› Nom prénom & Surnom : Deliora C. Sorensen & Eithne, Ethna, Ethné, Ethné, Annie
› Âge : 4800 ans
› Métier / Occupation : Tacticienne militaire de la reine Alfyse
› Caractère : Enfantine - Fatale - Multiple - Féminine - Sadique - Méthodique - Marquée - Rancunière - Séductrice

On aurait pu croire qu'elle était naïve à rire comme une enfant voire même qu'elle était pleine de vie. Cela aurait été une grossière erreur de jugement. Deliora ne se comportait comme une enfant que par caprice. Certains auraient murmurés que cet aspect de sa personnalité restaient ancrés par l'enfance qui n'en était pas une qu'elle avait eue. D'autres encore que c'était une façade construite par la tacticienne militaire dans sa stratégie de vie. Tous auraient tort et se trouveraient loin de percer le mystère de la multiplicité de l'ancienne Déité. Tantôt séductrice, tantôt méthodique, le résultat finissait toujours par vous être fatal si vous étiez sa cible. Sachant jouer de ses charmes et de ses courbes féminines, elle a transformé son corps en arme. Si elle était réellement une enfant, elle serait implacable et sadique. Son caractère, difficile à cerner, promet bien des surprises à qui la contrariait, car elle possède une rancune tenace couplée à une cruauté sans faille. Le petit secret dans tout cela, c'est le plaisir obscène qu'elle en retirera. Son passé la suit comme une cape d'ombre qui entrave ses épaules. Le poids des années l'étrangle parfois faisant ressortir son rire cristallin ou ses idées les plus vicieuses selon l'instant.

Impossible de déterminer sa réaction à l'avance surtout si on ne pèse pas ses mots en sa présence. L'ancienne déesse n'a pas perdu les habitudes d'être traitée avec le respect qui lui incombe. Marquée tant par les événements qui ont bouleversé la hiérarchie dans son peuple lui conférant une place prépondérante de par son statut de femme, que par les années de maltraitance de son père, elle vit parfois certaines situations comme des réminiscences du passé pouvant créer sa joie ou au contraire sa fureur. Instable émotionnellement, nulle doute que ses émotions peuvent être aussi changeantes que les couleurs dans le ciel. Deliora ondule au fil de ses ressentis comme un cours d'eau tumultueux qui charrierait les décombres d'une vie passée. Les hommes sont la proie de cette terrible instabilité. Connaissant à la perfection ses atouts, peu lui résistent. Bien mal leur en prenant, car une fois qu'elle s'agrippe à eux, elle prend un malin plaisir à les détruire. Ce n'est rien de plus qu'un jeu pour elle comme un enfant qui tape dans une fourmilière. Elle déteste les hommes et exerce sur eux une vengeance universelle contre le genre de celui qu'elle aurait voulu tuer elle-même.

Deliora est une femme de caractère élevée dans un environnement hostile. Elle ne laissera pas facilement apparaître ses faiblesses. Sa vulnérabilité est un défaut selon elle. Il lui faut se montrer deux fois plus forte pour compenser. Aussi si vous touchez un nerf sensible attendez-vous à une réplique virulente.

› Type de Fey/Daoi-Sith/Druide : Drucchi

Les femmes ne font jamais ce qu'on attend d'elles. C'était un adage bien connu. Du moins un de ceux qu'elle avait entendu son père énoncé des milliers de fois. Personne n'aurait osé dire que le roi était un misogyne et un enfoiré mais ça ne dérangeait pas plus que cela Déliora de le penser de temps à autre. Balor n'a jamais été et ne sera jamais une figure paternelle pour elle. Ne cherchez même pas à lui trouver une mère. Celle-ci a abandonné son frère et elle devant la porte du plus grand des Fomoires comme il est appelé chez les Daoi-siths. Une bien belle hypocrisie si vous vouliez l'avis de ses enfants. Le roi restait le roi et cela faisait de Déliora une princesse. Une princesse qui fut élevée par une nourrice du nom d'Elatha. Heureusement pour Eithne que son père ne fut pas totalement en charge de son éducation. Il aurait probablement fini par tout détruire. Ce dernier était tellement obsédé par la militarisation, la préparation des troupes en vue d'une guerre. Il pensait comme un soldat, traitait tout le monde avec l'arrogance de son rang. Pour sûr, il ne faisait pas mentir la réputation des Daoi-siths sur ce plan. Connu par tous pour être les arrogants et les prétentieux. Le roi se trouvait en être une illustration des plus parfaites. Eithne ne supportait pas ce phallocentrisme.

