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 “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD)

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THE UNSEELIE BLACK-SMITH ∭ Néné, l'Omnivore qui dévore tout, même ta main.

Blodwyn E. Tyronoe

Blodwyn E. Tyronoe

› L'ARRIVEE A ELLAN VANNIN : 10/09/2015
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MessageSujet: Re: “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD)   “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD) - Page 2 EmptyLun 25 Juil - 15:59
Seeking a miracle
ft. Morrigan & Credne.

« Injustice. » Voilà le mot qui venait à l'esprit de Credne au fil de cette conversation. Injustice, pour tous, autant celle qui avait été arrachée au monde qu'à ceux qui par là même s'étaient trouvés abandonnés. Mais injustice aussi, double-injustice, même, pour la reine, qui semblait désormais porter son propre meurtre comme un crime qu'elle aurait commis. La forgeronne avouait bien volontiers sa rudesse, sa partialité en toute chose, son tempérament lunatique et emporté, et peut-être bien qu'à la place de son amie, elle se serait sentie coupable, cela, elle ne le saurait jamais. Mais de son point de vue, elle n'en démordrait pas : que Naemesys se sente coupable de son absence était une hérésie. A quel moment de toute cette horrible histoire avait-elle eu le choix ? Ah oui, après son retour, il y avait eu l'absence... Un choix fait en connaissance de cause. Et malgré tout, n'y avait-il pas des circonstances atténuantes ? Elle se rendait bien compte qu'elle se faisait l'avocat du diable ou du moins, qu'elle cherchait surtout à contredire son amie. Lui en vouloir de son absence aurait été comme lui en vouloir de s'être fait assassiner, non ? Et pourtant, n'en avait-elle pas voulu à Crom Cruach de s'être absenté si longtemps ? Oui, mais elle lui avait pardonné. Tout comme elle ne pouvait imaginer qu'au final, les proches de Naemesys pardonnent à cette dernière également. Dans quel monde, de toute façon, pouvait-on vivre sans heurter les êtres chers ? C'était le jeu, la règle, et si on ne voulait pas être blessé par ceux qu'on aimait alors il ne fallait aimer personne. Trop simple, peut-être, mais c'était encore ainsi que Credne s'y retrouvait dans ses propres sentiments. Et ainsi également que tout le monde était forcé d'assumer ses responsabilités plutôt que de pointer du doigt en groupe un seul et même coupable. C'est donc quasi un marmonnement qui s'échappa de ses lèvres :

— Que la rancune existe, soit. Mais nos vies sont bien trop longues et nos ennemis bien trop nombreux pour en vouloir à ceux que nous aimons ad vitam eternam.

Il fallait bien un jour tourner la page si on voulait jouir d'un peu de tranquillité dans une existence. Credne elle-même avait la rancune tenace, il ne fallait pas se leurrer. Elle haïssait les Gobelins depuis prés de trois mille ans. Alors autant ne pas faire subir la même chose à l'une des quelques personnes qui tenaient à elle. La souffrance allait de pair avec l'attachement, sans tomber dans la niaiserie. Non, autant tomber dans les canons feys les plus solides : la Déesse, par exemple. Credne avait bien du mal à l'entendre entre ses coups de marteaux, de façon générale, et sa relation avec Danu avait connu des débuts chaotiques ou à défaut, tardifs. Difficile de croire en une Mère protectrice du point de vue d'une fillette au fin fond d'une caverne humide et puante. Mais il faut croire que la Déesse était itinérante à sa nature profonde de Fey car même pour quelqu'un d'aussi obtus qu'elle, la présence de Danu à leurs côtés ne faisait aucun doute. Pourtant, il suffit d'un regard de la forgeronne à Naemesys pour comprendre qu'en termes de sujet de conversation, elle venait de tomber de Charybde en Scylla, ou plutôt de retourner de Scylla à Charybde. Décidément, elle faisait fort... Plus que la diplomatique, c'est toute son étiquette et son comportement en société qui était à revoir ! Elle fixa son amie d'un regard quelque peu perdu alors que la diction royale, soudain, se faisait légèrement accidentée, et puis quoi, une fois suffisait, non ? On aurait dit un plaidoyer désespéré ou la tentative de marteler une vérité totalement inaccessible à qui que ce soit. Elle garda cependant religieusement le silence, jusqu'à ce que Naemesys pose de nouveau les yeux sur elle.

