it's dark inside... but the light still shines

ft. Fial & Silvester

Oh, Fial.

Décidément, un rien pouvait l'affecter, même le jardinier se demandait s'il n'était pas un peu trop brusque pour elle. Comme avec Anava, il avait tendance à ne pas mâcher ses mots, l'inquiétude et la sensibilité de ses deux amies l'amusait. Ce n'était pas méchant, il trouvait simplement que de s'émouvoir de la moindre ride sur l'eau pouvait être des plus contrariant et Silvester n'aimait pas s'occuper des contrariétés, il préférait les balayer, ou au mieux trouver un moyen qu'elles ne soient plus une faiblesse, un obstacle bref, quelque chose qui ne prendrait plus la tête. C'était souvent plus facile à dire qu'à faire et le jardinier en avait bien conscience, mais il prônait surtout que lorsque l'on voulait, on pouvait se défaire de ce genre d'anxiété, souvent causée par nos propres doutes ou la pression que l'on se mettait. Ainsi, il tentait le mieux qu'il pouvait parfois avec maladresse de les soutenir à sa manière, que ce soit pour les défaire de leurs complexes ou du poids sur leurs épaules, ou alors d'en faire une force et de puiser leur énergie à travers ces sentiments. C'était mieux que rien, parfois ça marchait, même si ce n'était que l'espace d'un instant.

L'élémentaire avait donc vu juste notant la mine attristée de son amie lorsqu'il lui admettait que sa plante avait en effet quelque chose qui clochait et qu'en fonction du processus pouvait être plus ou moins grave. Silvester avait senti une légère note de défaitisme dans la voix de son amie et il tenta de lui remonter un peu le moral, même si elle enchaîna rapidement sur le fait qu'elle préférait que ce genre de choses ne se reproduise pas. Ils ne pouvaient pas tout prévoir, certaines choses étaient au-delà de leur propre contrôle, une réalité qu'elle ne saisissait pas toujours, alors que lui, peut-être, en profitait un peu trop. Enfin, les symptômes et la description de Fial en main, ils pouvaient avancer.

« Botrytis cinerea. » Murmurait l'élémentaire à l'attention de son amie après avoir jeté un coup d'œil sur la page que son amie lui avait présenté. « Il n'est pas impossible que Hang ait pris froid avec le temps qu'il a fait. » Maintenant que le problème avait un nom, il allait pouvoir donner les meilleurs conseils pour son amie et la rassurer un peu.

C'est alors que son attention se portait vers sa cigarette, levant le nez vers ses doigts qui tenaient le bâtonnet de la mort, un léger rire éclat de rire s'échappant de ses lèvres. Voilà autre chose, son amie s'inquiétait de sa consommation de cigarette ou alors peut-être même de l'état de fumée dans lequel il pouvait se trouver de par sa main de pouvoir. Il prit quelques secondes pour donner une réponse à l'interrogation de son amie, sa description l'amusait, craignait-il de se faire aspirer par sa propre fumée. Silvester n'avait pas peur de grand chose, où du moins se permettait de prétendre ne pas craindre grand chose et s'il avait peur de sentiments refoulé et peut-être la perte de ceux à qui il tenait, l'échec aussi, son pouvoir n'avait jamais était particulièrement contraignant, au contraire, il le consumait autant qu'il se laissait consumé par ce dernier.

« Je ne me suis jamais posé la question. » Répondait-il finalement, portant son regard un instant vers sa cigarette avant de s'appuyer contre sa main et adresser un sourire à Fial. « Le seul risque serait que je me disperse aux quatre vents, mais en quatre millénaires, il ne s'est rien passé de tel, donc je ne m'inquiète pas trop. » Silvester adorait sa main de pouvoir, elle était à son image, de nature versatile, préférant ravaler ses sentiments ou les cacher derrière des écrans de fumée. Finalement, il tira sur sa cigarette, son regard pétillant de malice, tout en observant avec attention son amie avant de passer son bras par-dessus ses épaules pour la tirer vers lui et déposer un baiser sur sa crinière brune avant de rajouter sur un ton qui se voulait rassurant. « Si tu crains que je te glisse entre les doigts, ne t'inquiète donc pas, je compte aller nulle part. » C'était tentant, parfois, d'ailleurs, il l'avait fait par le passé, il s'était échappé à deux reprises, fuir une réalité trop violente, des déceptions, aujourd'hui, il était moins fragile et surtout, il s'était enveloppé dans une carapace, le tout caché par ce fameux écran de fumée qui était-ce sourire et bienveillance. Cela l'arrangeait et c'était une forme de protection, peut-être était-il déjà aspiré dans ce nuage de fumée, heureusement, il restait ses proches, ces petites lumières qui lui permettaient de faire son petit bonhomme de chemin et garder son cap.