Très jeune déjà, elle se trouva révoltée de la condition des femmes dans la société : faire des enfants et se soumettre. Son caractère ne lui conférait pas le droit à un tel luxe de servilité. Elle répétait toujours à Elatha qu'un jour le monde changerait, et les hommes avec. Elatha se contentait d'un sourire mais n’acquiesçait pas vraiment. Comment pouvoir croire quelque chose qui semblait si impossible à envisager ? L'histoire à cet instant n'avait pas donné de raison de penser que le monde pourrait si diamétralement s'opposer à lui-même. Malgré une certaine fougue, Eithne fut pendant longtemps la première à se rabaisser. Le regard que son père avait sur elle lui faisait penser qu'au fond elle ne méritait pas d'être aimé, qu'elle devait simplement se soumettre. Elle avait souvent entendu les sobriquets de "bonne à rien" ou encore d'enfant "de putain".

Balor ne mâchait pas particulièrement ses mots en sa présence. Lorsqu'il ne se trouvait pas satisfait de ses efforts pour apprendre les techniques militaires ou les méthodes de combat, elle se faisait durement rosser. Ce phénomène se répétait si souvent que la jeune fille considéra que ce devait être normale qu'elle se reproche quelque chose. Trop jeune encore pour comprendre que c'était son père qui était en tort pour ses méthodes brutales et sa vision du monde obtus, elle rejetait la faute sur elle sans cesse. Elle en vint à se penser insignifiante bien qu'elle fût officiellement la princesse de ce royaume.

Un jour cependant, le monde bascula et son mode de pensée fut complètement chamboulé par les événements. Ce jour-là, ce fut évident pour elle que les hommes et les femmes étaient égaux dans la vie comme dans la mort. Ce déblocage eut lieu grâce à un Sidhe qu'elle trouva à son goût. Discutant avec lui, se découvrant charmeuse et appréciée à une valeur qu'elle ne se connaissait pas, sa haine contre son père décupla. Elle comprit que si ce dernier passait son temps à rabaisser les femmes, en dehors de son éducation, cela venait de sa peur primaire de leur puissance. Eithne pouvait donner la vie. Cette force ne se trouvait en aucun homme. Eux étaient des objets au service des femmes. Forte de cette révélation, elle séduisit le Sidhe et tomba enceinte. Quelle belle victoire ce fut que de penser qu'elle imposait sa force d'une manière ou d'une autre à cet inflexible homme qui était devenu son bourreau et son étalon en matière d'hommes. La réaction du tortionnaire ne se fit pas attendre. Elle lui faisait honte, devenait une monstruosité qui devait être cachée à ses yeux.  La tour intérieure en plein milieu du château serait le tombeau de cette impertinente qui se croyait en droit de défier son Dieu et père.

La haine et rancœur pour cet homme qui se permettait en plus de l'empêcher de sortir ne cessait de grandir crescendo. L'amertume de l'enfermement lui fit commencer à rêver de pouvoir éventrer son propre père, d'exposer à la face du monde la noirceur de son âme en jetant ses tripes partout sur le sol de pierre de la cour d'honneur. Ce n'était que des fantasmes mais ils lui semblaient si vivants que ça consolait parfois presque son âme de se sentir ainsi enfermée dans sa propre demeure.  Les liens familiaux qui auraient pu exister volèrent en éclats après ces événements. Les mois passèrent se ressemblant tous, se mêlant avec les jours, elle ne vit même pas que le jour de son accouchement était arrivé. A peine né, elle découvrit ce qu'était l'amour en observant  ce petit être si fragile. Son fils Lugh était né. Sans qu'elle ne put rien faire, épuisée par l'accouchement qu'elle était, son père vint et tenta de noyer le nourrissant. Il dériva au gré des courants dans une rivière dont le nom lui resta inconnu. Un cri de douleur naquit du plus profond de ses lèvres alors qu'elle observait avec de la haine le plus monstrueux d'eux deux. Le défiant d'un regard de feu, elle se promit de le retrouver un jour, car elle ne pouvait se résigner, elle qui fut mère si peu de temps, à penser qu'elle ne pourrait plus l'être pour ce petit enfant.