— D'accord. Je n'en doute pas, quoi que ça veuille dire, pour Elle et pour nous.

Elle ferma brièvement les yeux avant d'inspirer à fond.

— J'imagine qu'un jour viendra où sa présence sera de nouveau indéniable parmi nous.

Non pas que Credne en doutait, hein, non, elle ne se serait jamais permis une telle pensée. Mais elle avait trois mille ans, tout de même, et elle avait bel et bien connu un temps différent de celui-ci, même si cet ancien temps n'avait rien à voir avec d'autres temps plus anciens encore, enfin elle se comprenait. Et finalement, elle adressa un sourire de sympathie à Naemesys, qui semblait plus intriguée qu'elle :

— Ça va aller ?

Que venait-il de se passer exactement ? Un vœu pieu lancé dans le vent - ou peut-être pas tant que ça si Danu était réellement à l'écoute.

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Naemesys S. O'Ciardha

Naemesys S. O'Ciardha

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MessageSujet: Re: “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD)   “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD) - Page 2 EmptyDim 31 Juil - 4:55
Seeking a miracle

ft. credne cerd && morrigan

La rancune. Ce sentiment pouvait venir de toute part. Des autres et de soi-même, pour avoir blessé involontairement. La Morrigan s'était détestée en comprenant qu'elle avait blessé dans la chair et dans le cœur des êtres qui lui était plus que cher. Elle s'en était voulu à s'en damner, en se demandant si le passé n'aurait pas pu prendre une autre tournure, une autre direction. Mais finalement, elle avait rapidement saisi que cela était impossible. Chaque segment de son histoire était indélébile, ancrée dans sa chair, se véhiculant dans son sang et hantant son esprit. Elle ne pouvait s'en défaire, même si avec ses " si " elle pouvait déplacer des montagnes imaginaires.
Des montagnes qui l'auraient plus rapidement amenée à la Faërie. Qui lui aurait évité la souffrance de l'absence, qui Lui aurait évité le Mal. En tant que Reine Fantôme jadis déesse, elle avait même songé que sa présence aurait pu changer la donne, par un geste sanglant, à défaut d’un potentiel miracle, mais cela aurait été mieux que rien.. Pour les feys, ou pour la Faërie. Et puis rapidement, elle se rappelait qu'elle n'était qu'une parmi la multitude. Elle n'était pas la seule Tuatha Dé Danann déchue, elle n'était pas la seule Déesse en perdition. Et eux, eux.. Les autres Tuatha, ils n'avaient rien pu faire justement, alors pourquoi aurait-elle réussit là où d'autres avaient échoués ? Bonne question.

Elle n'était pas exceptionnelle, sinon dans la rétine des souvenirs, dans les mythes et les légendes. Mais dans le fond, elle n'était rien d'autres qu'une Sidhe comme son interlocutrice et comme bien d'autre. Elle ne portait pas en elle le miracle.. Enfin, si on ne songeait pas à la présence de Danu. D'ailleurs, cette dernière lui avait enseigné durant deux millénaires les bienfaits de l'humilité. Elle lui avait appris qu'un tout ne pouvait se satisfaire de l'égo de l'individualité, mais qu'il se composait d'une multitude efficace. Ainsi, Morrigan avait saisi qu'elle n'était qu'un rouage de leur univers et qu'elle luttait comme tous et chacun afin d'être utile.

Elle luttait.. Depuis si longtemps. Si longtemps. Inspirant profondément, elle repensait pendant une fraction de seconde à son éternité et il lui semblait soudain qu'elle était assommée par un coup de vieux. « L'éternité. L'éternité est devant nous, effectivement. » Un sourire mi-figue mi-raisin s'esquissait sur ses lèvres alors qu'elle reprenait après un moment de silence. « Et puis, l'amour, c'est ne pas avoir à dire que l'on est désolé.. Semble-t-il. Quelle absurdité. » Encore un dicton à la mords-moi-le-nœud des humains. Elle en levait les yeux au ciel.