« Pour revenir à notre patient. » Car s'ils commençaient à parler psychologie comme le reste, ils s'aventuraient sur un terrain glissant et Silvester n'était particulièrement des plus à l'aise sur le sujet, même si Fial était une des rares personnes à qui il avait pu se confier par le passé. Une fois de plus, il ne voulait pas qu'elle s'inquiète pour lui, elle portait bien assez de choses sur ses épaules et tout ce qui pouvait tourner autour de lui, il savait que son amie avait tendance à le prendre un peu plus à cœur.

« Je vais te donner un autre petit quelque chose pour traiter Hang, mais surtout, il faut que tu regardes ses racines. Donc, il coinçait sa cigarette entre ses lèvres avant d'attraper un crayon de bois qui traînait pour noter dans la marge du livre ses indications, tu le rempotes, tu vérifies les racines, tu coupes celle qui sont pourries ou abîmées. Tu trouves un coin ensoleillé, pas trop prêt de la fenêtre, aérée, quitte à le changer de place en fonction du temps et de la température à l'extérieur, n'oublie pas non plus de glisser la cannelle et surtout, les deux prochaines semaines, tu ne l'arroses pas. Laisse les racines reprendre, ensuite, tu l'arroses juste un peu, tant que la terre est humide et fraîche, tu n'auras pas besoin de l'arroser trop. » Il s'interrompait afin d'être certain qu'il n'avait rien oublié, tapotant la table avec le crayon. « Si tu mouilles un peu, les fleurs, assure-toi que ce n'est pas trop humide chez toi, sinon les champignons et autres parasites reviendront à l'attaque. Aussi, continue à discuter un peu avec lui, généralement les fleurs aiment bien les histoires. » Il coinça le crayon de bois au centre du livre avant de le tendre à Fial. « Si tout va bien, il bourgeonnera fin mars et tu devrais avoir des fleurs en avril et mai. » Il retira la cigarette de ses lèvres pour expulser un nuage de fumée avant de se tourner de nouveau vers son amie avec un sourire. « Par contre, s'il ne commence pas à reprendre du poil de la bête dans trois semaines, tu me le fait savoir et je passerais le voir. »

   

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ft. Fial & Silvester

Fuir dans un moment pareil serait aller contre tout ce qu'il se battait, sa vie, ses amis, les Seelies, la féerie et finalement leur terre, leur mère. S'il avait pris la fuite par le passé, s'était surtout pour ne pas affronter la tristesse et le chagrin de son père, il était incapable de gérer ce genre d'émotion forte et surtout à l'époque, il avait ses propres sentiments à gérer, ceux qui lui tournaient l'estomac et le mettaient à terre. Tout sentiment négatif était refoulé eu creux de son âme et lorsqu'il ne pouvait plus tenir, il préférait que ça explose loin, loin de tout le monde et qu'il se débrouille seul. À part son échappée en Grèce, ses fuites n'ont jamais duré bien longtemps, parce qu'il était incapable de vivre loin du Songe trop longtemps, ni de ses amis, ni de son père. De plus, dans le contexte actuel, il ne voyait pas trop aller, avant Ellan Vannin il était resté en Grande-Bretagne, à faire de la musique et essayé de faire son deuil d'une manière ou d'une autre. Cela n'avait duré que trois ans, car le moment où l'île était devenu habitable, il avait sauté dans le premier ferry pour rejoindre le Songe, le Sithin Seelie et surtout son précieux jardin. Non, aujourd'hui, fuir n'aurait pas de sens commun. Ses proches vivaient sur l'île et sa communauté croulé sous les menaces, les abandonner à un moment pareil serait lâche, et même contraire à son caractère. Fial n'avait donc rien à craindre, l'élémentaire n'avait aucune raison de partir, c'était d'ailleurs pour cela qu'il l'avait affirmait avec autant de conviction, un peu comme une promesse à laquelle il comptait bien se tenir. Plissant les yeux alors qu'il rigolait doucement à la réponse de son amie qui le poussait gentiment.