Le temps de s'inquiéter fut bref car déjà la guerre entre les Fomoires et les Tuatha Dé Danann éclata. La vengeance, les remords et la colère d'avoir été incapable d'empêcher son géniteur de faire du mal à son fils lui firent comprendre que son père devait payer d'une manière ou d'une autre. On ne pouvait pas s'en sortir toujours si facilement simplement parce qu'on était le roi. Elle réfléchissait à mille manières de pouvoir enfin assouvir ses pulsions vengeresses mais la guerre s'en chargea pour elle. Son père ne revint pas. Elle n'aurait pu dire que la nouvelle ne la réjouissait mais en même temps, traînait en elle l'amertume de n'avoir pu mener à bien son noir dessin. Le hasard cependant joua en sa faveur car elle découvrit Alfyse dans les geôles de son père après la guerre. C'était une Druchii prêtresse d'Unad. Elle prit le parti de la suivre dans l'Europe de l'est. La plupart des hommes de leur espèce avait été décimé lors de la grande guerre. Elles formèrent ensemble un consortium dirigeant dont Alfyse devint la dirigeante. Parvenant à ramener les survivants Daoi-Siths perdus à elle, elle fut bientôt nommée Reine des Daoi-Siths. Eithne tira grande partie des cours qu'elle avait suivies jeune devenant la tacticienne militaire de la Reine. Les hommes maintenant étaient les soldats obligés de se soumettre à sa volonté. Quelle meilleure revanche que celle-ci. En plus de cela, Alfyse était devenu sa meilleure amie, elle est la confidente de la reine. Deliora ne fait confiance qu'à elle. Les soldats jasent entre eux disant qu'il se passe bien plus que de la simple amitié entre elles mais aucune d'entre elles n'ira infirmer ni confirmer cette idée car cela ne les regarde qu'elles.

Eithne présenta la Reine à Elatha sa nourrice et la fit entrer dans son cercle privé. Les deux Fomoires entretenant depuis toujours un rapport privilégié. Cette révolution matriarcale eut curieusement des avantages pour son frère jumeau Bres. Abandonnés tous deux mais traités de manière différente par le père, il n'avait jamais pu développer un véritable rapport.  L'homme avait été endoctriné à considérer que les femmes étaient inférieures. Aussi s'était-il montré parfois presque plus dur que leur propre géniteur envers elle afin d'impressionner celui-ci. Néanmoins, il ne possédait pas ce fond mauvais qui animait l'esprit du roi. Ils apprirent après sa disparition à se connaître un peu plus. Bres s'est étonnamment bien intégré dans ce régime de femme. Il s'est rapproché de sa sœur qui lui a permis de devenir l'un des consorts de la reine elle-même.

Le temps passait de manière beaucoup plus satisfaisante pour la femme qui appréciait réellement comment sa vie avait tourné. Cependant on ne peut pas toujours vivre dans la félicité. Les problèmes finissent toujours par revenir. C'était aux environs de l'année 1200, les Daoi-sith avait kidnappé un Fey par surprise. Deliora se trouvait dans le groupe qui le captura. Officiellement, il devint son esclave et son prisonnier. Officieusement, c'était à se demander qui était l'esclave de l'autre. Tous les deux presque dépendants de ce rapport, ils vécurent une relation malsaine entre sexe, violence et haine. Ils se détestaient autant qu'ils s'aimaient alternant les mots doux et les insultes.  Eithne se vengeait de tous les hommes sur Laran et lui punissait à travers ce rapport Aphrodite. Ensemble, ils sont devenus les exutoires l'un de l'autre. Par accident, elle transforma Laran en Drow. Le pensant sur le point de bientôt mourir, elle le laissa s'échapper. Elle ne l'a plus jamais revu, elle repense souvent à lui parce que son passage a été marquant dans sa vie. Elle ne sait pas vraiment si elle aimerait le revoir bien qu'elle n'imagine pas leur rapport autrement que détonants. Pourtant, elle se retrouve parfois à se languir de sa simple présence et de son glamour. Il avait une saveur particulière qu'elle se rappelle avec nostalgie.