La Reine Unseelie partait du principe qu'une excuse ne tuait pas son homme et surtout, elle pouvait avoir le pouvoir d'apaiser un cœur meurtri. Donc.. Il n'y avait pas de mal à mettre son orgueil en veille pour apaiser une âme aimante tourmentée.

Quelques secondes ensuite passait entre le moment où elle laissait ses pensées s'évader jusqu'à ce que la Déesse vienne se glisser dans un souffle éphémère. Étrangement, sur l'instant, la Rouquine semblait blasée, sans pour autant être en colère. Non, entre ce mystère et elle, c'était une belle et grande histoire. Un lien s'était créé entre la Déesse Mère et l'ancienne Furie des batailles. L'une pestait souvent de la présence de l'autre et pourtant, elle ne pouvait et ne voulait s'en passer. Deux millénaires de partage.. C'était bien long et quoiqu'elle pût laisser percevoir, Morrigan ne voulait se passer de cette présence qui lui était devenue chère.

Reportant son regard sur Credne, la Reine Fantôme esquissait un léger sourire finalement amusé tandis qu'elle se rapprochait de son interlocutrice. Sa main se levait pour se glisser contre sa joue dans un geste simple et affectueux. « Simplement croire ne suffit pas, contrairement à ce que beaucoup peuvent penser. Il faut avoir la foi, la foi en une Faërie qui sera capable de se relever de ses cendres. Car sans cela, nous marcheront bientôt sur des braises éteintes. » Son regard tricolore s'était illuminé de trois cercles concentriques. Des couleurs luminescentes, allant de l'émeraude à l'or captait l'attention de Credne Cerd tandis que le timbre de la Rouquine semblait lointain et posé. Sa paume contre la joue de son vis-à-vis, une sensation de métal entra en contact avec sa chair. Ce n'était pas véritablement froid, non. Au contraire, c'était plutôt agréable, voir électrisant. Un tourbillon naissait ensuite au sein des entrailles de chacune, coupant le souffle des protagonistes jusqu'à les laisser sans voix.

Morrigan détournait son regard lentement en direction d'un recoin de la forge, montrant clairement que son attention était happée par un élément particulier. Ce dernier était invisible pour la Forgeronne, mais cela arracha un sourire à la Reine qui penchait le visage sur le côté. « C'est étrange, il me semble le connaitre.. Ce Sidhe. Vos deux enfants seront adorables, soit-dit en passant. » La bombe était lâchée alors qu'elle en revenait tout aussi tranquillement à la principale concernée.

Sa main se détachait naturellement de la joue de Credne, et le contact ainsi rompu semblait rendre ses esprits à la Morrigan qui papillonnait des yeux pendant un chapelet de secondes. « Oui, ça va. » C'était lancé d'une manière lointaine avant qu'elle ne réalise ce qu'il venait de se passer. « Oh. » Blanc, elle avisait longuement Credne. « Désolée. » Sa main gauche venait jouer avec l'anneau si spécial afin de le replacer alors qu'elle laissait échapper un soupir. Elle n'allait rien ajouter de plus, il lui semblait qu'elle en avait soudain trop dit.



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MessageSujet: Re: “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD)   “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD) - Page 2 EmptyMar 2 Aoû - 21:42
Seeking a miracle
ft. Morrigan & Credne.