« Tu ne tueras pas tes plantes, tu tiens trop à la vie pour te permettre ce genre d'écart. » Une autre affirmation qu'il n'avait pas de mal à défendre. Fial tenait à toute forme de vie, qu'elle soit Fey, plante ou animale, y accordant un soin particulier, certainement un peu plus que son ami qui avait un peu de sang sur les mains. Cela ne lui avait jamais empêché de vivre, mais il savait pertinemment que Fial aurait préféré qu'il s'abstienne de prendre part aussi directement dans certains conflits et en particulier le dernier. Dans l'idéal de la jeune femme, il n'y aurait pas de conflit, pas de morts, malheureusement, les deux étaient communs, autant chez les hommes que chez les Feys, si ce n'était pas les uns contre les autres, s'était pour se défendre contre une autre menace. C'était compliqué de défendre ce genre d'idéal, mais pas impossible non plus, il fallait quelques fous pour se lancer dans une croisade pareille, mais Silvester aimait penser qu'ils étaient moins fous de tendre vers la paix plutôt que ceux qui se lançait dans des guerres. Il l'avait dit et répéter à son amie, que sa position importait peu, il la soutiendrait toujours dans son combat, car au fond lui aussi il souhaitait voir la féerie s'unir de nouveau et les ténèbres être chassées de leur territoire. Il n'y avait pas d'idéal plus noble, même s'il savait à quel point il était dur à porter pour son amie.

« Tu n'en auras pas besoin ? » Il secouait la tête, toujours ce sourire posé sur les lèvres. « J'en ai d'autres, ils racontent tous un peu la même chose de toute façon. » La rassurait-elle alors que Fial se saisissait de l'ouvrage le libérant lui. Fial semblait rassurée, plus ou moins, en tout cas assez pour garder son propre sourire sur ses lèvres et elle enchaînait sur les propos du jardinier, l'invitant à venir lui rendre visite lorsqu'il le voulait et pas seulement lorsqu'elle avait besoin de son expertise en jardinage. Il hochait la tête, ravit de cette invitation impromptue. « Bien entendu, la prochaine fois, je viendrais te voir, chez toi ou même au travail. » Après tout, si elle venait l'embêter dans son lieu de travail, pourquoi ne ferait-il pas la même chose. Silvester allait souvent à Douglas, couvert de glamour afin d'animer les foules avec sa guitare, c'était une escapade comme une autre et s'il pouvait voir son amie par la même occasion, il en profiterait amplement. Fial avait cette capacité à toucher les cœurs et apaiser les esprits, et sans activer sa main de pouvoir, un peu comme Kane et finalement, il n'y avait pas tant de secret dans les fréquentations de l'élémentaire, deux personnes, presque jumeaux qui avait cette faculté de cesser les prises de tête, tout ce qu'il aimait, même si au final il avait l'impression d'être celui qui se prenait le moins la tête de trois. C'était la fumée, il avait la tête vide et ses pensées dans les nuages.

Son regard se posait sur le livre et la cannelle que son amie avait déposée au-dessus, réalisant qu'il avait dit qu'il lui donnerait quelque chose d'autre pour traiter sa plante. Il se redressait donc, écrasant sa cigarette dans le cendrier.

« Je vais te préparer deux petits quelque chose pour Hang. » Annonçait-il avant de se diriger vers l'une des paillasses ou se trouvait un de ses alambics. « Tiens, si tu pouvais récupérer le bocal d'ail macéré qui se trouve là-bas et au passage attraper la brique de lait qui se trouve dans le petit réfrigérateur. » Indiquait-il à son amie en pointant du doigt une autre table de travail, puis le réfrigérateur, avant de pousser avec délicatesse l'alambic pour se faire un peu de place et préparer ses concoctions.

   