Rien de bien intéressant ne se passa pendant ce qui parut une éternité à Déliora et puis brusquement le monde se remit en marche comme si de rien n'était. Vers 1875, un phénomène étrange se produisit, elle, et tous les autres Daoi-Siths ainsi que les Druides, perdirent une partie importante de leur pouvoir. Toutefois, à sa connaissance aucun d'entre eux ne l'avaient souhaité. Elle se senti déposer d'une part importante de sa puissance. C'était comme si on avait retiré un pan entier de sa personnalité. Le fait de ne pas savoir ce qui s'était passé et de ne pas l'avoir prévu avait de quoi agacer prodigieusement la stratège. La seule information à ce jour résidait dans le fait que les Feys y étaient liés. Elle trépignait d'en apprendre plus. Cela la mettait grandement en colère de ne pas savoir. Comment était-ce possible que cet événement soit passé inaperçu ? La rage et la colère la consumaient mais elle faisait preuve d'une admirable retenue car elle n'était pas la seule à en être victime. Toutefois, elle espère bien pouvoir faire la lumière sur ces événements.  Pour ne rien arranger en 1980, un conflit éclate avec les humains. Les Daoi-Siths décident de faire profil bas. Ils n'avaient aucune envie de se mêler de ce conflit se rappelant que le dernier avait été dévastateur pour eux. De plus, c'était la meilleure manière d'avoir le moins de rapports possibles avec les humains qui sont pour eux principalement, voire essentiellement des sources de nourritures.

Les événements s’enchaînent avec une grande rapidité. En 2001, la Reine Lizabeth des Unseelies est assassinée. Ce n'est qu'une nouvelle lointaine pour elle qui n'étaient pas retournés en Amérique à cette époque mais cela lui donne le pressentiment que les ennuis viennent tout justes de commencer. Beaucoup de choses se trament dans la pénombre, elle a la sensation de ne pas avoir totalement le contrôle. C'était comme si un ennemi imprévisible brisait petit à petit leur défense. Ce qui est arrivé à Lizabeth pourrait arriver à Alfyse et cela la terrifie, la rendant plus déterminée à protéger sa Reine coûte que coûte. Eithne est relativement déprimée de découvrir qu’elle avait raison une fois de plus. Début 2015, les humains créent une chasse au surnaturel. Les Druides créent un pacte avec les humains, dénonçant les autres Surnaturels. Ils dénoncent les Daoi-Siths qui sont victimes d'un véritable génocide qui dura jusqu'en Octobre.

En Octobre 2015, les Daoi-Siths se regroupent et décident de faire payer leurs erreurs aux Druides. Ceux-ci s'en sortent en leur parlant d'Ellan Vannin. Ils décident alors de se diriger vers la fameuse île. Alfyse obtient du Roi des Sluaghs d'ouvrir la barrière magique qui protège l'ïle. C'est ainsi qu'ils se retrouvent à pénêtrer dans ce monde encore inconnu pour eux mais avec l'espoir de bénéficier d'un peu de répit. Fin 2015, les Gouvernements humains découvrent l'emplacement de l'île et se mettent en tête de la détruire, seuls quelques pays se placent du côté des Surnaturels. La tension est de nouveau à son comble et seul le destin dira ce qu'il restera de ces événements qui s'inscriront dans nul doute dans l'histoire du monde.

› Pseudo : Leonnor
› Âge: 24 ans
› Crédit des images : Moi-même
› Comment je suis arrivé(e) sur le forum ? ça fait longtemps que je vous stalke notamment sur SOS RPG
› J'ai lu le règlement, je l'accepte et je signe par mon pseudo : Deliora C. Sorensen
› Un petit mot à ajouter ?   Vous avez l'air merveilleux

Alfyse n’était pas devenue la reine pour rien. Parmi ses qualités, on pouvait visiblement rajouter qu’elle savait parler aux Sluaghs pour se faire entendre. Lorsque la barrière s’était soulevée, elle avait ressenti un certain soulagement. Elle appréciait sa communauté et souhaitait le meilleur pour elle car elle s’employait depuis très longtemps à les garder souder. Résider sur la même île que les Feys ne la ravissait par particulièrement. Elle repensa à cet esclave qu’elle avait changé en Drow. Pouvait-elle réellement dire qu’il en avait réellement été un ? La question ne méritait certainement pas qu’on s’y attarde à son avis. Bien qu’une seconde question fit son apparition juste après. Le reverrait-elle ? Elle pensa ensuite à son fils depuis longtemps disparu, c’était sans doute un espoir particulièrement mince mais et si la bonne fortune d’Unad lui avait souri pour lui permettre d’arriver sain et sauf ici. Elle se rabroua de penser encore à tout cela alors que le bateau appareillait. Le mot d’ordre était simple : être le plus discret possible et éviter tous contacts avec les humains. Elle savait que l’île était sous protection d’humains qui pour une raison ou pour une autre voulaient les protéger. A cet instant, c’était le cadet de ses soucis. Elle n’était pas assez naïve pour penser que cet état de pseudo-protection allait durer éternellement. Si 4800 ans d’existence lui avait appris quelque chose, c’était bien l’inconstance des hommes.