Credne avait du mal à interpréter cette seconde suspendue dans les airs entre elles, ce moment où il lui sembla que son amie n’appartenait plus tout à fait au même monde qu’elle, tout en essayant de s’y raccrocher de toutes ses forces. Par réflexe, la forgeronne aurait tendu les mains, saisi celles de la reine, comme pour la retenir, l’ancrer dans cette réalité, mais elle sentait aussi confusément que ce moment ne lui appartenait pas vraiment et avait tout à avoir avec Naemesys, et puis, toucher ainsi les gens sans leur consentement n’était pas vraiment son truc. Alors elle restait là, attentive, passive, attendant que la chose se passe, avant de hocher la tête, enfin, quand son amie reprit la parole. Pour évoquer l’éternité, un concept qui leur était, après tout, familier. La façon dont elle le dit, Credne aurait pu croire que ça la fatiguait d’avance, la reine, d’être éternelle. Credne préférait simplement ne pas y penser, ou plutôt, elle n’y pensait pas, naturellement, elle vivait trop au jour le jour pour cela, quitte à ne rien prévoir de l’avenir et à ne rien retenir du passé, quitte à ne rien voir arriver et à répéter les mêmes erreurs. L’éternité, elle y avait goûté, pourtant, en plusieurs occasions. Jamais plus que lorsqu’elle était l’esclave des Gobelins, le temps ne lui avait paru si long, si lent, si lourd, si assassin. Si ce n’est peut-être le temps qu’elle avait passé dans l’ignorance quant au sort de Crom Cruach. Mais tout cela était terminé, elle était sortie des cavernes, était devenue sa propre personne, et Crom était revenu dans sa vie, alors le temps pouvait de nouveau s’écouler paisiblement et aussi longtemps que la Déesse l’estimerait nécessaire. Credne était tout à fait disposée à se laisser porter par le courant, dans ces conditions, et à ne penser qu’à l’instant présent, elle avait appris, tous, ils avaient appris, ou auraient dû apprendre, à quel point cet instant fugitif était précieux, celui-là même qui aurait dû durer une éternité mais qui pourtant était achevé à la seconde même où on prenait conscience de son existence.

Quant à l’amour, ah, ça ! Comme quoi, inconsciemment, il lui arrivait d’avoir des moments de grâce. C’était exactement ce qu’elle s’était dit en faisant face à Crom ce fameux jour. Cesser de lui en vouloir, ou bien elle lui en voudrait pour toujours. Cesser de l’écouter s’excuser, ou bien il passerait toute son existence à s’excuser. Alors qu’ils avaient tant d’autres choses à se dire, alors que leur vie commençait, renaissait, aujourd’hui, après tout ce temps. Cela, oui, elle pouvait le comprendre, pouvait adresser à la reine une sourire d’empathie, partager avec elle une seconde d’osmose, entrer, ne serait-ce qu’un peu, dans son monde. Et peut-être s’y était-elle un peu trop incrustée, d’ailleurs, car soudain, il y eut comme un autre de ces moments, indéchiffrable pour la forgeronne, du genre quasi mystique, cette fois, pas seulement l’expression d’une personnalité qui la dépassait parfois. Elle retint son souffle, laissa Naemesys s’approcher d’elle. Voilà qu’elles évoquaient la Déesse, et comme si elles étaient au pied du Nemeton, il semblait que le monde entier autour d’elles se replaçait sur son axe pour laisser à Danu l’espace nécessaire à ce qu’elle représentait. Le contact de la main de la reine sur la joue était comme brûlant, ce qui était ironique, car s’il y avait bien quelque chose qu’elle ne ressentait plus vraiment c’était cela, la brûlure du feu sur sa peau, du métal en fusion qui jaillissait parfois sur ses mains de Sidhe. Mais il s’agissait là d’une autre sorte de feu, un feu intérieur inhérent à Naemesys, ou à la Déesse, Credne ne savait pas, elle ne savait plus. Elle savait simplement que si ce feu là voulait la dévorer, elle ne pourrait rien faire, elle n’aurait aucun pouvoir sur lui. Les mots de la reine, ses yeux comme des fanions qui venaient d’emprisonner le regard de la forgeronne, incapable de détourner les siens, et sa voix, comme désincarnée… Elle se sentait de feu et de métal mélangés, la rencontre de deux pouvoirs capables de donner la vie à quelque chose d’autre encore, et elle eut l’impression qu’un tourbillon naissait en elle et tentait de s’échapper, comme un trop plein d’énergie, une caresse puissante et contre laquelle elle ne pouvait rien, qui la laissa essoufflée et un peu chancelante.