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ft. Fial & Silvester

« Je vois, ma bonne humeur est aussi bannie à ton travail. » Avait soupiré le Fey à la remarque de son amie lorsqu'il avait suggéré de lui rendre visite directement au commissariat. Certes, ce n'était pas le métier le plus grisant, Silvester aurait pu être attiré par certains aspects, mais celui de voir la misère du monde et jouer les psychologues n'allait pas avec son profil. Il n'avait aucun tact, une difficulté à retenir certaines émotions fortes face à l'injustice et du mal avec l'autorité. C'était pour cela qu'il admirait son amie aussi, car si elle avait cette habitude de prendre tout le poids de ce monde sur les épaules, elle continuait à se battre pour quelque chose de meilleur, même si ça la peinait énormément et qu'elle se prenait la tête avec tout cela. Le Seelie voulait bien se battre pour son idéal, mais il ne voulait pas non plus se laisser briser et encore moins avoir de la barrière émotionnelle, quitte à prendre quelques risques et faire preuve d'une certaine témérité. Ce côté impulsif qu'il avait pouvait rapidement avoir un effet douloureux à court ou long terme, parfois, il fallait qu'il se prenne une claque pour tempérer ses réactions et actions, il voulait bien faire, mais il n'était pas toujours prudent et parfois maladroit. Fial semblait toujours être dans la juste mesure dans ses actions et combats, jamais dans l'excès et pourtant, l'élémentaire était loin d'être quelqu'un de particulièrement excessif, mais il lui arrivait de déraper. Ils avaient toute leur faiblesse en fin de compte, Fial son empathie, Silvester ses passions et les collègues de son amie semblaient manquer d'une vitalité qui pourrait leur faire défaut. Rien que pour cela, il avait n’envie de leur rendre visite, ils ne pouvaient pas ne pas apprécier le rayon de soleil que pouvait être la Changelin.

« Pose tout ça ici » L'invitait le jardinier en tapotant la paillasse pendant qu'il terminait de préparer un filtre. « Je veux te préparer rapidement un insecticide bio pour prévenir d'éventuelle attaque, car quand il va reprendre des forces, il restera un peu vulnérable aux attaques. Et je vais te faire aussi une petite solution contre de possibles champignons. D'ailleurs, si tu veux bien... » Il invita son amie à prendre sa place une que tout était prêt. « Tiens, viens te mettre là. »

Silvester avait l'habitude de travailler seul dans son atelier, du coup avoir deux mains en plus s'avérait être utile. Généralement, il préférait laisser son apprentie se charger de l'arrosage quotidien du jardin et le bien-être des plantes, lui avait tendance à s'occuper des tâches un peu plus lourdes ou délicates, il faisait aussi un peu de bricolage et décoration, mais aussi s'occuper de tous les soins nécessaires pour le jardin comme les insecticides et autre répulsif bio. Anava était tout aussi capable d'aider dans ce genre de domaine, mais elle était plus une botaniste qu'un ouvrier et le jardin étaient immense alors se partager le travail en mettant en avant leur force en avant était des plus naturel. Puis parfois, il travaillait sur les poisons ou antidotes, un autre domaine où il était plutôt doué, même un peu trop. Dans le monde humain, il s'avérait être quelqu'un d'assez redoutable, ces derniers n'étant, en aucun cas, immunisé aux poisons, ce qui l'avait beaucoup amusé à une période, chez les Feys, même les plus dangereux poisons rendaient tout simplement un peu faible quelques heures, même pas malade. Toujours est-il que son intérêt pour le sujet était grand, car les plantes pouvaient toutes être un élixir de vie ou de mort, de plus, s'il étudiait les poisons s'était pour mieux trouver des antidotes, d'où la présence d'alambics.

« Ça ? » Demandait-il en glissant vers lui le bocal contenant la macération. « Je l'ai fait moi-même voyons ! Il faut avoir ce genre de chose en avance sinon on doit attendre deux semaines pour que ça soit prêt. » Annonçait-il fièrement avant de l'ouvrir, délivrant une odeur forte d'ail et d'oignon, mélangé à des épices, c'était très fort. Rapidement, le bécher se remplissait du contenu liquide de la concoction de l'élémentaire avant qu'il ne confie la pompe à son amie. Rapidement, le bécher se remplissait du contenu liquide de la concoction de l'élémentaire avant qu'il ne confie la pompe à son amie. « Tu appuies jusqu'à ce que ça soit plein. » Lui indiquait Silvester avant de rejoindre un placard et sortir une bouteille vide et une bouteille vaporisateur, puis il rejoignait Fial qui terminait avec sa mission. « Merci, maintenant si tu pouvais me préparer 220 millilitres de lait dans ce bec verseur. » Il retirait le tube du filtre et récupérer le bécher pour verser le contenu dans le vaporisateur, tout en rajoutant de l'eau qu'il mesura avec l'aide du bécher puis rajoutant du savon à vaisselle. Puis, il faisait de nouveau un trajet pour récupérer une grande bouteille d'eau et il y versa le lait que son amie lui avait préparé, avant de secouer le tout. « Et voilà ! » Oui, cela semblait un peu sommaire, mais c'était terriblement efficace, le jardinier prit le soin de bien nettoyer les deux bouteilles avant de rajouter une étiquette sur chacune et attraper un stylo. « Ça, expliquait-il en pointant le vaporisateur, c'est un insecticide, tu l'asperges comme de la petite pluie tôt le matin sur ta plante afin que les feuilles ne brûlent pas au soleil à cause de l'huile. Une fois par jour suffit amplement. Ceci, continuait Silvester en attrapant la bouteille, c'est contre les champignons, après le rempotage, tu devras attendre deux semaines avant d'arroser Hang et tu alternes, un jour ce mélange, un jour de l'eau normal, pendant deux semaines, ensuite, tu peux l'utiliser de nouveau quand tu trouveras le temps trop humide. » Il rajoutait les instructions sur l'étiquette. « Avec tout ça, je pense que tu devrais être parée et notre patient sera guérit. » Il en était certain, Fial ne pouvait pas se tromper et ayant noté les signes avant-coureurs, elle avait certainement sauvé son orchidée d’un bien triste sort.