Les hommes avaient massacrés nombre de ses frères et sœurs et pour cela la haine serait à jamais ancrer dans son cœur envers ces êtres tous justes bons à servir d’entrée. Ils arrivèrent sur le Territoire des Ténèbres sans faire de heurts. Apparemment, on ne pouvait pas non plus se battre contre les Feys pour faire passer sa frustration de se retrouver enfermé dans une petite île pour la cruauté de quelques humains. Comme la vie pouvait paraître ironique et stupide. Avec ses pouvoirs de déesse maintenant inexistants, les choses auraient peut-être connu un autre tour. Elle enrageait de constater le manque de respect de ces nouvelles générations qui ne croient en rien d’autre que la destruction de ce qu’ils ne comprennent pas. Elle n’avait jamais regretté de dévorer les humains quitte à la tuer, et elle ne commencerait certainement pas maintenant qu’ils s’acharnaient sur eux. Ellan Vannin serait un point d’encrage pour trouver une stratégie, un havre temporaire, elle l’espérait du moins, qui lui offrirait suffisamment de calme pour trouver la bonne idée qui ferait regretter à tous ces vulgaires cloportes d'avoir osé faire couler le sang d’un des siens. Elle se vengerait sur chacun des membres de cette espèce qui faisait preuve à son sens d’une arrogance démesurée. Il était bien connu que les Daoi-Siths possédaient un certain dédain par rapport aux autres Feys car ils se sentaient libérés par rapport à eux mais quelle était l’excuse des humains pour cela ? Les humains n’étaient pas forts, ils n’étaient pas fiables, ils pouvaient mentir ou dire la vérité, choisir de tenir leur promesse ou non mais ils restaient idiots, obstinés et incapables de passer outre leur obscurantisme et leurs croyances archaïques. Comme la rage s’imprégnait chaque seconde un peu plus dans son cœur. Elle découvrait pour la première fois l’île sans pour autant y prêter une grande attention. Elle nota malgré elle les points qui lui paraissait intéressant en cas d’offensive. Tout était à faire et à reconstruire ici. A croire que la disparition du roi Balor ne suffisait pas à leur apporter un semblant de paix. Espérer la paix lorsqu’on est réputé pour la cruauté et les pillages sembleraient sans doute illogique à n’importe qui mais lorsqu’on approchait de son cinquième millénaire, on avait une légère tendance à relativiser les enseignements qu’on nous avait donné toute notre vie pour choisir ce qu’on pensait réellement.

Cela permettait à Deliora d’être plus prudente que ses congénères plus jeunes, plus stratèges aussi et par voie de conséquence plus sages. Du moins, tout cela sur le plan de son rôle auprès de la reine. Dieu seul savait que sa vie privée et ses sautes d’humeur menaient la vie dure à qui devenait la victime de ses caprices. Elle replaça une de ses mèches de cheveux derrière son oreille observant la reine qui semblait plus noble que jamais à la lueur des lanternes du port. Des habitations avaient déjà commencé à se construire dans ce qui serait leur territoire. Les Daoi-Siths débarquaient avec leur paquetage tout autour d’elle, passant en lui jetant un coup d’œil car tout le monde la connaissait. Elle restait là plantée au beau milieu de l’endroit se faisant la promesse de tirer le meilleur parti de la situation car contre mauvaise fortune, il faut savoir oublier l’amertume. Elle s’adapterait car tout bon soldat sait réagir rapidement à une situation. Elle balaya ses pensées concernant un avenir sombre qui pouvait bien attendre demain. Ce soir, elle se décida à profiter du banquet qui serait organisé à la va-vite pour célébrer leur arrivée sur cette terre presque de Cocagne. Elle se remit en marche alors que la reine appelait son nom. Les libations allaient bientôt commencer et on comptait sans doute sur elle pour ne pas oublier d’être dans les premières à boire.