Comme Naemesys détourna le regard, Credne l’imita, toujours prisonnière de ses iris. Il n’y avait rien de particulier à voir dans ce coin de sa forge, et elle reprit peu à peu ses esprits, assez pour entendre les propos de la reine. Ce Sidhe ? Quel Sidhe ? Pour Credne, il n’y en avait qu’un, depuis toujours, le premier et le dernier, et elle n’imagina pas que son amie puisse parler de quelqu’un d’autre que lui, mais même si le charme était en quelque sorte rompu, elle peinait à retrouver sa voix. C’était la stupéfaction cette fois qui la réduisait au silence, un sentiment purement normal, pragmatique et banal.

Ou, pour le dire plus simplement : hein ?

Quoi ?

Qui ?

Elle faillit le dire, « les deux enfants de qui ? », les mots faillirent jaillir de ses lèvres, mais la question aurait été rhétorique, et de toute façon, elle n’avait plus de voix, là, tout de suite. Elle regarda de nouveau le coin de sa forge que son amie avait fixé tout à l’heure, mais vraiment, il n’y avait rien de spécial. Ses yeux se posèrent ensuite sur la main de Naemesys, qui lui avait échauffé la joue, et tomba sur l’anneau. Tout le monde, tous les Feys connaissaient la légende, et dans la Faërie, légende voulait dire vérité vraie. Elle fixa la reine en espérant qu’elle allait reprendre la parole pour lui éviter d’avoir à le faire, mais la reine n’ajouta rien, forçant Credne à cesser ses enfantillages.

— Des enfants… ici… dans la Faërie ?

Il n’y avait plus d’enfants. Enfin, aux dernières nouvelles. Mais il fallait bien qu’un jour il y en ait de nouveau. Les paroles de son amie tintèrent de nouveau à ses oreilles. La foi en la Déesse. Le sentiment inconditionnel ancré au plus profond de chacun d’eux, eux, les Feys, qui ne les avait jamais quitté, parce que Danu elle-même ne les avait jamais oubliés, et au final, c’était la foi qui les sauverait, et eux aussi qui devraient se sauver d’eux-mêmes. Eux, ou leurs enfants après eux… Elle faillit porter une main à son ventre, arrêta son geste et serra le poing. Des enfants ? Elle qui se considérait comme un champ de bataille, et tout le monde savait qu’un champ de bataille n’était pas propice à l’apparition d’un enfant, n’est-ce pas ? Et puis, sa pensée alla vers Cenn et elle se rendit compte qu’elle n’avait absolument aucune idée de comment il allait réagir à cette nouvelle – elle-même ne savait même pas qu’en penser –, et automatiquement, elle décida de ne pas le lui dire. Ou bien elle devait le lui dire ? Ou pas. Pas tout de suite. Elle lui dirait si ça arrivait. Elle lui dirait neuf mois après que ça serait arrivé, tiens. Elle le lui dirait quand l’enfant serait adulte, même. Oh, bon sang…

— Tu ne… Elle ne doit pas. Ça ne peut pas être nous, elle sait qui nous sommes.

Un chantier en construction, deux êtres même pas fichus de veiller l’un sur l’autre, déjà, pour commencer. Elle regardait Naemesys comme si cette dernière avait la science infuse et allait lui tapoter l’épaule en lui disant que c’était une blague. D’ailleurs, Naemesys devrait avoir des enfants. Elle en avait déjà, pour commencer. Elle était mère, et malgré tout ce qui s’était passé, ses deux enfants étaient en vie et en bonne santé, donc elle était une bonne mère, parce que, que demande le peuple ? Et elle était la reine, aussi. Et elle méritait d’avoir d’autres enfants, qu’elle verrait naître et grandir. Elle était le choix naturel.

— Toi, tu auras des enfants. Toi, parmi nous tous, tu mérites cet honneur.