Silvester récupéra un sac en toile pour glisser les deux bouteilles dedans pour faciliter la transportation, avant de s’allumer une nouvelle cigarette. « Il y a autre chose que je peux faire pour toi ? » Demandait-il tout en s’activant pour ranger le tout, refermant le bocal, mettant les ustensiles dans un lavabo à nettoyer plus tard.

   

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ft. Fial & Silvester

Perturber, intriguer, voir, agacer. Silvester serait de mauvaise foi s'il disait être surpris de la réaction des collègues de Fial, s'était un consensus, être de bonne humeur tout le temps était étrange et dépassait le bon entendement. Certes, le jardinier aussi avait ses humeurs et ses états d'âme, lui aussi pouvait être triste, en colère ou inquiet, et alors ? Fallait-il pour autant qu'il tire la gueule et maudisse le monde ? Depuis toujours, il était persuadé qu'un sourire était plus productif, ainsi qu'une attitude positive et productive, alors peut-être parfois en faisait-il trop, grossissant le trait et mettant de côté sa sensibilité ou sentiments de côté, mais au moins il essayait de faire avancer les choses. Il n'aimait pas se prendre la tête et faire la gueule ce n'était son truc. Il se contenta de hocher la tête à la conclusion de son amie qui était logique, qu'à cela ne tienne, il viendrait tout de même lui rendre visite si l'envie le prenait et ses collègues devront accepter qu'il n'y avait pas que la jolie brune qui était capable de garder son sourire en toute circonstance.

Il s'était donc lancé dans la confection des antidotes pour le cas de l'orchidée de son amie avec passion et détermination de tout préparer dans un temps record tout en faisant participer la Changelin aux travaux pratique, car il n'y a rien des plus satisfaisant ou d'amusant que de mettre les mains dans le cambouis. Une autre certitude de ce cher Silvester qui était ravi que son amie se prête au jeu avec un enthousiasme à peine voilé, même si ce n'était pas son truc. Certain l'aurait certainement envoyé balader, mais il ne leur aurait pas non plus demandé de l'aide, s'il s'était permis d'inclure son amie dans la préparation de l'insecticide et du répulsif, c'est qu'il se doutait qu'elle soit plus que volontaire pour lui offrir une autre paire de main.

« Tu joues encore souvent au petit chimiste alors ? » L'élémentaire éclaté de rire alors qu'il s'activait à sa propre tâche. « Pendant mon temps libre, ça m'arrive oui, surtout pour développer de nouveaux antidotes ou en savoir plus sur la composition d'un poison. Je n'en suis pas encore à faire exploser la serre. » Confiait-il a Fial avec un léger sourire amusé qui en disait long, son regard brillant d'une lueur malicieuse, il n'était contre l'idée de faire des expériences un peu éloigné de la botanique pour la science et par curiosité, néanmoins, il restait attaché à ce domaine qui lui était propre. C'était là où il était le plus doué, le plus soigneux aussi, même s'il n'était pas toujours à l’abri d'un accident ou une erreur. Certains par le passé avaient pu lui faire remarquer que son travail sur certains antidotes était des plus anecdotique par leur nature, mais il ne partageait pas cet avis, déjà après la révélation, ils avaient commencé à fréquenter les humains et naturellement le savoir pouvait passer entre les uns et les autres et avec le contexte actuel, vu le peu d'allier qu'ils avaient et les choses qui se tramaient dans l'ombre son entêtement à persévérer dans ce genre de savoir était justifié, il en était certain.

