
› LA COULEUR RP : white

CHANGELIN UNSEELIE ∭  modern myth.

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MessageSujet: Re: Silencio [PV Clare]   Silencio [PV Clare] EmptyVen 25 Nov - 23:02
Bulle de nacre minuscule qui semblait contenir toutes les réponses du monde. La pierre accrochait les rayons gris du morne soleil qui pénétrait par la fenêtre sur le rebord de laquelle Clare était assise, dos au chambranle, les genoux ramenés sous son menton. Elle tenait la pierre, sa pierre, entre son pouce et son index et la faisait rouler doucement devant son visage. Son regard vide était plongé dans le petit caillou rond sans réelle autre intention que de ne penser à rien. Cela faisait des semaines, après tout. Ce qui avait été dit, avait été dit. Elle était bien placée pour le savoir, elle avait été là pour écouter. Comment une vie pouvait être réduite à rien en quelques mots, en une mèche de cheveux tranchée d’une chevelure blonde familière, en un dos tourné qui disparait par une porte, promesse de ne jamais réapparaître. Et juste comme ça, tout ce qui faisait la vie de la Changelin avait disparu. Et elle aurait menti si elle prétendait avoir sauté de joie. Elle était juste restée là, à essayer d’analyser ce qu’elle ressentait. Et elle ne ressentait pas grand-chose. Comme une absence d’émotions, en fait. Il lui avait fallu plusieurs jours pour qu’elle assimile ce qui était arrivé. Et depuis, elle n’était que sentiments, au contraire, qui allaient et venaient sans lui laisser de répit, la traversaient comme un ouragan, soulagement, incrédulité, horreur, joie, abandon, désespoir, délivrance, confusion. Tout se heurtait en elle comme si elle n’était que le champ de bataille sur lequel ses émotions se livraient une guerre violente et sans merci, la laissant épuisée et ravagée.

Elle n’avait plus la tête à rien, si ce n’était à la langueur qui envahissait souvent ceux qui avait mené trop longtemps la même bataille. Elle avait mis ses affaires entre parenthèse et errait dans Ellan Vannin, avec l’impression de la voir pour la première fois. Elle passait également beaucoup de temps avec Nemed, ou, pour le dire honnêtement, dans ses jambes, mais il la laissait faire, la laissait l’accompagnait, peu importait ce qu’il avait à faire où l’endroit où il devait se rendre. Elle lui avait tout raconté, évidemment. Nemed était un expert en pertes et en deuils. Elle savait qu’il comprenait ce qu’elle traversait. Elle savait qu’il était probablement ravi qu’Essus ait enfin quitté la vie de sa fille, mais savait aussi que sa propre joie aurait blessé Clare. Il comprenait que cette dernière ne soit pas heureuse à la hauteur que son malheur avait été durant toutes ces années. Acceptait cette réaction lunatique, inadéquate, au regard de toutes ces années qu’elle avait passées à souhaiter être libérée de sa mère. Et le temps passait, et chaque jour se ressemblait. Peut-être était-ce comme la vengeance. C’était une forme de vengeance, après tout, c’était tout à fait ça. Et Clare avait vécu, s’était nourrie de sa haine contre sa génitrice. Maintenant que cette dernière était partie, il y avait un grand vide en elle, que personne n’aurait pu combler, et elle savait qu’elle allait devoir à apprendre à vivre avec, qu’il ne serait jamais comblé. Ce n’était pas forcément négatif. Mais c’était déroutant. Et douloureux parfois.

Elle souffla doucement sur la petite pierre avant de reposa la main à côté de sa hanche sur le bord de la fenêtre ouverte. Perdue dans ses pensées, elle ne sentit pas ses doigts relâcher leur emprise. Elle sentit en revanche tout de suite sa pierre lui échapper et tomber dans la rue dehors, avant de rouler sur quelques mètres. Clare laissa échapper une exclamation étouffée, sauta par la fenêtre – elle était au rez-de-chaussée et courut sans quitter la pierre des yeux. Elle se baissa pour la ramasser, et dans le même temps, ressentit un courant d’air froid la traverser de part en part. Comme si un fantôme venait de lui passer au travers du corps. La brise continua de souffler, soulevant ses cheveux d’or, les plaquant contre son visage. D’une main, elle serra la pierre dans le creux de sa paume, de l’autre, elle repoussa ses cheveux plus courts que n’importe quel Sidhe derrière son oreille et posa le regard sur la silhouette, là-bas, de l’autre côté de la rue, si proche et pourtant déjà si loin, car à nouveau, elle ne voyait que son dos. Clare mit une seconde de stupéfaction totale à comprendre qu’il s’agissait de Narcisse. Sentit un frisson la parcourir en réalisant ce que sa présence ici impliquait – elle n’avait pas tout à fait abandonné. Pas encore. Prit le temps de goutter l’amertume, l’adrénaline, la colère, mais aussi la joie intense qui l’envahit avec la force et la soudaineté d’une explosion. Et puis elle fit quelques pas en avant, jusqu’au milieu de la rue, comme traversant une rivière à moitié seulement.

— Maman ?

C’était sorti tout seul. Et pire encore, sa voix, ce mince filet presque trop aigu, le couinement d’une petite fille, transportée par la brise jusqu’à elle, sa voix… Elle aurait voulu lui cracher de ne pas revenir. Ou mieux encore, ne pas se manifester du tout, retourner dans son bureau, auprès de Nemed, de son présent, de sa vie telle qu’elle se l’était bâtie au lieu d’appeler de sa voix d’enfant celle qui représentait les fondations de son existence, contre laquelle elle avait lutté toute sa vie. Il faut croire qu’elle était comme un soldat, incapable de vivre sans cette confrontation intime, de retourner à une vie normale une fois la guerre terminée. Et que dire, à présent, qu’ajouter ? Elle ne savait même pas si sa mère l’avait entendue. Regrettait déjà de l’avoir appelée. Et ne pouvait plus bouger, ni aller vers elle pour relancer cette lutte épuisante ni retourner en arrière pour sceller, une bonne fois pour toute la rupture.
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Silencio [PV Clare]

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