Ou ce bonheur ? Le choix des mots semblait futile. Et pourtant, son regard ne cessait d’aller vers ce point, cet endroit, ce coin de sa forge. Elle aurait tout donné pour que là, tout de suite, Baothmhian s’incruste dans la conversation pour sortir une de ses répliques dont il avait le secret histoire de détendre l’atmosphère.
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Naemesys S. O'Ciardha

Naemesys S. O'Ciardha

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MessageSujet: Re: “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD)   “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD) - Page 2 EmptyDim 28 Aoû - 17:36
Seeking a miracle

ft. credne cerd && morrigan

A l'instant de grâce improvisé aurait dû succéder le malaise. Et cela était le cas pour Credne, alors que Morrigan semblait retrouver son naturel. Elle connaissait les réactions que l'artefact pouvait engendrer, elle reconnaissait le choc qu'il pouvait représenter chez des feys qui avaient connu la guerre et l'agonie de la Faërie. Mais elle, elle avait appris avec Beltaine, à se saisir des révélations sans s'en imprégner durablement. Parce que la première et seule utilisation massive de l'anneau de fertilité avait été une véritable épreuve de foi pour la Reine Fantôme. Elle avait été vidée de son énergie, elle avait offert son être à chaque intervention, elle avait été bouleversée et imprégnée par chaque fey venu enquérir son aide. Et pourtant, Morrigan avait tenue bon, au nom des siens, malgré leur pluralité et leurs différences, parce qu'elle avait compris avec le temps, que l'essentiel résidait dans l'ensemble et non dans la singularité.

C'était là un principe bien difficile à embrasser, même lorsqu'on en avait connaissance. Parce qu'il fallait accepter de faire preuve d’un certain détachement, afin de ne pas se faire broyer par les rouages d'un univers auquel on appartenait depuis une éternité.

Le cas de Credne était bien différent ; Parce qu'il n'y avait pas de Beltaine, ni aucun cas précédent comme il n'y en aurait pas de suivant dans son sillage. Cet éclat brillant entre elles au nom de l'anneau était le produit d'un accident, d'un coup du destin qui faisait naitre un sourire dans le cœur habité de Morrigan. Chaque naissance annoncée était un bonheur à venir, une pierre ajoutée au nouvel édifice à bâtir de la  Faërie. Alors.. Alors, elle ne paniquait pas. Au contraire, elle était heureuse, malgré l'orage qui grondait au loin.

En cet instant, Morrigan aurait aimé que la réalité soit aussi simple que la prédiction de l'anneau. Elle aurait aimé être rassurée face à l'idée d'un lendemain. Ainsi, le revers de la médaille s'imposait à leur triste réalité. Elle était heureuse mais ce bonheur n'était pas encore acquis, il était frappé du sceau de l’éphémère, son instinct n'avait de cesse de lui murmurer.
Ainsi, et aux dépends de Credne, le sourire de la Reine Unseelie se mourrait. Elle retrouvait une expression sereine tandis que les cercles concentriques de ses prunelles dissimulaient au mieux l'inquiétude vouée à se justifier au travers du temps.

« Il y aura des enfants, ici. Oui. Si nous survivons à l'orage. » Qu'elle finissait par murmurer sur le ton de la confidence. Morrigan se plaisait à oublier, bien souvent, qu'elle avait jadis été l'annonciatrice des destins. Et plus le temps passait, plus elle retrouvait ce penchant qu'elle aurait volontairement bradé contre n'importe quel autre don. Parce qu'elle identifiait les présages, elle ressentait l'inquiétudes avant les catastrophes. L’ambigüité voulait qu’une partie d’elle chérissait ce don qu’elle possédait depuis toujours, et ce, malgré l’inquiétude qui lui rongeait les sangs depuis un moment. Dans le fond, c’était ces sentiments que son œil prophétique créait qu’elle ne supportait pas. Parce qu’elle ne pouvait les refreiner..  Elle était dans l’incapacité de les réduire au silence, simplement parce qu’elle s’inquiétait pour les siens.
Inspirant profondément, Morrigan se recentrait afin que l'inquiétude se fasse engloutir par la conversation. C'était ainsi, d'ailleurs, qu'un sourire revenait camper sur ses lèvres.