« Qu'est-ce que tu racontes ? Tu sais bien que tous mes services sont gratuits. » Avait-il répondu lorsque Fial confia qu'elle lui devait un service. « En plus, tu me l'as déjà rendu en me permettant de faire ce que j'aime, je ne peux rien demander de plus. » Il était sincère, son éternel sourire aux lèvres alors qu'il terminait de remettre tout en place gardant dans un coin de sa tête qu'il aurait un peu de vaisselle à faire une fois que son invité sera reparti. Son regard d'ambre se posait de nouveau sur cette dernière qui admettait qu'elle était venue tout simple venue pour un thé au départ. « Et aux nouvelles. » Glissait-il avec un regard entendu, jouant avec sa cigarette s'attendant à ce qu'elle rajoute un, mais, et il ne vint jamais, au contraire, elle rajoutait qu'elle devrait venir plus souvent. Il la suivit jusqu'à la table alors qu'elle récupérait le livre et la cannelle que lui avait offerts le jardinier. « Tu es toujours la bienvenue ici, un jardin en se plein jamais d'avoir un être en plus pour le peupler et ça me fait toujours plaisir de te recevoir. » Les visites dans son jardin ne manquaient pas, c'était un lieu fait pour cela, que les gens passent et profitent de la beauté des lieux, sans pour autant discuter avec ceux qui prenaient soin des lieux, mais c'était toujours une attention qui touchait Silvester lorsqu'ils prenaient la peine, même si c'était qu'un simple compliment lâché dans le vent, il s'en saisissait avec soin et cela le poussait à se surpasser.

« Je vais te raccompagner. » Au moins jusqu'à l'orée de son jardin, car il avait bien envie de profiter de la présence de son amie un peu plus longtemps et en même temps lui montrer un peu son travail, parce que son jardin, il en était fier, de plus, il avait quelque chose à lui montrer. L'élémentaire refermait la serre, récupérant quelques chose dans l’un de ses cabinets avant de revenir au côté de Fial, « Aussi j’ai cru voir dans ton regard que tu aurais bien usé la cannelle à d’autre fin que celle de préserver ta plante. Du coup… Il tendit un bouquet de cannelle et de vanille, voilà milady, tu ne seras pas venue pour rien. »

   

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ft. Fial & Silvester

Silvester n'était pas quelqu'un de difficile et il aimait faire plaisir, que ce soit ses amis, les personnes venant dans son jardin ou celles qui s'arrêtaient pour le regarder et l'entendre jouer de la guitare, il suffisait que tout ce beau monde affiche un sourire pour lui donner satisfaction. Après, ce n'était pas toujours évident et parfois, ce sourire ne restait pas longtemps sur les lèvres des uns et des autres, mais au moins il était là, l'espace d'un instant et l'élémentaire faisait de son mieux pour qu'il reste le plus longtemps possible. C'était d'ailleurs Fial qui avait changé de sujet une fois qu'elle avait obtenue les informations qu'elle était venue chercher, bien entendu, même si Silvester ne l'attendait pas d'aussi tôt et armée de connaissances concernant son état. L'élémentaire savait qu'elle ne pensait pas à mal et s'était autant par amitié qu'inquiétude que son amie avait débarquée à l'improviste. Un geste et une attention qui touchait l'élémentaire, même s'il n'était pas du genre à s'offusquer de ne pas recevoir souvent de la visite, parfois même de personnes qui vivaient à quelques centaines de mètres de chez lui. Il passait plus de temps dans son jardin qu'ailleurs et il préférait aller divertir les foules à Douglas que de rendre visite aux uns et autres. L'élémentaire avait conscience que sa bonne humeur pouvait être étouffante, même si ça ne l'arrêtait pas pour faire ce qui lui plaisait, il savait mettre un frein à ses spontanéités en fonction de ses proches et connaissances. Généralement, ses rencontres étaient le fruit du hasard ou parce qu'il avait été invité à débarquer.

Un geste et une attention qui touchait l'élémentaire, même s'il n'était pas du genre à s'offusquer de ne pas recevoir souvent de la visite, parfois même de personnes qui vivaient à quelques centaines de mètres de chez lui. D'ailleurs, il était certain que son amie lui avait déjà offert cette possibilité par le passé, mais il n'avait pas eu l'occasion ou pris le temps de le faire, il était parfois un peu distrait pour ce genre de chose et le temps passe si vite. Enfin, Fial n'avait pas l'air de le retenir contre lui, mais clairement, elle s'attendait à ce qu'il n'oublie pas de le faire un peu plus souvent à présent. Silvester comptait bien en profiter, surtout lorsque le temps semblait, petit à petit, se refermer autour des Feys et qu'il était temps de profiter un peu plus de ce qui comptait pour eux. Avec un conflit éminent au-dessus de leur tête, il était certain que l'élémentaire préférait passer du bon temps entre son jardin, sa musique et ce qui comptait pour lui, plutôt que de se torturer l'esprit et laisser ses craintes lentement se nourrir de son énergie et sa bonne humeur. Il espérait que Fial était animée de la même volonté au-delà de son inquiétude et cette fameuse habitude à tout porter sur ses épaules.

« Tu ne seras jamais assez gâtée. » Contestait l'élémentaire en souriant de plus belle après le geste affectueux de son invité. Il secouait la tête une fois de plus, un léger rire s'échappant de ses lèvres, tout en portant sa main sur celle qui était venue se poser sur son bras. « Ce n'est rien, c'est un plaisir voyons, sache que tous mes invités ne sont pas aussi chanceux. » Silvester était de nature généreuse, mais il n'était pas du genre à offrir des cadeaux pour rien, en tout cas pas de cette nature-là, aussi pratique. Il comptait sur la jeune femme pour utiliser tout cela dans ses repas, pour elle autant que partager cela avec les gens qu'elle aime. Ce qu'elle ferait sans aucun doute et il n'aura pas besoin de le lui rappeler que ce qu'il venait de lui donner ce n'était pas pour décorer la cuisine jusqu'aux prochaines fêtes.

Silvester l'entraînait donc de nouveau à travers le jardin, traversant le jardin des roses, l'allée des mandariniers, en cueillant quelques-unes et remplir un peu le sac de la jeune femme et ils longèrent le lac remplit de nénuphar avant de marcher sur une allée bordée d'arbres variés dont des oliviers qui faisaient un peu la tête pour arriver à une autre partie du jardin non loin d'un cyprès qui semblait bien vieux, certaines branches soutenu par des haubans et tout autour il y avait des parterres de fleurs semblaient avoir était récemment rénovés, la terre retournée semblait plus fraîche que le sol et des petites pousses à l'abri du vent faisait leur petit bonhomme de chemin.

« J'ai réussi à sauver les oliviers, même s'ils ont souffert avec l'extinction des Sithins, du coup pour fêter cela, j'ai réorganisé cette partie du jardin. J'espère pouvoir mettre en place une nouvelle coupole avec l'aide des forgerons de Dougal, et tout autour il y aura différent type de fleurs, je pense qu'elle te seront familière. » Il expliquait avec un certain enthousiasme, guidant son amie autour pour donner les noms des fleurs qu'il comptait faire pousser. Toutes étaient des fleurs préférées de leurs amis avec qui ils avaient passé leurs années en Grèce, dans un effort de renvoyer aux oliviers. « Il y a comme un petit air de déjà vu, non ?, faisait-il remarquer avec une pointe de nostalgie, Comme tu le remarqueras, c'est sur un terrain plus élevé et la coupole donnera à la fois sur le reste du jardin et une partie du jardin mort. C'est une façon comme une autre de me rebeller un peu contre toute cette obscurité. Lorsque le soleil se couche, les rayons réfléchissent sur les arbres morts, on dirait presqu’ils sont couverts d’or. » Rajoutait-il avec un sourire. Le jardin de lumière en soit était une manière comme une autre de défendre les idéaux beauté des Seelies et des Feys en général, l'élémentaire n'irait pas à se vanter que c'était possible de faire la guerre avec des fleurs, mais ce n'était pas une mauvaise idée non plus.

   