Nul amusement, ni rigolade. Il y avait de la compassion dans son expression alors qu'elle se décidait à s'arracher à son mutisme. « Vous êtes bénis par la Déesse, donc tout est possible. Mais ne t'en fait pas Credne, lorsque le temps sera venu, tu sauras. Tu sauras que tu n'as pas besoin d'avoir peur. » Parce que dans le cas présent, il n'était pas question de hasard mais plutôt de destin.

Même si la Morrigan ne saisissait pas l'essence même du destin - parce que cela était impossible -, il n'en demeurait pas moins qu'elle commençait à comprendre qu'il n'ouvrait jamais conjointement avec le hasard. Au contraire. Tout était calculé.. Pour les Feys et la Faërie.

Aux dernières paroles de Credne, la Reine Fantôme ne retenait pas un éclat de rire. Il était naturel, il venait du cœur. Il était simple. « Bien sûr que je vais avoir des enfants. » Elle le savait. La Déesse Mère œuvrait déjà pour cela, parce qu'elle était bien plus déterminée que Morrigan ou Nuada à avoir des petits enfants. « Je le sais. » C'était une évidence dans la bouche de la Reine Unseelie. « Mais chaque chose en son temps, comme pour beaucoup de choses en notre monde. » Le temps.. C'était une constante nécessaire dans le cas de leur famille, parce qu'ils avaient besoin de trouver leur unité. Une unité qu'on leur avait arrachée en les séparant il y a cela une éternité.

« Est-ce que ça va aller ? » Qu’elle finissait par demander en observant longuement son amie. Elle la voyait, elle la sentait bouleversée ; C’était compréhensible et Morrigan en était encore désolée. Gardant les prunelles fixées sur l’expression de Credne, la Reine Unseelie tendait la main vers son arme qui venait se lever dans sa paume dans un mouvement rapide. Elle avait du temps à rattraper avec elle. C’était évident.
« Je vais devoir y aller. Quoiqu’il en soit, je te remercie Credne.. Tu as un véritable don et tu mérites amplement ta réputation. Grâce à toi, j’ai pu récupérer Baothmhian ; Et pour cela, je t’en serais éternellement reconnaissante. Saches-le. » Et Morrigan pesait ses mots alors qu’elle s’approchait pour venir serrer dans ses bras Credne. Au passage, elle lui murmurait à l’oreille quelques mots. « Et n’ai crainte, l’amour transcende les peurs solitaires. Tu comprendras bien assez vite qu’à deux, nous sommes toujours plus fort. » Elle relâchait finalement son amie avant de prendre la direction de la sortie de la forge.  « On se revoit bientôt pour faire de la diplomatie. » Qu’elle concluait avec un sourire.






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MessageSujet: Re: “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD)   “ Seeking a miracle. ” ∞ (CREDNE CERD) - Page 2 EmptyMar 30 Aoû - 21:27
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ft. Morrigan & Credne.

Quelque part, Credne aurait dû être reconnaissante à son ami de patiemment répéter ce qu’elle lui avait déjà dit, ce qu’elle savait que la forgeronne avait parfaitement entendu. Loin de s’agacer, elle lui redit simplement ces mots, simplement parce que les mots eux-mêmes n’auraient pu être plus clairs. Il n’y avait pas de place au doute ou à la remise en question, pas même par Credne elle-même, et peut-être que cela rendrait l’acceptation plus facile. La forgeronne n’était pas du genre à se battre contre des moulins. Si elle-même n’entretenait pas une relation naturelle et évidente avec Danu, elle n’avait absolument aucun doute quant à la présence de la Déesse parmi eux. Pour le reste, elle connaissait les légendes quant à Naemesys et son lien direct avec Elle, et qui plus est, elle faisait confiance à la reine les yeux fermés. Au-delà des enfants eux-mêmes, Credne était quelque peu chagrinée tant elle chérissait le contrôle qu’elle exerçait sur sa propre existence. Elle avait conscience que le destin existait et qu’il y avait de nombreux éléments de sa vie dont elle ne pouvait et ne pourrait décider. Sa promesse ancienne et enfantine de ne plus jamais se faire dicter sa conduite n’avait pas, à l’époque, pris en compte la Déesse elle-même, le destin, le hasard, même, ou encore les choses que les autres, dans une vie, faisaient, influençant cette même vie par la même occasion. Oui, elle savait bien qu’elle ne serait jamais totalement maîtresse de son existence, mais s’accrocher à cette utopie avait été rassurante malgré tout – et l’avait probablement conduite à faire des erreurs, par entêtement, par fierté, et par appréhension.

Cependant, le choc passé, elle se sentit capable de réfléchir posément de nouveau. Quel mal y avait-il à avoir des enfants ? En fait, s’il ne s’agissait pas d’elle, cela aurait même allégé son cœur plutôt que le serrer, car cela voulait dire que leur peuple allait renaître, en quelque sorte, par l’apparition d’une nouvelle génération, enfin. Mais elle se raccrocha à l’évocation d’un orage à venir qu’évoqua Naemesys et que Credne ne pouvait que sentir elle-même dans l’air depuis déjà longtemps. Une atmosphère lourde, quasi métallique, et l’annonce d’une tempête à venir alors que les nuages noirs s’amoncelaient à l’horizon de leurs existences. Et par comparaison, la forgeronne se sentit presque rassurée. La guerre, le conflit sous toutes ses formes, elle connaissait, elle y trouvait même un certain intérêt. Elle savait faire. Procrastination de la pensée, elle aurait voulu ne retenir que cette partie de leur conversation – au diable les enfants puisque l’orage arrivait. Mais ce n’était pas si simple, évidemment. Elle répondit aux paroles de son amie par un faible sourire. Elle saurait, vraiment ? Elle avait du mal à l’imaginer – mais comment imaginer un concept comme la maternité quand on ne l’avait jamais expérimenté ? C’était comme essayer d’imaginer une nouvelle couleur. C’était impossible. Naemesys parlait de peur et Credne ne savait pas s’il s’agissait de cela, ou de l’impression qu’un enfant allait être un poids pour elle, ou même qu’il allait s’immiscer entre Cenn et elle, ou encore qu’il allait marquer le début d’une nouvelle vie qui verrait celle qu’elle avait enfin obtenue avec Cenn s’achever. Parce qu’il ne s’agissait pas que d’elle, mais de lui aussi. Injustement, projetant peut-être sur lui ses propres appréhensions, elle l’imagina partir en courant et disparaître mille ans de plus quand elle lui annoncerait la prédiction de la reine… Mais peut-être bien que tout cela pouvait effectivement se résumer en un seul mot : peur. Du haut de ses trois mille ans, elle se sentit soudain extrêmement jeune et infantile.

Elle se concentra sur les propos de Naemesys, esquissa enfin un sourire. Se gorgea de l’assurance tranquille de son amie, qui envisageait, elle, avec apaisement et confiance l’idée d’avoir de nouveau des enfants. Son calme était contagieux. Credne hocha la tête, murmura :

— Ça va aller.

Cela irait. Cela ne l’encouragerait que plus à profiter de chaque seconde de l’instant présent. Ensuite, qui vivrait verrait. Son regard suivit des yeux l’arabesque de Baothmhian, qui alla se lover dans la main de sa propriétaire. Elle s’inclina légèrement, marque de déférence envers sa reine, mais sans non plus tomber dans le grandiloquent : sa reine, mais aussi son amie. Bientôt son professeur. Et plus encore.

— Merci à toi pour la confiance que tu m’as accordée, et pour m’avoir permis de faire connaissance avec Baothmhian. Cette épée est à la hauteur du talent de son créateur autant que de celui de celle qui la manie.

Puis Naemesys la serra dans ses bras, et passé la seconde de surprise, Credne se laissa sagement aller à cette étreinte. L’amour transcendait la peur, d’après elle. Eh bien, indéniablement, la forgeronne puisait tous les jours une force certaine dans ses sentiments. Elle se recula et acquiesça, les yeux ancrés dans ceux de la reine, avant que celle-ci ne s’en aille, non sans un dernier salut, et Credne la regarda s’éloigner longtemps, jusqu’à ce que sa silhouette se fonde dans les contours du paysage.
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