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ft. Fial & Silvester

Silvester n'était pas quelqu'un qui regardait vers le passé, mais il avait toujours l'art de cultiver ses souvenirs les plus chers et mémorables. Leur passage en Grèce faisait partie d'un des meilleurs moments de sa vie, bercé dans une illusion à la fois d'une grande et une décadence qui l'avait propulsé à un rang qu'il n'aurait jamais cru pouvoir atteindre. Il ne regrettait rien, comme il ne pleurait guère la fin de cette ère révolue et à présent très loin derrière eux, très loin derrière lui. Cette époque lui avait donné un certain goût pour le pouvoir, mais le revers à son retour avait était violent et au final, il avait retouché terre, pour y rester. Aujourd'hui, la Grèce antique n'était plus qu'une source d'inspiration pour son travail et parfois des évènements festifs le renvoyé à cette époque qui n'était fait que de cela, de festins. S'il rêvait de retrouver leur grandeur d'antan, s'était bien celle des Feys et non d'une divinité grecque, tout ce qu'il souhaitait, c'était de pouvoir sentir sous ses pieds la terre bouillonner, que les cours s'allient de nouveau d'un manière ou d'une autre et qu'ils se battent pour le même objectif, défendre et célébré la vie. Ce n'était pourtant pas compliqué, par certains côtés, il semblait qu'un rien suffisait pour que les choses se passent, malheureusement s'était plus complexe, les blessures existantes et le mal qui rongeait leur peuple étaient à l'image de celui qui rongeait son jardin, d'origine inconnue.

« Je pense qu'en fonction des saisons, ce petit coin verra son thème changer, même si je compte garder les oliviers. » Il allumait une nouvelle cigarette alors qu'il arborait un sourire fier, Silvester pouvait cacher beaucoup de choses, mais tout ce qui le rendait heureux, il ne voulait qu'une chose, le partager avec d'autres et surtout avec ses amis. « Tu seras la bienvenue, j'espère finir avant l'été pour que tout le monde en profite, même si avec le Sithin rallumé, l'été semble déjà à notre porte. » Il riait, l'élémentaire avait dû redoubler d'efforts après l'extinction des deux tours et son jardin avait un souffert du soudain changement, l'obligeant à réorganiser les serres et protéger certaines espèces. S'il s'était rapidement adapté, le retour des rois sur les trônes et donc de cette lumière qui ne semblait jamais s'éteindre l'avait tout de même soulagé, transformer une partie du jardin en serre pour préserver sa beauté et richesse aurait été un travail de plusieurs mois, voir une ou deux années. « J'essayerai de te tenir au courant, nos artisans ont le don de prendre leur temps, mais c'est pour de bonnes raisons. » La coupole aurait tout ce qu'il y avait de plus celtes, autant dans le style, le métal utilisé et les gravures, le mélange des genre auquel le jardinier tant, il trépignait presque sur place, comme s'il espérait que les choses s'accélère pour voir le résultat final.

La remarque de Fial le fit sourire, un sourire légèrement voilé, mais qui ne semblait n'avoir aucune répercussion sur son humeur. Son amie devait bien se doutait que s'il ne s'occupait pas d'une manière ou d'une autre, il pouvait rapidement se retrouver à se remettre en question et se torturer l'esprit, deux choses qu'il n'aimait pas faire. Il était conscient qu'il devrait parfois se poser, penser un peu à lui, mais justement, sa vie tournée autour de ses passions, ses amis et ses idéaux, il n'avait aucune envie de se perdre dans des sentiments douloureux. Il préférait aller de l'avant, quitte à vouloir aller un peu trop vite et donc ralentir la cicatrisation des blessures de son âme. Remonter la pente avait été difficile, mais il l'avait fait, plus ou moins, il n'aimait pas vraiment parler de ce qu'il ressentait à propos de la mort de son père, encore moins du choc qui avait suivi la perte de ce dernier. Il continuait à vivre parce que c'était sa manière à lui de voir les choses, parce que son père voudrait cela et qu'il avait d'autres personnes auxquelles il tenait avec qui il voulait partager du temps surtout quand celui-ci semblait ne pas être aussi éternel qu'il avait pu l'être avant.

« J'adorai les aider. » Répondait-il enfin avec un large sourire alors qu'il invitait Fial à le suivre quittant ce petit coin pour rejoindre les limites du jardin qui menait à la route principale et donc au carrosse. C'était une réponse sans surprise, dès qu'il s'agissait de botanique, Silvester était partant, il avait toujours une idée, un conseil et une volonté de bien faire les choses, même un peu trop que parfois ceux autour de lui avait du mal à suivre, il semblait ne jamais manquer d'énergie.

« Et voilà votre arrêt milady, annonçait-il avec un sourire amusé, merci encore de ta visite et ton invitation, j'essayerai de passer te voir dès que j'y pense. » Se libérer, le jardinier en était capable en tant que propre patron, encore fallait-il qu'il le fasse et ensuite qu'il pense à venir voir son amie, car l'autre passion qui occupait sa vie était la musique et il perdait rapidement la notion du temps avec celle-ci aussi.